Sommet 2014 sur le climat

Berne, 23.09.2014 - Discours de la conseillère fédérale Doris Leuthard, New-York, le 23 septembre 2014

Monsieur le Secrétaire général, Vos Excellences, Chers collègues,

Nous avons parcouru - plusieurs centaines de kilomètres.

Nous avons discuté - des centaines d'heures durant.

Mais à l'échelle mondiale, qu'avons-nous réellement changé ? Malheureusement, trop peu de choses !

Les émissions mondiales de carbone ont atteint un nouveau record en 2013, soit 39,683 milliards de tonnes.

Le rapport du GIEC ne laisse aucun doute : il nous faut agir maintenant - sans plus attendre !

  • Parce que le temps pour changer le cours des choses nous est compté.
  • Parce que le changement climatique exige une réponse et un engagement à l'échelle mondiale.
  • Parce que l'impact négatif du changement climatique est désormais irréversible et les coûts sont de plus en plus élevés.

Nous avons besoin d'une vision, d'une volonté politique et d'instruments qu'il faudra traduire en engagements et en actes.

La vision d'un avenir neutre en carbone est largement partagée.

La volonté politique d'utiliser les nécessaires instruments et politiques à même de concrétiser cette vision est déterminante. Pour susciter et renforcer cette volonté politique, nous devons avoir la certitude que chacun d'entre nous soit disposé à fournir une contribution équitable. La Conférence sur le climat qui se tiendra à Paris sera l'occasion d'adopter et d'officialiser ces engagements contraignants.

Les instruments existent: nous pouvons réduire les émissions de CO2 produites par l'industrie, les transports, les bâtiments, l'agriculture et l'exploitation forestière en misant sur la production d'énergie renouvelable, l'économie verte, la technologie intelligente, les transports publics neutres en carbone et en améliorant l'efficience énergétique des bâtiments.

  • Sur le plan international, nous soutenons les politiques préconisant la tarification du carbone et la réduction des subventions accordées aux combustibles fossiles.
  • Sur le plan national, nous avons déjà introduit avec succès la tarification du carbone et le Parlement suisse examine actuellement une nouvelle taxe pour accroître l'efficience énergétique et pour promouvoir les énergies renouvelables.

Mesdames et Messieurs, si les pionniers suisses Bertrand Piccard et André Borschberg parviennent à faire le tour du monde avec un avion uniquement propulsé à l'énergie solaire, c'est bien la preuve que nous disposons des instruments pour bâtir un avenir neutre en carbone. Il importe de rappeler que ces instruments ne nous empêcheront pas d'élever le niveau de vie des pays en développement sur la voie du bien-être et de la prospérité.

Ce n'est pas en reprochant aux uns et aux autres leur manque d'ambition que l'on suscitera l'entraide, la volonté politique et l'engagement - cette approche n'est pas la bonne - mais plutôt en manifestant notre volontarisme.

La Suisse, responsable de seulement 0,1 % des émissions mondiales, s'est engagée à mettre en œuvre des mesures ambitieuses. Alors que son PIB a augmenté de 36 % depuis 1990, ses émissions de CO2 ont baissé de 8 % au cours de la première période d'engagement du Protocole de Kyoto. La Suisse s'engage à réduire de 20 % ses émissions durant la deuxième période d'engagement du Protocole de Kyoto d'ici 2020. Nous allons ratifier la deuxième période d'engagement du Protocole de Kyoto avant la Conférence de Paris.

Pour l'après-2020, la Suisse prépare actuellement un projet de proposition à l'échelon national comportant un objectif de réduction ambitieux. Elle devrait le présenter durant le premier trimestre de 2015.

La Suisse a également augmenté de quelque 150 millions de dollars US sa participation à la période de financement à mise en œuvre rapide en prenant en considération sa capacité et sa responsabilité comme facteurs déterminants pour calculer sa juste contribution. La Suisse examine  également un appui financier d'au moins 100 millions de dollars au Fonds vert pour le climat (FVC). Elle l'annoncera officiellement lors de la conférence des donateurs au Fonds qui se tiendra en novembre.

En outre, la Suisse fournit un appui financier, technologique et matériel considérable. Nous avons par exemple lancé un partenariat avec le Pérou et l'ONUDI pour promouvoir la production industrielle économe en ressources dans de nouveaux parcs éco-industriels modernes tout en nous engageant dans le groupe des « Friends of Fossil Fuel Subsidy Reforms ».

La Suisse aide également les pays en développement à élaborer leurs engagements pour l'après-2020 par le biais du programme MAPS (Mitigation Action Plans and Scenarios).

En outre, nous continuerons non seulement de mettre en œuvre les adaptations qui s'imposent chez nous, mais nous sommes également disposés à partager notre expérience avec d'autres tout en les encourageant à faire de même.

Monsieur le Secrétaire général, chers collègues, il nous incombe à tous d'agir. Au vu de la situation actuelle et pour des raisons d'équité, il incombe avant tout aux principaux pays émetteurs d'agir. C'est pourquoi j'attends de la part de tous les partenaires, notamment des grandes économies, qu'elles présentent une contribution ambitieuse lors du premier trimestre 2015. Et j'attends de tous ceux qui en ont les moyens, qu'ils participent à la capitalisation du Fonds vert pour le climat.

La Suisse est prête. Si tout le monde est prêt à agir, et si toutes les grandes économies du monde sont prêtes à prendre la tête du mouvement, alors il est évident que nous ne sommes pas seulement la cause du changement climatique, que nous n'en sommes pas uniquement les victimes mais que nous en sommes aussi la solution.


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