Le programme de stabilisation compromet la position de pointe en matière de formation et de recherche

Berne/Zurich, 04.12.2015 - Le programme d’économies annoncé par la Confédération compromet la qualité élevée de la formation et de la recherche en Suisse. Ainsi, le Conseil des EPF peine à comprendre pourquoi le «programme de stabilisation 2017–2019» prévoit d’économiser plus d’un demi-milliard de francs dans la formation, la recherche et l’innovation, une mesure qui toucherait ce secteur de manière disproportionnée. Cette annonce intervient alors que l’EPFL et l’ETH Zurich viennent d’obtenir des résultats favorables dans le cadre d’audits externes. Ceux-ci s’ajoutent à une série ininterrompue d’évaluations positives menées par le passé, ce qui témoigne de l’excellence des prestations des institutions du Domaine des EPF au service de la place économique et scientifique suisse.

En tant qu’organe stratégique de conduite et de surveillance des deux écoles polytechniques de Zurich et de Lausanne ainsi que des quatre établissements de recherche PSI, WSL, Empa et Eawag, le Conseil des EPF s’est essentiellement penché sur des questions liées au controlling stratégique, à la gestion immobilière et à la planification financière lors de sa dernière séance de l’année. En sa qualité d’employeur, il a aussi procédé à différentes nominations.

Incompréhension concernant les 555 millions de francs d’économies dans la formation et la recherche

Dans son programme de stabilisation 2017–2019, le Conseil fédéral entend réduire de plus d’un demi-milliard de francs le budget alloué à la formation, à la recherche et à l’innovation. Avec la coopération internationale, le secteur de la formation et de la recherche est de loin le plus fortement touché par les mesures d’économies prévues. Ces coupes budgétaires de 555 millions de francs sont dispropor­tionnées puisqu’elles représenteraient près de 20% du programme d’économies, alors que la formation et la recherche ne constituent que 11% du total des dépenses de la Confédération.

La force du franc ainsi que les incertitudes qui entourent la libre circulation des personnes, la collabora­tion de recherche et les accords bilatéraux avec l’UE placent la Suisse devant des défis de taille. Pour faire face à ces enjeux, le pays doit devenir encore plus novateur et plus compétitif. Voilà pourquoi le Conseil des EPF peine à comprendre que ce soit justement le secteur qui contribue de manière détermi­nante à la formation d’une main-d’œuvre suisse hautement qualifiée et donc à la compétitivité et à la force d’innovation nationales qui soit affaibli par ces coupes budgétaires excessivement dures.

Il ne fait aucun doute pour le Conseil des EPF que des mesures d’économies de cette ampleur risquent de nuire à la qualité élevée de la formation et de la recherche, mais aussi au transfert de savoir et de technologie intensif depuis les EPF et les établissements de recherche vers l’économie. La Suisse a au contraire besoin d’investissements supplémentaires dans la formation, la recherche et l’innovation. Le Conseil des EPF veillera à faire entendre sa voix à ce sujet lors de la consultation des offices et des prochaines discussions budgétaires.

Evaluation positive des deux EPF

Dans le cadre des tâches de controlling stratégique qui lui incombent, le Conseil des EPF a défini le concept et les principes directeurs applicables aux conventions d’objectifs qu’il passera avec les insti­tutions pour la prochaine période de prestations 2017–2020. Il a en outre constaté avec satisfaction que les systèmes d’assurance de la qualité appliqués dans les deux EPF avaient été évalués positivement par l’Agence suisse d’accréditation et d’assurance qualité (AAQ). L’EPFL a de plus demandé à faire reconnaître certains de ses programmes de formation par la Commission des Titres d’Ingénieur (CTI), un organisme d’accréditation français. Tous ses cursus de master en sciences de l’ingénieur qui ont fait l’objet d’un examen ont reçu une évaluation favorable et vu leur accréditation renouvelée pour les trois à six prochaines années. L’ETH Zurich, pour sa part, s’est également soumise avec succès à une évalua­tion de ses programmes par l’AAQ, sur une base volontaire comme l’EPFL. Les experts externes ont jugé que les systèmes d’assurance de la qualité étaient bien établis dans les deux EPF et qu’ils étaient appliqués à tous les échelons. Les rapports d’évaluation sont publiés sur le site de l’AAQ.

Salaires 2016: les mesures d’économies de la Confédération ne permettent pas d’augmentation générale

Le Conseil des EPF a également pris acte des résultats des négociations salariales avec les partenaires sociaux. Contrairement aux années précédentes, le contexte de financement qui prévaudra en 2016 ne permet pas de procéder à une augmentation générale des salaires nominaux pour les collaborateurs rémunérés selon le système salarial du Domaine des EPF. Cette situation s’explique avant tout par le programme d’économies décidé par la Confédération, qui affecte d’ores et déjà le Domaine des EPF. Les prévisions de renchérissement pour l’année en cours étant négatives, il n’y aura pas non plus de compensation à ce sujet. Des adaptations salariales individuelles en fonction des prestations et de l’expérience demeurent toutefois possibles au cas par cas. Le Conseil des EPF est convaincu d’avoir abouti avec les partenaires sociaux à une solution globalement appropriée et équitable pour tous compte tenu de la situation financière tendue que connaît la Confédération actuellement et étant donné les prestations consenties par l’employeur en faveur du personnel en ce qui concerne, par exemple, la garde d’enfants, l’égalité des chances et la formation continue.

Nouveau membre de la direction du PSI; élection de la Commission de recours

Sur proposition du professeur Joël Mesot, directeur de l’Institut Paul Scherrer (PSI), le Conseil des EPF a nommé le professeur Gabriel Aeppli (*1956) nouveau membre de la direction. Gabriel Aeppli a rejoint le PSI en avril 2014, où il dirige le département de recherche Rayonnement synchrotron et nanotechno­logie. Ce physicien du solide, lauréat de plusieurs prix internationaux, est aussi titulaire d’une chaire d’enseignement à l’ETH Zurich et à l’EPFL. Dès 2002, il met sur pied le London Centre for Nanotech­nology, qui devient rapidement une référence en matière de sciences et de technologies. En 2007, il est cofondateur d’une société de conseil en biomédecine et en nanotechnologie. Ces dernières années, il s’est également intéressé à l’information quantique et axe plus particulièrement ses recherches sur la réalisation de bits quantiques dans du silicium dopé.

Dans la perspective de la prochaine période administrative 2016–2019, le Conseil des EPF a procédé aux élections de renouvellement de la Commission de recours interne des EPF (CRIEPF). La CRIEPF est un tribunal administratif spécial qui statue en première instance sur les recours contre les décisions des organes des institutions du Domaine des EPF. Siégeront désormais à la CRIEPF aux côtés du professeur Hansjörg Peter (Lausanne), l’actuel président, et des quatre membres dont le mandat a été renouvelé, Dieter Ramseier, biologiste et docteur en sciences naturelles, ainsi que Jonas Philippe, étudiant à l’ETH Zurich. Le Conseil des EPF remercie Astrid Forster et Jannick Griner, qui se retirent de la CRIEPF, de leur précieuse contribution.

Composition de la CRIEPF (à compter du 1er janvier 2016)

  • Prof. Hansjörg Peter, président (réélu)
  • Beatrice Susanne Vogt, vice-présidente (réélue)
  • Consuelo Antille (réélue)
  • Jonas Philippe (nouveau), étudiant à l’ETH Zurich
  • Dr. sc. nat. Dieter Ramseier (nouveau)
  • Prof. em. Rodolphe Schlaepfer (réélu)
  • Yolanda Schärli, responsable du secrétariat de la Commission / nommée d’office (réélue)


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Responsable de la communication du Conseil des EPF
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Conseil des écoles polytechniques fédérales
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