71a Assemblea mondiale della sanità

Ginevra, 21.05.2018 - Discorso del presidente della Confederazione Alain Berset in occasione della 71esima Assemblea mondiale della sanità – Fa stato la versione orale.

Au nom de la Confédération suisse, je vous souhaite une chaleureuse bienvenue à Genève pour la 71e Assemblée mondiale de la Santé.

C’est pour moi un honneur particulier d’être parmi vous cetteannée, car cette Assemblée est exceptionnelle pour au moins deux raisons. Premièrement, l’Organisation mondiale de la santé, fondée en 1948, fête aujourd’hui son 70e anniversaire. Deuxièmement, j’ai l’honneur de souhaiter la bienvenue au Docteur Tedros qui participe pour la première fois dans sa fonction de Directeur général de l’OMS à l’Assemblée mondiale de la Santé.

L’anniversaire de l’OMS est une excellente occasion de revenir sur son histoire et son évolution, afin de nous en inspirer pour nos actionsfutures au profit de la santé. La première conférence sanitaireinternationale a eu lieu en 1851 déjà. Son objectif était d’élaborer des règlements de police sanitaire maritime et de préciserla durée des quarantaines pour prévenir les épidémies. En particulier la peste. Au 19e siècle déjà, la santé globale était doncpour les Etats source de préoccupation. Le souci portait cependant essentiellement sur la sécurité sanitaire et les maladies transmissibles. Ces épidémies posaient alors un énorme défi pour les ports de Méditerranée. Mais ce n’est qu’après la Première Guerre mondiale, avec la création de la Société des Nations, qu’uneapproche à la fois internationale et institutionnelle des problèmes de santé a vu le jour.

Cette période a été marquée par la grippe espagnole. Si ce virus a pu se transformer en pandémie entre 1918 et 1919, c’est en raison de deux innovations majeures d’alors : le bateau à vapeur et le chemin de fer. Combinées avec le déploiement massif de troupes américaines en Europe, ces innovations ont eu un effet accélérateur qui a conduit à une véritable pandémie. Que ce soit en Amérique, au Royaume-Uni, en Europe de l’Est, en Afrique, en Asie ou en Australie, la maladie s’est répandue de manière rapide et globale. Le bilan humain de la grippe espagnole est aujourd’hui estimé entre 50 et 100 millions demorts. Lors de la Conférence de paix de Paris de 1919, Woodrow Wilson, alors président des Etats-Unis, a été aussi victime de cette grippe dont il parviendra à se remettre. Un quart de siècleplus tard, la fin de la Seconde Guerre mondiale marque le débutde l’importance croissante du multilatéralisme. Celle-ci se traduit en premier lieu par la fondation de l’Organisation des Nations Unies, qui succède à la Société des Nations.

L’Organisationmondiale de la santé sera établie en 1948 pour répondre aux défis de santé publique d’une manière plus large que la gestion desépidémies, notamment avec un nouvel accent sur la prévention. Tout au long de son histoire, l’un des accomplissements clé de l’OMS a été de promouvoir avec ténacité et succès la santé pour tous. A ce propos, deux événements sont particulièrement déterminants :
• la déclaration d’Alma-Ata, formulée il y a 40 ans pour protéger et promouvoir la santé de tous les peuples du monde
• laCharte de Tallinn, adoptée il y a 10 ans pour renforcer les systèmes de santé et améliorer la santé de la population, indépendamment de son origine sociale, culturelle ou encore de sa situation matérielle.

L’OMS a également su apporter des débuts de réponses à d’autres défis de taille: la lutte contre le sida, la poliomyélite sans compter d’autres mesures prophylactiques telles que les vaccins contre la grippe. Cela malgré des intérêts nationaux et/ou régionaux parfois extrêmement divergents.

Même si nousavons obtenu de nombreux succès, ces 70 dernières années, il aparfois été difficile d’apporter les réponses adéquates et d’anticiper et de réagir rapidement aux nouveaux défis. Je citerai trois exemples :
•La crise d’Ebola qui a frappé dès 2013 l’Afriquede l’Ouest. La réponse de l’OMS n’a pas été à la hauteur.
•Ni laréponse à la crise suscitée dans le monde entier par le virus Zika en 2015.
•Par contre, elle a répondu en temps et en heure à la flambée épidémique de peste à Madagascar en 2017.

Les efforts de l’OMS pour contenir le virus qui touche actuellement la RDC sont et seront primordiaux.

J’ai évoqué plus tôt que l’OMS a été créée sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale. Le monde a évolué depuis. L’OMS a-t-elle su s’y adapter ?

De nos jours, les conflits armés continuent de marquer les relations internationales. Ce ne sont plus des guerres entre Etats, mais principalementdes guerres civiles. Les rapports de force internationaux ont changé, le nombre accru d’acteurs impliqués dans les relations internationales et de leurs intérêts souvent divergents sont une nouvelle réalité à prendre en compte. Il n’y a aucun doute que lacomplexité des questions sanitaires a augmenté.

Le monde est désormais globalisé. Il est indéniable que les décisions prises dans un cadre international comme celui de l’OMS ont une répercussion immédiate sur les politiques nationales. Dans un tel contexte, l’OMS n’a certainement rien perdu de son importance, bien au contraire. Elle se situe donc aujourd’hui au cœur du système onusien et au cœur de la mise en œuvre des objectifs de développements durable. A cet égard, l’amélioration de la collaboration au sein du système onusien, ainsi qu’avec les acteurs non étatiques, constitue un défi permanent pour nous. Nous encourageons la mise en place, à terme, d’une architecture de santé globale suffisamment flexible pour atteindre les objectifs que nous nous fixons en matière de santé globale.

Je me réjouis ainsi que, dans le cadre du processus de consultation du treizième programme général de travail, la Suisse ait pu contribuer avec succès à l’alignement de l’OMS sur le cycle de planification de la famille onusienne. Nous sommes convaincus que cela contribuera à une meilleurecohérence des Nations Unies.

La santé est un droit de l’homme.Elle est un élément primordial pour garantir une société prospère qui vit en paix et en sécurité. La santé constitue dès lors un facteur essentiel de développement durable tel que reconnu parles objectifs de développements durables adoptés par l’ensembledes pays membres des Nations Unies en 2015. Cette approche globale qui prend également en compte d’autres dimensions est cellesuivie par la politique étrangère de la Suisse. Ces dimensions sont par exemple : le respect des droits de l’homme, la lutte contre la pauvreté ou l’accès durable de tous aux ressources vitales. C’est la raison pour laquelle nous soutenons l’intégrationde la santé dans toutes les politiques.

La Suisse soutient fermement une couverture universelle en matière de santé. Plus particulièrement, elle défend avec conviction l’aide aux populations les plus vulnérables confrontées à des situations d’urgence sanitaire, et cela dans toutes les régions du monde frappées aussi bien par des conflits armés que par les effets du dérèglement climatique.

Les crises sanitaires passées ont mis en lumière des lacunes et faiblesses dans le système de surveillance et d’intervention international. Les leçons tirées notamment par l’OMS doivent à présent aboutir à des mesures concrètes pour y remédier. Car pour la Suisse, l’accès pour tous aux services de santé de base et la protection face aux situations d’urgence sanitaire vontde pair. En outre, l’accès aux produits médicaux ainsi que la sécurité des patients représentent des thèmes prioritaires pour mon pays. La Suisse salue et soutient également une action internationale pour faire face aux maladies non transmissibles.

Je ne peux donc que saluer les objectifs dits du triple milliard tels que formulés dans le Projet de treizième programme général de travail : la couverture sanitaire universelle, les situations d’urgence sanitaire et l’amélioration de la santé des populations.Pour atteindre des objectifs aussi ambitieux, il sera indispensable à l’avenir d’optimiser la capacité d’action de l’OMS et sonefficacité.

Monsieur le Directeur général, depuis le début de votre entrée en fonction il y a exactement une année, vous avez pu prendre la mesure de la situation. Vous avez rapidement exprimé votre vision pour l’OMS. Mais surtout vous avez su formuler votre stratégie qui consiste à promouvoir la santé, afin de préserver la sécurité mondiale et venir en aide aux populations vulnérables. Je vous en félicite.

« La force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres ». Cette phrase, extraite du préambule de la Constitution suisse, exprime la fermevolonté de mon pays de contribuer au-delà de ses frontières à la promotion de la santé pour tous. Elle traduit aussi son intention de mener à bien la nouvelle stratégie de l’OMS telle qu’ellea été formulée dans votre Projet de treizième programme généralde travail.

L’OMS a connu de grands succès, des échecs également, mais aujourd’hui, 70 ans après sa fondation, c’est notre courage commun qui permettra à cette organisation au cœur des Nations Unies de poursuivre sa mission de promotion de la santé pour tous. Au service de la paix, du développement et de la sécurité.


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