SwissSkills Berne 2014

Berne, 26.04.2013 - Conférence de presse SwissSkills Berne 2014 | Johann N. Schneider-Ammann, conseiller fédéral, chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche DEFR

Mesdames et Messieurs,

C'est pour moi une grande joie que de vous annoncer aujourd'hui une première d'importance. L'année prochaine, les meilleurs jeunes professionnels suisses représentant 75 professions seront choisis pour la première fois au même endroit et en même temps. Ce premier concours-exposition national permettra également de présenter 65 autres professions. Les Swiss-Skills Berne 2014 seront donc, au vrai sens du terme, l'une des plus importantes vitrines de la formation professionnelle dans notre pays.

Nous le savons tous et nous en sommes très fiers: lorsque nos jeunes professionnels se mesurent à d'autres jeunes dans le cadre des concours européens et mondiaux, nous pouvons partir du principe que nous assisterons à des démonstrations exceptionnelles.

En disant cela, je pense bien évidemment au dernier concours européen, qui a lieu en octobre 2012 à Spa-Francorchamps en Belgique. Grâce à nos champions, la Suisse a occupé la deuxième place dans le classement par nation.

Je pense aussi au dernier Mondial des métiers qui s'est tenu à Londres. Là, la Suisse s'est classée troisième, juste derrière la Corée du Sud et le Japon, et s'est distinguée en tant que meilleur pays européen. 

Il ne fait aucun doute que la formation professionnelle duale suisse est un modèle qui a fait ses preuves et nous pouvons à juste titre être très satisfaits.

Cela dit, ce système ne se résume pas à sa vocation de formation. Il constitue l'un des fondements mêmes de notre prospérité économique. C'est en effet grâce à l'excellence de nos formations et à leur lien étroit avec la pratique que nos jeunes concitoyens peuvent s'insérer rapidement dans le monde professionnel.

La formation professionnelle duale est un atout fondamental de l'économie suisse. Les pays étrangers qui l'ont compris et qui souhaitent appliquer notre modèle sont toujours plus nombreux. Rien d'étonnant à cela: le taux de chômage des jeunes en Suisse est l'un des plus faibles au niveau mondial.

Et cette réussite, nous la devons en premier lieu aux entreprises formatrices. En Suisse, plus de 40 % des entreprises accueillent des jeunes en formation. Qu'elles soient ici sincèrement remerciée. Le nombre de places d'apprentissage n'a effectivement pas cessé d'augmenter au cours des dernières années.

Former des jeunes ne va pas de soi. Il est par conséquent d'autant plus réjouissant de constater que 40 % des entreprises suisses s'engagent dans cette voie. N'oublions pas que l'investissement est également rentable pour les entreprises.

Défis pour la formation professionnelle

L'un des grands défis que la formation professionnelle doit relever est celui de l'évolution démographique. L'Office fédéral de la statistique prévoit d'ici 2018 une réduction de 7,6 % du nombre de jeunes à la sortie de l'école obligatoire.

Ce qui veut dire que les deux tendances qui se dessinent déjà aujourd'hui iront en s'accentuant: 

  1. Il est toujours plus difficile de trouver des jeunes pour les places d'apprentissage avec un niveau d'exigence élevé.
  2. Les jeunes ayant de mauvais résultats à la fin de l'école obligatoire ont du mal à trouver une place d'apprentissage.

D'où notre double objectif dans la formation professionnelle: favoriser l'intégration des jeunes les plus faibles et encourager les jeunes particulièrement brillants.

Mesures et instruments

Concrètement, que faisons-nous?

  1. Pour les jeunes les plus faibles

    Pour aider les jeunes en difficulté à s'intégrer, tous les cantons disposent d'instruments qui ont fait leurs preuves comme les offres transitoires, le coaching/mentoring, l'accompagnement individuel ou le case management «Formation professionnelle».
  2. Pour les jeunes particulièrement brillants

Notre système de formation professionnelle avec ses nombreuses passerelles présente aussi des avantages pour les jeunes particulièrement brillants: 

  • La maturité professionnelle est le sésame pour être admis dans une haute école. Grâce au nouveau plan d'études cadre, les titulaires de la maturité professionnelle seront encore mieux préparés aux études dans une HES.

  • La formation professionnelle supérieure permet d'acquérir des qualifications en vue d'occuper des fonctions à responsabilités soit en tant que spécialiste, soit en tant que cadre. Elle encourage aussi l'esprit d'entreprise en Suisse. Par exemple, lorsque l'on passe un examen de maîtrise, les épreuves portent à la fois sur les aspects techniques et sur les domaines de la gestion d'entreprise, du droit économique, de la gestion de projets ou du marketing. C'est là une manière de poser les bases favorables à la création de PME. Et n'oublions pas le plus important: la formation professionnelle supérieure prend systématiquement en compte les besoins du marché du travail.

  • Les entreprises et les associations professionnelles doivent poursuivre et multiplier leurs efforts afin de maintenir l'attrait et le niveau d'exigence des formations. Les jeunes particulièrement brillants peuvent bénéficier d'un encouragement spécifique soit dans l'entreprise, soit à l'école. Les entreprises et les associations professionnelles ont leur rôle à jouer à ce niveau: elles doivent aussi accepter de former des jeunes souhaitant préparer la maturité professionnelle en parallèle. Ce choix oblige les jeunes à passer plus de temps à l'école professionnelle. L'encouragement des talents est le leitmotiv de la nouvelle campagne Formationprofessionnellesplus.ch. Cette campagne s'adresse en premier lieu aux jeunes dans la phase d'orientation professionnelle, mais aussi à leurs parents et à leurs professeurs, aux entreprises formatrices et aux autorités. Les championnats et concours des métiers contribuent de leur côté pour une large part à l'encouragement des talents.

Ils permettent aux jeunes de mettre en avant leurs compétences tout en les incitant à faire encore mieux. Les retombées de tous ces concours sont par ailleurs inestimables: les performances et les excellents résultats ont valeur d'exemple.

SwissSkills Berne 2014

Au cours des dernières années, les associations professionnelles ont été toujours plus nombreuses à reconnaître l'importance des championnats suisses des métiers et elles se sont donc mises à organiser leurs propres concours professionnels. Le nombre d'associations professionnelles et de professions représentées lors de ces concours n'a cessé d'augmenter.

Les SwissSkills Berne 2014 resteront dans les mémoires à plus d'un titre:

  1. Pour la première fois, les épreuves auront toutes lieu au même endroit.
  2. Il n'y aura jamais eu autant d'épreuves organisées.
  3. Plus de 1000 jeunes, un record là aussi, pourront faire la démonstration de leur savoir-faire dans le même cadre.

Swiss Skills Berne 2014 est l'occasion rêvée de présenter toute la palette des professions qu'offre notre pays.

Les premiers championnats suisses centralisés seront l'un des rendez-vous phares de 2014, l'année de la formation professionnelle. 

L'année de la formation professionnelle aura une importance toute particulière: en 2014, cela fera 10 ans que la loi fédérale sur la formation professionnelle est entrée en vigueur. Ce n'est pas la loi en soi que nous fêterons, mais tout ce qu'elle a permis de mettre en place. Je voudrais évoquer ici trois points:

  • Premièrement, le principe de la collaboration entre les partenaires de la formation professionnelle a été intensifié et inscrit dans la loi. Le fait d'associer tous les acteurs - Confédération, cantons, organisations du monde du travail, entreprises, institutions de formation - aux processsus de décision est un élément capital. Cela nous permet d'avoir un système efficace qui englobe le plus de domaines possibles. C'est là un atout qui est également reconnu sur le plan international.

  • Deuxièmement, un processus de modernisation générale a été lancé. Les règlements de plus de 200 professions seront réformés d'ici 2015.

  • Troisièmement, les passerelles qui sont offertes ont été améliorées. La nouvelle réglementation concernant la validation des acquis de l'expérience est d'une grande importance compte tenu de la pénurie de personnel qualifié dans certaines branches.


Dès que l'on parle d'éducation et de formation, il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers. Cela dit, nous pouvons considérer avec fierté et joie le travail que nous avons accompli ensemble au cours des dernières années. 

Ce que nous avons déjà réalisé doit nous inciter à progresser encore. Nous voulons donner encore plus de poids à la formation professionnelle pour que les jeunes continuent à accéder au monde du travail en étant préparés au mieux.

Je vous remercie de votre attention.

 

Seule la version orale fait foi !


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