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Projet "Casino 2000": une nouvelle étape est franchie

Projet "Casino 2000": une nouvelle étape est franchie

Le DFJP met les dispositions d'exécution de la LMJ en consultation

Le projet "Casino 2000" a franchi une nouvelle étape: ce lundi, la
conseillère fédérale Ruth Metzler-Arnold, cheffe du Département fédéral
de justice et police (DFJP), a donné le feu vert à la mise en
consultation des dispositions d'exécution relatives à la loi sur les
maisons de jeu (LMJ). La procédure de consultation s'achèvera le 20
septembre 1999. Le Conseil fédéral a fixé l'entrée en vigueur de la LMJ
au début de l'an 2000, en même temps que l'ordonnance sur les jeux de
hasard et les maisons de jeu et que l'ordonnance du DFJP sur les
exigences relatives aux jeux de hasard et sur leur exploitation.
Par rapport aux réglementations étrangères, les deux projets
d'ordonnance mis en consultation revêtent un caractère plutôt libéral.
Ils ménagent aux maisons de jeu une liberté d'entreprise relativement
large. Ils mettent l'accent principal sur le sens des responsabilités
des maisons de jeu et s'écartent de la pratique suivie jusqu'ici en
matière d'homologation des appareils à sous servant aux jeux de hasard.
Exempts de toute velléité discriminatoire, ils permettent aux
investisseurs et exploitants étrangers potentiels d'accéder au marché
suisse des maisons de jeu de la même manière et aux mêmes conditions que
les entrepreneurs indigènes. Ces projets sont donc pleinement
compatibles avec les règles de l'OMC.

Aucun droit à l'obtention d'une concession

L'ouverture d'une maison de jeu requiert l'obtention d'une concession
d'implantation et d'une concession d'exploitation. Le projet
d'ordonnance sur les maisons de jeu décrit dans le détail les conditions
nécessaires à l'obtention d'une concession. Dès l'entrée en vigueur de
la nouvelle législation sur les maisons de jeu, les demandes de
concessions pourront être présentées à la Commission fédérale des
maisons de jeu (CMJ), à l'attention du Conseil fédéral. La décision
rendue par le Conseil fédéral ne pourra faire l'objet d'aucun recours.
Le fait que toutes les conditions d'octroi d'une concession soient
remplies ne signifie pas pour autant qu'il existe un droit à l'obtention
d'une concession. En cas d'infractions graves et répétées à la
législation sur les maisons de jeu, la CMJ sera habilitée à retirer la
concession.

Exigences liées à l'exploitation des jeux

Le système de gestion de la qualité (GQ), que chaque maison de jeu est
tenue d'exploiter, conformément au projet d'ordonnance, est important
pour le bon déroulement des jeux. Ce mode de gestion doit garantir
l'application et l'entretien du système électronique de décompte et de
contrôle, du programme de mesures de sécurité et du système de
vidéosurveillance. La maison de jeu doit en outre définir, dans un
programme de mesures sociales, les dispositions propres à assurer la
prévention de la dépendance du jeu ainsi que la formation et le
perfectionnement du personnel. C'est également dans un souci de
prévention de la dépendance que le projet d'ordonnance interdit aux
maisons de jeu d'accorder des prêts ou des avances.

Offre de jeux différenciée

Selon le projet d'ordonnance, les maisons de jeu titulaires d'une
concession A sont habilitées à proposer quatorze sortes de jeux de
table, ce qui correspond au standard international. Les maisons de jeu
titulaires d'une concession B sont habilitées à proposer trois sortes de
jeux de table: le jeu de la boule, la roulette française et le baccara /
chemin de fer. L'attrait des nouveaux kursaals s'en trouvera
sensiblement accru. Alors que les maisons de jeu titulaires d'une
concession A peuvent exploiter un nombre illimité d'appareils à sous
servant aux jeux de hasard, ceux-ci sont limités à 150 dans les maisons
de jeu titulaires d'une concession B. Le rapport entre le nombre des
jeux de table (par ex. roulette, black-jack, baccara) et celui des
appareils automatiques servant au jeu d'argent (slots) doit être
équilibré dans toutes les maisons de jeu (rapport de 1:20, ou moins).
Aucune limite de mise ou de gain n'est fixée pour les jeux de table et
les appareils à sous servant aux jeux de hasard exploités dans les
maisons de jeu titulaires d'une concession A. En revanche, dans les
maisons de jeu titulaires d'une concession B, le projet d'ordonnance
fixe la limite supérieure des mises et des gains pour les jeux de table
et les appareils à sous servant aux jeux de hasard.

Présentation obligatoire de tous les appareils automatiques servant aux
jeux d'argent

En remplacement partiel de l'actuelle homologation obligatoire des
appareils à sous servant aux jeux de hasard, qui implique de lourdes
charges économiques, la nouvelle réglementation prévoit que tous les
appareils automatiques servant aux jeux d'argent doivent être présentés
à la CMJ, qui décide ensuite si ces appareils à sous servent à des jeux
de hasard ou à des jeux d'adresse. Cette présentation obligatoire vise à
empêcher l'exploitation clandestine d'appareils à sous servant aux jeux
de hasard hors des maisons de jeu titulaires d'une concession.

Responsabilité de la maison de jeu

Avant la mise en exploitation de jeux de table, d'appareils à sous
servant aux jeux de hasard et de systèmes de jackpot, la maison de jeu
doit attester, dans une déclaration de conformité, que ceux-ci satisfont
aux exigences techniques relatives aux jeux. La maison de jeu assume
ainsi la responsabilité de toute la procédure d'homologation. S'il
apparaît, dans le cadre de la surveillance, qu'un jeu de table, un
automate ou un système de jackpot n'est pas conforme aux exigences
techniques relatives aux jeux, les responsables de la maison de jeu sont
passibles des arrêts ou de l'amende jusqu'à 500'000 francs; la maison de
jeu, en tant que personne morale, risque un retrait de sa concession.

Impôt: taux individuel

L'impôt sur les maisons de jeu est perçu sur le produit brut des jeux,
c'est-à-dire sur la différence entre les mises des joueurs et les gains
versés par la maison de jeu, ainsi que sur les commissions prélevées par
la maison de jeu sur certains jeux de table. Les pourboires (tronc), par
contre, ne sont pas soumis à l'impôt sur les maisons de jeu. La LMJ
accorde au Conseil fédéral une certaine marge de manoeuvre dans la
fixation du taux de l'impôt, qui peut aller 40 à 80 pour cent du produit
brut des jeux. Le modèle proposé par le projet d'ordonnance pour
calculer le taux de l'impôt comprend deux éléments: un taux de base de
40 pour cent du produit brut des jeux et un taux supplémentaire calculé
en fonction du bénéfice net de la maison de jeu. Par rapport au taux
purement progressif, ce modèle présente un double avantage: il permet
aux kursaals n'ayant qu'un faible chiffre d'affaires de réaliser tout de
même un bénéfice appréciable et il évite des taxations disproportionnées
aux Grands Casinos dont le produit brut est très élevé.

Financement de la surveillance par le biais de taxes et d'émoluments

La CMJ, compétente pour le traitement des demandes de concession et pour
la surveillance des maisons de jeu, est dotée d'un secrétariat permanent
qui prépare ses affaires et exécute ses décisions. Conformément au
projet d'ordonnance, les coûts de la surveillance sont couverts par des
taxes de décision et par l'émolument de surveillance. La CMJ perçoit une
taxe sur chaque décision rendue (principalement lors de l'octroi des
concessions). Dans l'exercice de sa fonction de surveillance, la CMJ
peut faire appel à des experts, dont les frais sont supportés, sous
forme de taxes, par les maisons de jeu. Le solde des frais de la CMJ et
de son secrétariat est réparti entre les maisons de jeu, sous forme
d'émolument de surveillance, calculé en fonction de leur produit brut
des jeux.

Concession B provisoire pour les kursaals existants

Les 24 kursaals existants, titulaires d'une autorisation cantonale
d'exploiter le jeu de la boule dûment approuvée par le Conseil fédéral,
seront mis au bénéfice d'une concession B provisoire lors de l'entrée en
vigueur de la nouvelle législation. Ils pourront ainsi poursuivre
provisoirement leur exploitation, sans interruption et dans la même
mesure que précédemment. Les kursaals qui désirent poursuivre
durablement leur exploitation devront déposer une demande de concession
B ordinaire dans le délai d'un an.

Berne, le 21 juin 1999

Renseignements complémentaires:
Markus Huber, Office fédéral de la police, tél. 031 / 322 76 42

Le projet d'ordonnance sur les jeux de hasard et les maisons de jeu
(ordonnance sur les maisons de jeu) et l'ordonnance sur les exigences
relatives aux jeux de hasard et sur leur exploitation (ordonnance sur
les jeux de hasard), ainsi que le rapport explicatif peuvent être
consultés à l'adresse Internet suivante: http://www.casino2000.ch.