Conferenza annuale dell'Aiuto umanitario a Basilea

Berna, 23.03.2012 - Basilea, 23 Marzo 2012 - Discorso del Consigliere federale Didier Burkhalter - Fa stato la versione orale

Monsieur le Président du Conseil d’Etat,
Monsieur le Haut-Commissaire pour les Réfugiés,
Messieurs les représentants des confessions religieuses,
Mesdames et Messieurs les Représentants des autorité politiques, civiles et militaires, ainsi que des Corps constitués,Excellences,Mesdames et Messieurs les représentants des organisations humanitaires nationales et internationales,
Mesdames et Messieurs,

La Suisse s’est dotée début mars d’une nouvelle stratégie en matière de politique étrangères pour les années 2012 à 2015.  La politique étrangère est pour tout Etat d’abord une politique de défense de ses intérêts.  La Confédération doit veiller à assurer « l’indépendance et la sécurité du pays ». C’est la Constitution fédéral qui l’affirme en son article 2, celui consacré aux buts de l’union confédérale. L’article 54, consacré à la politique étrangère, ajoute qu’il faut défendre la prospérité du pays. Mais la politique étrangère va au-delà de cette seule défense d’intérêts, elle est aussi une promotion de nos valeurs.

Ces valeurs quelles sont-elles ? Là encore elles sont en Suisse définies par la Constitution, car l’article 54 continue : il n’y a pas que la prospérité à défendre mais aussi  
- Les droits de l’homme,
- La démocratie,- La promotion de la paix,
- La lutte contre la détresse et la pauvreté,
- et la protection de l’environnement. 

Ces valeurs, nous avons tout à la fois le devoir et l’intérêt de les promouvoir, ce sont elles qui ont rendu la Suisse forte, stable, paisible et prospère, c’est sur elles qu’on peut bâtir un monde meilleur, tout simplement. On voit donc que la Constitution met dans le même ensemble, sans distinction, la promotion de nos valeurs et la défense de nos intérêts, il y a presque une fusion entre ces deux catégories, ce sont les deux faces de la même médaille.

Eh puis, outre nos valeurs et nos intérêts, il existe une 3e dimension qui pose le cadre de l’action de la Suisse en politique extérieure : nous quelques principes-clé.
Notre pays attache une grande importance au principe de l’État de droit, aussi bien en politique intérieure qu’extérieure. Il vise autant que faire ce peut à appliquer le principe de l’universalité de nos relations diplomatiques et il prévoit la neutralité de la Suisse comme moyen traditionnel de défense de nos intérêts.

Mais à ces principes définis par la Constitution, il a paru important au Conseil fédéral d’en ajouter deux autres : la Suisse base également sa politique extérieure sur les principes de responsabilité et de solidarité.

Forte des atouts qu’elle possède dans de nombreux domaines, la Suisse peut en effet contribuer à résoudre des problèmes globaux. Je pense par exemple à des domaines comme la santé, l’accès à l’eau ou à la nourriture, l’énergie, aux défis sociaux, environnementaux, climatiques : nos institutions, nos entreprises, nos centres de recherche sont souvent à la pointe mondiale et ils peuvent apporter des solutions. Ce n’est pas seulement une capacité de la Suisse, c’est un devoir. Un devoir à l’égard du monde et un devoir à l’égard d’elle-même.
Nous avons un devoir parce que la Suisse est un pays avancé et un de ceux qui bénéficie le plus de la globalisation.
Et nous avons aussi un intérêt évident à ce que notre pays évolue dans un contexte international pacifique, stable et sûr. Un monde dans lequel les droits de l’homme sont respectés et qui garantit à chacun des perspectives d’avenir dans son propre pays. Car les problèmes qui se déroulent ailleurs ont, dans un monde de plus en plus globalisé, un impact direct également sur notre pays, son économie, son tissus social.

Là aussi intérêt et valeurs se marient.  

Au vu des tendances internationales et des défis actuels et sur la base des valeurs, des intérêts et des principes que je viens de décrire, le Conseil fédéral a défini 4 grandes priorités qui seront autant de lignes d’action de la politique étrangère suisse dans les prochaines années.

1. Notre première priorité est d’entretenir nos relations avec les Etats voisins, en mettant l’accent sur la coopération transfrontalière. Il s’agit aussi dans ce cadre d’intervenir rapidement et de tout mettre en œuvre pour régler les différends et ne pas les laisser se développer ou s’envenimer.  

Un exemple très concret de cette volonté a eu lieu hier, ici même dans cette région de Bâle, puisque nous avons, avec l’Etat français, avec les cantons, le Département et la Région, avec les communes et les partenaires sociaux, signé un « Accord de méthode ». C’est une étape importante pour assurer une meilleure stabilité juridique des emplois dans les entreprises suisses de l’EuroAirport de Bâle-Mulhouse-Fribourg. Cet accord règle un problème lancinant entre la Suisse et la France, il permet de protéger des milliers d’emplois et il a été possible par une volonté et un pragmatisme affirmés des deux gouvernements et des partenaires. Cet exemple démontre que lorsqu’on veut régler ses problèmes de voisinage eh bien on peut, la plupart du temps, y parvenir. La France et la Suisse sont à nouveau sur cette voie et je m’en réjouis. Le 1er axe prioritaire s’articule donc vers nos voisins.

2. La seconde priorité est d’aménager nos rapports avec l’Union européenne, notre principal partenaire économique, en sauvegardant notre marge de manœuvre politique – donc notre souveraineté - et en défendant nos intérêts économiques à long terme.Dans ce contexte s’inscrivent aussi les relations à entretenir avec les pays membres de l’Union européenne.

3. La troisième priorité est de poursuivre notre engagement en faveur de la stabilité politique et économique en Europe, dans les régions limitrophes de l’Europe (en particulier l’Europe de l’Est, les Balkans, le Caucase, l’Asie centrale, et l’Afrique du Nord) et dans de nombreuses autres régions du monde où la Suisse est active en faveur de la stabilité et du développement. C’est dans cette priorité que s’inscrivent:
-  la coopération au développement
-  la promotion de la paix, des droits de l’homme et de la sécurité humaine
-  la promotion du droit international public et du droit humanitaire
-  et l’aide humanitaire 

4. Enfin, le 4e axe vise à renforcer nos partenariats stratégiques avec certains pays et groupes de pays. Il s’agit aussi de veiller à la diversification globale de nos relations et de travailler pour une gouvernance globale améliorée, notamment au sein des Nations Unies.Il est par ailleurs nécessaire d’agir pour renforcer l’accueil des organisations internationales en Suisse, en particulier à Genève. Par ailleurs, la Suisse peut, dans ce contexte, s’engager sur des problèmes globaux.

Le 4e axe est celui des Partenariats stratégiques et des thèmes globaux. Ces quatre axes prioritaires, accompagnées d’un devoir central - qui est de servir et soutenir les ressortissants suisses voyageant ou habitant à l’étranger - forment l’image de la politique extérieure de la Suisse.
Mesdames et Messieurs,

L’action humanitaire s’inscrit directement dans un de ces 4 piliers de la politique extérieure suisse qui viennent d’être réaffirmés. Par ailleurs elle met directement en œuvre les deux principes essentiels de la solidarité et de la responsabilité dans la politique extérieure.

La conférence de ce jour est placée sous le thème «partager la responsabilité», c’est un défi essentiel de notre monde qui se globalise.

Sénèque avait raison de dire : « Pendant que nous sommes parmi les hommes, pratiquons l'humanité.
» A travers l’action humanitaire, il est possible d’exprimer, d’exercer notre responsabilité de manière extrêmement concrète. Au fond l’aide humanitaire ce ne sont pas des mots, des programmes ou des concepts, mais beaucoup plus – et je ne dis pas plus simplement car c’est au contraire très complexe – plus que des mots, ce sont des actes, des gestes.

Les gestes qui sauvent, les gestes qui soulagent, les gestes qui aident.

Qui aident les hommes et les femmes qui en ont besoin, celles et ceux qui sont dans la douleur tout simplement.

Lors de la très émouvante cérémonie qui a eu lieu hier à Louvain en hommage à 7 jeunes victimes de l’accident de Sierre, un participant a affirmé avec beaucoup de justesse que l’intervention des secours, l’aide et la solidarité offertes aux enfants et aux familles à la suite de cet accident ouvrait une fenêtre d’espoir, celle d’un monde où il y a davantage de solidarité.  Ces gestes de sauvetage, ces gestes qui sauvent, qui soulagent et qui aident ont marqué, profondément, des cœurs meurtris.

Et même si cette situation n’est pas en lien direct avec le cadre d’opération de l’aide humanitaire de la Confédération, je le cite parce que les principes en sont exactement les mêmes. L’action, efficace et organisée, l’engagement, le geste de solidarité concret, celui qui sauve, qui soulage et qui aide : cela fait la différence et cela va bien plus loin que les mots. Ces gestes sont des actes de solidarité et de responsabilité. Et c’est cela qui marque les cœurs.

Et de responsabilité Mesdames et Messieurs, la Communauté internationale en a une particulièrement grande actuellement: celle de chercher sans se lasser à faire progresser la situation inacceptable qui règne en Syrie. J’aimerais ici lancer à nouveau un appel ferme et vibrant, celui de la Suisse afin que cette situation intolérable évolue enfin et qu’un accès humanitaire efficace puisse être mis en place. La Suisse soutient toutes les démarches visant à améliorer la situation humanitaire sur place et notamment elle soutient les appels et propositions du CICR.

Meine Damen und Herren

Die humanitäre Hilfe ist ein wichtiger Teil der internationalen Zusammenarbeit der Schweiz. Sie ist Ausdruck der Verantwortung und der Solidarität des Schweizer Volks gegenüber Menschen in Not.
Die Schweizer Hilfe orientiert sich dabei strikt am humanitären Völkerrecht und den humanitären Grundsätzen: «Menschlichkeit, Unabhängigkeit, Neutralität und Unparteilichkeit».

Diese Grundsätze der Unabhängigkeit und Unparteilichkeit kommen darin zum Ausdruck, dass die humanitäre Hilfe einen grossen operationellen und finanziellen Spielraum hat. Der Bundesrat gibt den politischen Rahmen vor, in welchem der Chef der humanitären Hilfe nach humanitären Kriterien agiert. So liegt es etwa im Ermessen des Delegierten des Bundesrates, die humanitäre Lage zu beurteilen und die erforderlichen Massnahmen zu beschliessen.

Ein Kennzeichen der humanitären Hilfe der Schweiz ist es auch, dass sie an keine politischen Bedingungen geknüpft ist und die Opfer von Katastrophen und Konflikten ins Zentrum stellt. Das ist die humanitäre Tradition und das wird auch in Zukunft so bleiben.

Ein weiterer Grundsatz, der daraus folgt, dass die Schweiz ihre Hilfe unparteilich ausrichtet, ist die Universalität – ein Grundsatz der wie bereits erwähnt auch die schweizerische Aussenpolitik als Ganzes kennzeichnet. Die Schweiz ist auf der ganzen Welt humanitär engagiert.

Im Sahel kämpft sie gegen den Hunger, in Haiti gegen Naturkatastrophen und Armut, in Darfur und Somalia gegen Krieg und Dürre. In Fukushima hilft sie die Auswirkungen der nuklearen Katastrophe zu mindern. In den palästinensischen Gebieten schützt sie die verwundbare Bevölkerung und schafft Zukunftsperspektiven und in Nordafrika unterstützt sie den Transitionsprozess.

Die Beispiele veranschaulichen einerseits die Vielfalt der Aufgaben. Andererseits zeigen sie auch die Grenzen des Engagements des Bundes auf. Dieser kann seine Aufgaben nicht im Alleingang bewältigen. Der Bund braucht Partner im In- und im Ausland. Ein wichtiger Partner ist das UNO-Hochkommissariat für Flüchtlinge. Ich freue mich darum, dass der Hochkommissar, Herr António Guterres heute unter uns weilt und über aktuelle Herausforderungen des internationalen Flüchtlingsschutzes sprechen wird.

Gemeinsam ist man stärker als allein. Das gilt auch für die humanitäre Hilfe. Ein gutes Beispiel der gelungenen Zusammenarbeit zwischen verschiedenen Akteuren, zwischen Staat und Wirtschaft, zwischen Miliz und professionellen Elemente ist die Rettungskette, die ich letzte Woche in Aktion gesehen habe.

Meine Damen und Herren

Die enormen humanitären Herausforderungen verlangen nach gemeinsamen, koordinierten und integrierten Antworten. Der Bundesrat hat diesen Gedanken in seiner Mitte Februar verabschiedeten Botschaft über die internationale Zusammenarbeit aufgenommen.

Zum ersten Mal werden die Bereiche der humanitären Hilfe, der Entwicklungs­zusammenarbeit, der Ostzusammenarbeit sowie der wirtschafts- und handelspolitischen Massnahmen in einer einzigen Botschaft integriert. Das gemeinsame Ziel ist: Die Armut verringern und globale Risiken bewältigen helfen.

Damit wird eine langjährige politische Forderung verwirklicht, die auf Verfassungsebene seit längerem im bereits zitierten Artikel 54 der Bundesverfassung vorgezeichnet ist.  Dieser Artikel, der das Zielfünfeck der schweizerischen Aussenpolitik umreisst, drückt zwei Dinge aus:

Erstens sind Interessen und Werte praktisch Synonyme und auf keinen Fall Gegensätze. Denn indem wir unsere Werte fördern, sichern wir auch unsere Interessen.

Zweitens postuliert die Verfassung quasi die Integration der verschiedenen Instrumente der Zusammenarbeit. Die bessere Koordination der verschiedenen Instrumente sowie die Förderung von integrierten Projekten ist darum eine erklärte Priorität des Bundesrates für die kommenden Jahre.

Kommen wir zurück zur humanitären Hilfe. Wie bereits in der Vergangenheit wird sich diese auch in den nächsten Jahren auf den Schutz und die Rettung von Menschenleben, die Linderung von Not und Leid und die Verringerung von Risiken konzentrieren. Sie wird Menschen und Gemeinschaften beim Wiederaufbau, bei Wiedereingliederungs- und Versöhnungsbe­strebungen unterstützen und den Opfern helfen, damit sie angehört werden und ihre Rechte einfordern können.

Bewährtes soll darum auch im Rahmen der neuen Botschaft weitergeführt und Stärken der Schweiz weiter gestärkt werden.  Neben Bewährtem, setzt der Bundesrat mit der neuen Botschaft auch neue Akzente:

Erstens soll die Präsenz im Feld und bei internationalen Organisationen gestärkt werden. Es sollen namentlich noch mehr Aktionen des Schweizerischen Korps für humanitäre Hilfe durchgeführt werden.

Zweitens
soll die Katastrophenvorsorge ausgebaut werden. Die Schweiz wird Partnerregierungen darin unterstützten, ihre Präventions- und Früherkennungsmechanismen zu verbessern. Zudem wird die Schweiz im Rahmen der Rio+20-Konferenz Vorschläge im Bereich der Prävention und des Managements von Umweltkatastrophen einbringen.

Drittens soll die Zivilbevölkerung in Konfliktgebieten besser geschützt werden. Die Herausforderung besteht darin, den Zugang zu den Opfern in Konfliktgebieten zu gewährleisten und auch effektiv Hilfe leisten zu können. Das aktuellste Beispiel hierfür ist Syrien, wo sich die internationale Gemeinschaft für diesen Zugang einsetzt.

Schliesslich ist es viertens ein Ziel der Schweiz auf internationaler Ebene vermehrt Einfluss zu nehmen und die Zusammenarbeit mit den wichtigsten internationalen humanitären Organisationen auszubauen.

Mesdames et Messieurs

Pour mettre en œuvre ce programme ambitieux, l’Aide humanitaire de la Confédération a besoin de vous ! L’aide humanitaire ce ne sont pas seulement des programmes, des messages et des crédits, c’est d’abord et avant tout de l’engagement, un sens des responsabilités, de la volonté, du courage. L’aide humanitaire c’est ces gestes très concrets, ceux que vous faites, ces gestes qui sauvent, qui soulagent et qui aident.

J’aimerais ici citer le travail remarquable des agences onusiennes, du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge et de nombreuses ONG. J’aimerais aussi citer le travail des membres du Corps suisse d’aide humanitaire, du personnel humanitaire suisse sur le terrain et à la Centrale du DFAE.

Ces dernières années, vous avez été engagés dans des situations humanitaires complexes, difficiles et réclamant des qualités presque hors du commun. En Lybie, au Libéria, aux Philippines, en Haïti, au Darfour, à Fukushima, au Pakistan notamment. Vous avez toujours répondu présents. Vous avez pris des risques considérables pour remplir votre mission.

Vous avez développé des outils et des méthodes modernes de gestion de programmes qui font école, par exemple dans le domaine de l’eau. Dans la prévention des catastrophes aussi, qui sont en augmentation – on comptait 200 catastrophes naturelles ou technologiques en 1960, nous sommes actuellement à plus de 600 ! - là aussi la Suisse a développé des stratégies efficaces de prévention et gestion des risques qu’elle peut contribuer à développer ailleurs. Nous nous engagerons pour que ce thème soit présent dans les discussions du sommet de Rio +20.

Mesdames et Messieurs, 

Votre action compte, elle fait la différence, elle se mesure concrètement. J’aimerais ici vous exprimer toute la gratitude du Conseil fédéral, à vous qui vous engagez dans l’action humanitaire et à vos familles qui sont à vos côtés dans cette aventure humaine.

Oui Sénèque avait raison: « Pendant que nous sommes parmi les hommes, pratiquons l'humanité. » ! Vous le faites magnifiquement et j’aimerais vous inviter à poursuivre cet engagement. A continuer à réaliser, au quotidien comme dans des situations exceptionnelles, ces gestes qui sauvent, qui soulagent et qui aident, ces gestes qui marquent les cœurs. Ces gestes qui sont plus qu’humanitaires, tout simplement humains !

Je vous remercie de votre engagement et de votre attention et je vous souhaite une bonne journée !


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