"Moving Away from the Death Penalty – The Voices of Victims’ Families" (fr)

Berna, 29.09.2015 - New York, 29.09.2015 – Allocuzione del Consigliere federale Didier Burkhalter in occasione della settantesima sessione dell’Assemblea generale dell'ONU (Evento dall'Alto Commissariato per i Diritti Umani) - Fa stato la versione orale

Monsieur le Haut-Commissaire,
Mesdames et Messieurs, Chers collègues,

En premier lieu, je souhaite remercier l’Argentine, le Bénin, le Fiji, la France, l’Italie et le Rwanda, ainsi que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme pour avoir organisé cette discussion.

La perte d’un ou plusieurs êtres chers est un événement tragique et douloureux. Pour cette raison, il est important d’écouter et de soutenir autant que possible les familles de victimes de crimes.
On pourrait penser que les familles et proches de victimes ont une soif de vengeance insatiable, que justice ne leur est rendue que lorsque l’auteur du ou des meurtre(s) est tué lui aussi. Cependant, les familles de victimes sont souvent plus raisonnées que ceux qui sont moins directement concernés. C’est une réalité qui a été amplement illustrée par le panel d’aujourd’hui.

Au-delà d’appels inconsidérés à la rétribution, nos panélistes éclairent le fait qu’à terme, beaucoup de familles de victimes trouvent plus de réconfort dans le pardon et la compassion. Elles savent que, même si prendre la vie d’un coupable peut parfois passagèrement calmer une profonde et légitime colère, ce ne sera jamais un acte bon, ni juste. D’entendre ces voix qui s’élèvent pour protester contre le châtiment inhumain qu’est la peine capitale est un signal fort en faveur d’une cause commune. Les familles de victimes ont un vécu et une légitimité unique à faire valoir au sein du mouvement abolitionniste mondial.

L’abolition de la peine de mort est une priorité de la politique étrangère suisse en matière de droits de l’homme. Le but fixé par la Suisse est l’atteinte de l’abolition mondiale, ou au moins d’un moratoire universel, d’ici 2025. La Suisse reste fermement d’avis que la peine de mort n’a pas d’effet dissuasif sur les crimes, est discriminatoire et contient le risque inévitable d’exécuter des innocents. Trop souvent, la peine capitale ne fait que masquer notre impuissance face aux drames que nous aurions voulu pouvoir prévenir. Maintenir un dialogue ouvert entre rétentionnistes et abolitionnistes et rappeler à chaque occasion les échecs de la peine capitale est l’unique manière d’arriver un jour à l’abolition universelle.

À écouter ou lire les nouvelles, nous aurions l’impression que l’abolition mondiale est plus que jamais hors de portée, car certains pays recommencent à exécuter et une poignée d’autres exécutent plus que jamais. Cette image est incomplète, et nous sommes heureux de constater qu’à l’échelle mondiale, l’ouverture et la volonté de dialoguer continuent à porter leurs fruits. Grâce à quatre récentes abolitions (Madagascar, Fiji, Suriname, ainsi que l’Etat du Nebraska aux Etats-Unis), plus d’une centaine de pays ont aujourd’hui rayé la peine capitale de leurs lois. Une cinquantaine d’autres n’exécutent plus depuis au moins 10 ans et sont engagés dans la voie de l’abolition.

Mesdames, Messieurs,

Le mouvement abolitionniste mondial a besoin tant de courage politique que de direction visionnaire.
La dévotion des panélistes sert d’inspiration à ceux qui luttent pour défendre le droit à la vie et une justice criminelle plus humaine et efficace. 
Le moment est opportun pour que chacun d’entre nous trouve courage et vision, pour les mettre au profit d’un objectif qui résonne avec notre humanité commune, celui d’un monde sans peine de mort.

Fort de cette conviction, la Suisse réunira à nouveau  à l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort (10 octobre 2015), plusieurs ministres du monde entier pour lancer conjointement un appel au dialogue. La force de cette initiative réside dans son caractère respectueux, équilibré et inclusif, puisque, parmi les cosignataires, plusieurs représentent des pays qui sont encore en train d’abolir entièrement la peine de mort.

La Suisse continuera à promouvoir un dialogue ouvert et constructif avec les pays ayant encore la peine capitale. L’exposition itinérante « Windows on Death Row » (« Regards sur la peine de mort »), qui réunit des œuvres de condamnés à mort ainsi que des dessins de cartoonistes américains, et dont une première présentation sera inaugurée le 22 octobre prochain à Los Angeles, offre un exemple concret parmi les différentes activités soutenues par la Suisse au titre d’un dialogue constructif.Chaque pays doit trouver son propre chemin vers l’abolition. Certains y arrivent rapidement, alors que dans d’autres, comme c’était d’ailleurs le cas pour la Suisse, les débats sont lents et difficiles. Nous respectons ces différences et offrons notre soutien à tous ceux qui le souhaitent, car le droit à la vie est le plus fondamental et universel des droits de l’homme. Je vous remercie.


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