Histoire de la présidence de la Confédération

La présidence de la Confédération a une histoire mouvementée. Tandis que cette fonction constituait une distinction pour les conseillers fédéraux particulièrement aptes à diriger au cours des premières décennies de l'État fédéral, le principe de rotation a été instauré à partir des années 1890.

Monument érigé à Winterthour à la mémoire de Jonas Furrer (1805-1861), premier président de la Confédération (KEYSTONE/Gaetan Bally)

Contre la concentration du pouvoir

Comme l'indique le Dictionnaire historique de la Suisse, les pères de la Constitution étaient des « membres de gouvernements cantonaux, hommes enclins au compromis et plus pragmatiques que portés sur la cohérence théorique ». Ils n'étaient pas velléitaires : la situation politique générale au printemps 1848 leur permit de se mettre avec détermination à l'œuvre et de concevoir en quelques semaines la première Constitution de l'État fédéral. Les pères de la Constitution voulaient éviter que le pouvoir ne soit concentré entre les mains d'une poignée d'hommes, et encore moins entre celles d'une seule personne. Ainsi fut instaurée la présidence de la Confédération, dont la durée du mandat fut limitée à une année.

Deux records

Le libéral Zurichois Jonas Furrer fut le premier président de la Confédération, en 1848 et 1849. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, des conseillers fédéraux souvent très influents furent élus. Karl Schenk (BE) et Emil Welti (AG) accumulèrent chacun six mandats, un record. Tous deux restèrent très longtemps au gouvernement : Welti 24 ans et Schenk 31 ans, ce qui fait de lui le conseiller fédéral qui a été le plus longtemps en fonction.

Principe de rotation depuis les années 1890

Le principe de rotation encore en vigueur aujourd'hui, selon lequel le plus ancien conseiller fédéral est élu vice-président puis, l'année suivante, président de la Confédération n'a été instauré que dans les années 1890. Auparavant, l'Assemblée fédérale élisait en particulier les conseillers fédéraux influents à la présidence de la Confédération. Celui qui était peu apprécié auprès des parlementaires devait parfois faire preuve de beaucoup de patience : ainsi le st-gallois Willhelm Matthias Naeff, en dépit d'un mandat de 27 ans, ne fut qu'une seule fois président de la Confédération, en 1853. Sur les 119 membres du Conseil fédéral jusqu’ici, une vingtaine n’ont jamais occupé la fonction de président ou présidente de la Confédération. Il n’est arrivé qu’une fois qu’un président de la Confédération ne puisse entrer en fonction : le vaudois Victor Ruffy, élu à la présidence pour l’année 1870, est décédé le 29 décembre 1869. Aucun président de la Confédération n’a jamais démissionné pendant sont mandat. Le zurichois Wilhelm Hertenstein est décédé en 1888 alors qu’il était en fonction.

Le président était également ministre des affaires étrangères

Durant les premières décennies qui suivirent la création de l'État fédéral, il était d'usage que le président de la Confédération soit simultanément à la tête du Département politique fédéral, l'ancien Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Ces deux fonctions furent séparées en 1888, puis à nouveau réunies de 1897 à 1920.

Huit fois une femme à la présidence de la Confédération

Jusqu’à aujourd’hui, il y a eu huit fois une femme à la présidence de la Confédération. La première femme élue fut Ruth Dreifuss en 1999. Puis, Micheline Calmy-Rey (2007 et 2011), Doris Leuthard (2010 et 2017), Eveline Widmer-Schlumpf (2012) et Simonetta Sommaruga (2015 et 2020).

Dernière modification 18.08.2021

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