Cocaïne dans des cartons de bananes : mise en accusation du MPC

Berne, 22.03.2012 - Un réseau de trafiquants de drogue actif au niveau international acheminait en Suisse de la cocaïne provenant d’Amérique du Sud cachée dans le double-fond de cartons de bananes. L’organisation en question disposait d’une logistique commerciale et financière sophistiquée. A la fin de l’année 2005, le réseau a éveillé les soupçons de la justice suisse. Par la suite, plusieurs cantons concernés et le Ministère public de la Confédération (MPC) ont ouvert des enquêtes pénales. A l’heure actuelle, des jugements cantonaux ont été rendus et sont pour partie entrés en force, alors que le MPC met en accusation deux prévenus colombiens.

Le MPC estime que l'un des deux hommes occupait une position clé au sein de la structure internationale de l'organisation, fondée sur la division du travail. Il passe pour avoir été le responsable des affaires en Suisse. Le second prévenu était apparemment son homme de confiance. Signalés par le MPC au plan international aux fins d'arrestation, les auteurs présumés des délits ont été appréhendés en Espagne avant d'être extradés en Suisse en août et en septembre 2010. Ils se trouvent depuis en détention.

Le MPC reproche aux prévenus d'avoir participé en 2004 et 2005 à l'importation et à la distribution de quelque 660 kilogrammes de cocaïne en Suisse. La cocaïne était dissimulée dans le double-fond de cartons de bananes et était acheminée dans un premier temps de Colombie en Belgique par voie maritime. La drogue était ensuite transportée par camions en Suisse, puis remise à divers destinataires en Suisse et en Italie.

Selon l'acte d'accusation, des livraisons test de bananes ont eu lieu en 2006 et 2007 dans le but d'importer à nouveau des quantités substantielles de cocaïne en Suisse selon la méthode décrite, bien que par d'autres routes.

En outre, le MPC fait grief aux deux Colombiens d'avoir blanchi, entre 2004 et 2006, des montants provenant du trafic de cocaïne à hauteur d'un demi-million de francs suisses.

Alors que dans les cantons du Tessin, de Saint-Gall et de Zurich, des personnes travaillant pour ce réseau de trafiquants ont déjà été condamnées à des peines privatives de liberté de plusieurs années (certains de ces jugements sont entrés en force), les deux ressortissants colombiens mis en accusation par le MPC devront s'expliquer devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone. Le MPC motive sa mise en accusation par les multiples infractions qualifiées à la loi sur les stupéfiants (art. 19, al. 1 et 2, de la loi sur les stupéfiants, LStup) et par le blanchiment d'argent (art. 305bis du code pénal suisse, CP).

Tant qu'un jugement n'est pas rendu, les prévenus bénéficient de la présomption d'innocence. Dès le dépôt de l'acte d'accusation, la compétence en matière d'information des médias incombe exclusivement au Tribunal pénal fédéral à Bellinzone.


Adresse pour l'envoi de questions

Jeannette Balmer, porte-parole MPC, +41 31 324 32 40, info@ba.admin.ch


Auteur

Ministère public de la Confédération
http://www.ba.admin.ch/ba/fr/home.html

https://www.admin.ch/content/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-43904.html