Journées littéraires de Soleure

Soletta, 10.05.2024 - Discours de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider à l’occasion de la remise des Prix suisses de littérature. Seules les paroles prononcées font foi (solo in francese e tedesco).

Wie Sie vielleicht wissen, ist die durchschnittliche Aufmerksamkeitsspanne im letzten Jahr wieder gesunken. Von 12 auf 8 Sekunden. Vielen Dank und einen schönen Abend!

Nein, im Ernst: Wir alle sind hier, weil wir uns dieser Beschleunigung verweigern. Wir sind hier, weil wir wissen, dass lesen stets einer Entdeckung der Langsamkeit gleichkommt. Weil wir wissen, wie viel verloren geht an Erkenntnis, an Vergnügen, an emotionaler Tiefe, wenn wir glauben, alles auf ein paar schnelle Infos eindampfen zu müssen.

Prendre son temps. Ne pas céder à cette tendance si actuelle, qui nous impose l’urgence; célébrer la lecture comme un éloge de la lenteur et de la profondeur des émotions: voilà pourquoi je me réjouissais et me réjouis à l’instant autant de participer ce soir à la remise des Prix suisses de littérature dans le cadre des Journées littéraires de Soleure. 

Et je précise volontiers: la qualité d’une manifestation se mesure aussi à la fidélité de son public. Un public que l’on sait extrêmement attaché aux Prix suisses de littérature ainsi qu’aux Journées littéraires de Soleure. Année après année, les jeunes d’autrefois reviennent à Soleure, avec le même enthousiasme et la même curiosité. Alors c’est certain, les jeunes d’hier ou d’antan ne sont aujourd’hui plus aussi rapides pour passer d’une salle à l’autre, ils sont même souvent rattrapés par la nouvelle génération, dont la présence me réjouit tout particulièrement.

Depuis deux jours, nous célébrons à Soleure des rencontres littéraires, fortes et émouvantes. Et ce soir, nous récompensons les pépites littéraires qui, l’an dernier, toutes à leur manière si particulière, nous ont enrichis. Certaines ont éveillé des sentiments de bonheur, de tristesse, d’apaisement, de révolte, de lassitude, de joie; l’indifférence n’est pas une option.

La littérature est une aubaine, une véritable chance. Celle de se faire bousculer, de se laisser bouleverser, de sortir de sa zone de confort. Lire est une invitation, un rendez-vous, une excursion, avec l’exquis imprévu en perspective. Lire, c’est s’extraire de sa propre vie pour découvrir d’autres identités, d’autres réalités, d’autres époques.

Ohne Literatur würden wir alle ausschliesslich in unserer Gegenwart leben. Anders gesagt: Ohne Literatur wären wir dieser Gegenwart völlig ausgeliefert. Denn dann fehlte es uns an Distanz – an Distanz zum Diktat des Aktuellen, ohne die wir uns nicht orientieren können. An Distanz zum hyperflexiblen und gleichzeitig ziemlich rechthaberischen Zeitgeist.

Und ohne Literatur fehlte es uns auch an Fantasie. An jener Fantasie, die wir brauchen, um uns eine Zukunft vorzustellen, die mehr ist als die plumpe Verlängerung der Gegenwart. Lesen bedeutet leben in der Möglichkeitsform.

Lassen Sie uns also mit den Preisträgerinnen und Preisträgern 2024 auf Entdeckungsreise gehen:

  • Mit Bessora in die Vergangenheit.
  • Mit Judith Keller in die Zukunft.
  • Claudia Quadri und Ed Wige erzählen von ihrer Kindheit
  • Ivna Žic von ihren Ursprüngen.
  • Dominic Oppliger tourt mit uns poetisch durch die USA.
  • Jérémie Gindre nimmt uns mit an ganz verschiedene Orte, die aber auf faszinierende Weise miteinander verbunden sind.
  • Dorothea Trottenberg führt uns als Übersetzerin durch verschiedene Epochen der russischen Literaturgeschichte.
  • Und mit Klaus Merz entdecken wir die Welt durch das Prisma des Lokalen – was uns die zeitgeschichtlichen Brüche und Umbrüche aber umso eindringlicher erleben lässt.

Alle diese Bücher öffnen Fenster. Oder, um den amerikanischen Publizisten Sydney J. Harris zu paraphrasieren: Sie «machen aus Spiegeln Fenster». Und was bräuchten wir heute mehr, als aus dem Spiegelkabinett unserer eingefahrenen Debatten auszubrechen – und uns mit den Realitäten dieser Welt zu befassen statt vornehmlich mit uns selber…

So gesehen, sind alle diese Bücher eminent politisch. Auch wenn das explizit Politische sich nur in Spurenelementen findet, so etwa bei Klaus Merz, der heute den Grand Prix für sein Lebenswerk erhält. Merz sagte einst, er schreibe «nicht verkniffen politisch», denn diese Art von Literatur altere sehr schnell. Lieber arbeite er «mit Andeutungen».

Les allusions, si chères à Klaus Merz, ont souvent bien davantage de sens que les grandes phrases. Celles qui ambitionnent de tout expliquer, et qui – dans le fond – ne disent pas grand-chose. Que l’on parle de vie privée ou de politique, les allusions sont fertiles; elles sont au cœur de ce qui crée du sens. Elles ne se laissent pas simplement réduire à quelque chose de diffus, quelque part en suspension entre deux pôles. Prendre en considération les allusions, c’est aussi donner du relief aux détails, effleurer le concret, affleurer la réalité et, possiblement, découvrir et consolider ces précieuses réponses qui conviennent à une majorité.

Pour comprendre la Suisse, il est utile de saisir cet art subtil de la nuance. Distinguer l’invisible, pour prendre au sérieux ce qui, généralement, ne l’est pas. Pour comprendre la Suisse, on peut certes se plonger dans un manuel d’instruction civique. Mais si l’on souhaite s’imprégner et tenter de saisir la complexité, les subtilités et les différentes réalités de notre pays, alors je vous invite à vous plonger dans sa littérature, et à partir à la rencontre des nombreux auteurs et autrices qui la caractérisent avec tant de talent, de force, de tendresse et de créativité.

En ce sens, j’adresse encore une fois toutes mes félicitations aux lauréates et lauréats des Prix suisses de littérature.


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