«L’OSCE et les conflits : gérer et résoudre» (fr)

Berna, 01.09.2016 - Potsdam, 01.09.2016 – Considerazione e proposte del Consigliere federale Didier Burkhalter in occasione della riunione informale dei ministri degli esteri degli Stati partecipanti dell’OSCE - Fa stato la versione orale

Tout d’abord, merci à la présidence allemande et à Frank non seulement de leur engagement, mais aussi de la conviction exprimée quant à l’importance du dialogue politique sur la sécurité européenne et l'OSCE.

Je partage cette conviction. C’est pour cela que nous avions aussi organisé de telles rencontres politiques aussi « directes que possible » pendant notre présidence en 2014, à Davos, à New York et à Bâle, en marge de la conférence ministérielle formelle.

Conjointement avec Frank Steinmeier et avec Ivica Dacic, nous avons également créé le Groupe de personnes éminentes sur la sécurité européenne afin de nourrir la réflexion. Le titre du rapport final est révélateur : « Retour à la diplomatie »…

A mon avis, la diplomatie en question implique à la fois beaucoup de franchise et de la discrétion. Au fond, c’est le contraire de la « diplomatie twitter des accusations publiques », une tendance, que l’on rencontre aussi dans le cadre du Conseil permanent de l’OSCE à Vienne. D’où ma première proposition concrète aujourd’hui : Moins de twitter et plus d’écoute et de dialogue.

L’essentiel est non seulement de gérer mais de résoudre les conflits en cours. Ces conflits en cours ont davantage qu’une dimension locale : ils sont l'un des obstacles majeurs à la sécurité européenne dans son ensemble. Et donc l'un de nos grands défis communs.

D’où ma deuxième proposition : nous devons marquer durablement une volonté politique commune d’utiliser l’OSCE au maximum.

Les instruments de l’OSCE sont indispensables pour faire face à des crises.

A l'exemple de la Mission Spéciale d’Observation de l’OSCE en Ukraine, la MSO. D’abord, la décision par consensus est un signal politique fort d’action commune possible malgré les divergences. Ensuite, une telle mission devient un instrument clé pour parvenir à la désescalade d'une situation extrêmement dangereuse.

La MSO fait un excellent travail parce que nous lui avons donné un mandat politique pour s'occuper des aspects importants, laissé une marge d'adaptation et assuré le soutien politique des États participants.

D’où ma troisième proposition pour aujourd’hui : Nous devons réaffirmer un clair soutien politique à la MSO, continuer de la doter des ressources nécessaires et du personnel qualifié, et insister sur la sécurité et la liberté de mouvement de nos observateurs.

Il est également important que nous soutenions le travail du Groupe de contact trilatéral et du « format Normandie ». Il n'y a pas d'autre alternative qu'une pleine mise en œuvre des accords de Minsk, en commençant par le désengagement des forces le long de la ligne de contact et la réinstauration du cessez-le-feu dès aujourd'hui, comme cela a été convenu vendredi dernier.

D'autres exemples illustrent le rôle bénéfique de l'OSCE en matière de gestion de conflits. En particulier, la Transnistrie, dossier sur lequel la Présidence allemande a réussi à amener les membres du format « 5+2 » à se réunir et à reprendre les pourparlers.

Mais ces conflits et ceux du Haut-Karabakh et de la Géorgie ne sont pas résolus pour autant. Nous avons été capables de gérer des conflits, mais nous n'avons pas réussi à aider les parties à les résoudre.

D’où ma quatrième proposition : concentrer le débat politique sur les mesures à prendre, au niveau opérationnel et au niveau stratégique, pour réellement surmonter les crises.

Premièrement, au niveau opérationnel : l’OSCE doit conserver son pragmatisme efficace mais augmenter son professionnalisme.

Trois points concrets pour illustrer :

D’abord, le statut de l’OSCE n’est pas assez clair. Le fait que les 57 États participants n'ont toujours pas réussi à se mettre d'accord pour donner à l'OSCE une personnalité juridique – afin d’en faire une véritable organisation internationale – a été l'une des difficultés rencontrées lorsque nous avons créé la MSO en 2014. L'absence de statut clair a soulevé des questions difficiles ayant trait à l'immunité du personnel de l'OSCE et retardé nos opérations.

Ensuite, les capacités d’organisation et de planification de l’OSCE sont trop limitées. Des présidences et des troïkas fortes peuvent faire beaucoup de choses. Mais il faut aussi donner au Secrétariat à Vienne les moyens de s'acquitter des tâches que nous lui confions. Par exemple, la MSO aurait dû disposer immédiatement de drones de surveillance mais ce point reste encore difficile aujourd’hui.

Enfin, troisième exemple opérationnel : si le dispositif d'alerte précoce en cas de crise est bien en place, il faut accroître les capacités de l'OSCE en matière d'action précoce. Cela dépend certes de la volonté politique des pays hôtes. Mais nous pouvons renforcer la diplomatie préventive en dotant le Secrétariat de l'OSCE d’un meilleur accès à des financements et à de l'expertise pour des missions d'établissement des faits et à de capacités accrues de soutien à la médiation.

Pour améliorer de telles choses, la Suisse a lancé l’idée d’un examen des opérations de la paix de l’OSCE. Pour tirer les enseignements de la MSO. Pour adapter les  instruments opérationnels de l'OSCE aux réalités des conflits d'aujourd'hui sans changer le fond de l'Organisation et sa nature civile.

D’où ma cinquième proposition : activer cet examen des opérations de la paix de l’OSCE.

Je passe au niveau stratégique pour surmonter les crises :

Tous ces conflits ont des causes spécifiques, certains d'entre eux sont très anciens et souvent ils sont locaux. Mais l'une des raisons majeures qui empêche de les résoudre réside dans les frictions plus importantes en matière de sécurité européenne entre la Russie et l'Occident. Concrètement : une vision partagée d’un ordre régional fait défaut ; diverses conceptions s’affrontent en matière d'économie et de sécurité ; les principes d'Helsinki ont été bafoués.

La Suisse est d’avis qu’il faut s’occuper parallèlement des conflits locaux et de la crise plus large de la sécurité européenne, en nous fondant sur les normes et les principes auxquels nous avons tous adhérés.

Il est de notre responsabilité collective d'examiner comment éviter aux pays situés entre la Russie et l'UE d'avoir à faire des choix trop tranchés, entre oui et non, entre est et ouest.

Le rapport du Groupe de personnes éminentes sur la sécurité européenne expose des mesures pour reconsolider progressivement la sécurité européenne en tant que projet commun. Deux exemples :

• Le renforcement des interactions et de la connectivité économiques, à la fois dans la zone OSCE et dans les conflits, en dynamisant la deuxième dimension de l'OSCE à cette fin.
• La revitalisation de la maîtrise des armements conventionnels, au niveau tant paneuropéen que sous-régional. Je te félicite, Frank, d’avoir pris l'initiative dans ce domaine.

Toutes ces mesures portent pour l'essentiel sur la confiance. L’OSCE, grâce à sa nature inclusive et à sa sécurité coopérative, est le cadre approprié pour restaurer un climat de confiance. D’où ma dernière proposition : que tous nos pays s’engagent pour faire de l’OSCE la plateforme commune traitant des grandes questions de la sécurité européenne.


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