«Nous voulons participer à l’effort consistant à réagir pour protéger, résoudre et condamner» (FR)

Bern, 08.09.2015 - Paris, 08.09.2015 - Address by the Federal Councillor Didier Burkhalter on the occasion of the conference on victims of ethnic and religious violence - Check against delivery

Mesdames et Messieurs,

Palmyre: un foyer culturel à l’époque antique, une valeur universelle exceptionnelle. Mosul, un carrefour des civilisations, une ville symbole de la diversité ethnique et religieuse. Toutes deux ont contribué à donner son identité au Moyen-Orient. Leur saccage touche au cœur le modèle des sociétés pluralistes de cette région.

Une région, notamment la Syrie et l’Irak, qui connait actuellement la plus grande crise humanitaire depuis la seconde guerre mondiale: tant de personnes, toutes croyances confondues, fuyant les zones de combats; tant de souffrances indicibles pour tant d’êtres humains, pour tant d’enfants.

Nous voulons participer à l’effort consistant à réagir pour protéger, pour résoudre et pour condamner. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici à Paris, avec vous tous. Et nous remercions la France et la Jordanie d’avoir organisé cette conférence pour tenter de progresser concrètement.

Mon pays s’engage en priorité dans les actions humanitaires et politiques.

En matière humanitaire, nous contribuons à des solutions durables sur place pour les réfugiés et les autres personnes vulnérables. Nous nous engageons sans distinction de genre, de religion, de race ou d’ethnie. Ce qui guide notre action, c’est la volonté de venir à l’aide aux plus vulnérables.

Depuis 2011, environ CHF 215 millions ont été octroyés à des projets pour prévenir cette vulnérabilité ou pour la réduire, en particulier dans le logement ou l’éducation. Dans des zones du Liban et de Jordanie à forte densité de réfugiés, 56 écoles ont à ce jour été réhabilitées, permettant ainsi à 32'000 enfants syriens et locaux d'accéder à une formation scolaire. Au Liban, la Suisse a en outre soutenu financièrement des familles libanaises accueillant quelque 16'000 réfugiés syriens. C’est de fait la plus grande opération humanitaire de l’histoire suisse. Et nous voulons l’intensifier encore.

En donnant la priorité à l’aide aux plus vulnérables, l’intervention humanitaire suisse aide automatiquement de nombreux chrétiens dans cette région.

La Suisse se bat aussi avec ténacité pour améliorer concrètement l’accès et les conditions de travail des acteurs humanitaires en Syrie. C’est pour cela que nous menons depuis deux ans déjà un dialogue humanitaire trilatéral avec l’Iran et la Syrie. Tous les acteurs doivent être poussés à participer aux solutions.

S’agissant de l’accueil des réfugiés, la Suisse  accueilli jusqu’à aujourd’hui environ 10'000 personnes originaires de Syrie. Nous avons décidé de permettre à plus de 3000 réfugiés syriens supplémentaires de venir légalement jusqu’en Suisse. Nous sommes prêts à assumer nos responsabilités dans le cadre du transfert de réfugiés depuis des pays d’Europe.

Ceci dit, seules des solutions politiques aux crises actuelles permettront de redonner des perspectives d’avenir dans ces pays. Il faut arrêter la guerre si l’on veut calmer les migrations. Pour cela, nous devons agir ensemble. Il faut une volonté clairement affichée des puissances régionales et mondiales. Les rivalités régionales doivent faire la place aux efforts communs de stabilisation.

Mon pays met là à disposition ce qu’il sait faire de mieux : les bons offices, la médiation, la réconciliation.

Nous sommes prêts à mettre la Genève internationale au service de la paix et de la sécurité dans le monde: la Genève internationale en tant que lieu de discussion et de recherche de solution pour la Syrie, pour la Libye, pour le Yémen.

Nous sommes prêts à participer pleinement au processus multilatéral de dialogue mené par l’Envoyé spécial du secrétariat général de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.

Nous sommes prêts à soutenir pleinement le fonds global contre l’extrémisme violent basé aussi à Genève (Global Community Engagement and Resilience Fund / GCERF), qui mobilise des ressources privées et publiques pour remplacer le désarroi des jeunes par des formations et des emplois.

Nous sommes prêts depuis longtemps à nous battre contre l’impunité. Une solution durable à des crises aussi profondes ne sera uniquement possible que si les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité font l’objet de poursuites. Nous soutenons donc la Commission d’enquête indépendante du Conseil des droits de l’homme sur la Syrie et l’idée du déploiement d’une mission du bureau du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme en Irak.

Et la Suisse réitère son appel au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu'il renvoie la situation en Syrie à la Cour pénale internationale.

Mesdames et Messieurs,

La Suisse est une mosaïque de cultures et de religions. Loin de nous l’idée de nous ériger en modèle. Mais notre propre culture nous fait ressentir chaque jour à quel point le respect de la diversité est un gage de paix et de sécurité. Nous sommes donc prêts à nous engager, avec nos moyens et nos spécificités helvétiques, pour la préservation de la diversité au Moyen-Orient. Et nous appelons tous les acteurs, notamment les puissances régionales et globales, à faire la preuve concrète qu’ils agissent pour des solutions aux crises actuelles, qu’ils agissent pour faire cesser les souffrances.


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