«Les Chemins de fer rhétiques dans les paysages de l‘Albula et de la Bernina» inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO

(Dernière modification 08.07.2008)

Berne, 07.07.2008 - Allégresse aux Chemins de fer rhétiques (RhB) et dans tout le canton des Grisons : lors de sa séance du 7 juillet 2008 à Québec (Canada), le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO s’est déclaré très clairement en faveur de l’inscription au patrimoine mondial de la candidature helvético-italienne des « Chemins de fer rhétiques dans les paysages de l’Albula et de la Bernina ». Il a donc suivi la récente recommandation de l’organisation ICOMOS International (International Council on Monuments and Sites). Grâce à cette inscription, la Suisse possède dès à présent huit sites universellement reconnus. C’est le troisième site de fer au monde à être distingués par l’UNESCO. La nomination au patrimoine mondial marque le couronnement d’une collaboration exemplaire entre la Confédération, le canton des Grisons, les communes concernées et les RhB, ainsi que le Ministère des Biens et des Activités culturelles italien.

UNESCO – plus de 850 sites au patrimoine mondial…
La Convention de l’UNESCO concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel a été signée par la Suisse en 1975. Son objectif principal est de protéger et conserver les réalisations culturelles extraordinaires et les phénomènes naturels uniques en les plaçant sous la protection de l’humanité toute entière.

…dont huit en Suisse
La liste du patrimoine mondial comportait jusqu’ici sept sites suisses. Alors que la vieille ville de Berne, le monastère de Saint-Jean-des-soeurs à Müstair et le couvent de Saint-Gall célèbrent cette année les 25 ans de leur inscription à l’UNESCO, les trois châteaux et les murailles de Bellinzone, la région Jungfrau-Aletsch-Bietschhorn , le Monte San Giorgio et le vignoble de Lavaux sont eux entrés au patrimoine mondial entre 2000 et 2007.

Les « Chemins de fer rhétiques dans les paysages de l’Albula et de la Bernina » inscrits sur la liste du patrimoine mondial portent le nombre de sites suisses à huit. Demain, le Comité décidera également l’inscription du  haut lieu tectonique Sardona. Jusqu’à présent, seuls deux sites de chemins de fers avaient été inscrits au patrimoine mondial, le Semmeringbahn en Autriche et les chemins de fer en Inde. Les « Chemins de fer rhétique dans les paysages de l’Albula et de la Bernina » sont donc le troisième a recevoir ce prestigieux label. Jean-Frédéric Jauslin, directeur de l’Office fédéral de la culture, souligne le caractère unique des Chemins de fer rhétiques : « Ils se distinguent nettement des chemins de fer de haute montagne déjà présents sur la liste du patrimoine mondial : De par la somme de travail et le soin qu’a nécessité sa réalisation, la ligne de l’Albula est un chef-d’œuvre des trains de haute montagne datant de l’âge d’or du chemin de fer. »

L’UNESCO et le site de la ligne Albula-/Bernina

Comme son nom l’indique, le site de l’UNESCO « Chemins de fer rhétiques dans les paysages de l’Albula et de la Bernina » ne se limite pas à la seule ligne ferroviaire, mais englobe – en tant que zone tampon -  tout le paysage environnant. Il faut distinguer entre la zone centrale, circonscrite à la ligne de chemin de fer, et la zone tampon attenante, qui comprend le paysage naturel et culturel. L’écrivain grison Iso Camartin le dit bien dans le préambule du dossier pour l’UNESCO : « Celui qui voyage vers le sud avec les Chemins de fer rhétiques en passant par la vallée de l’Albula et le col de la Bernina, peut facilement s’imaginer que, ouvrage de la seule nature, ce paysage était imparfait et incomplet jusqu’à ce que des hommes intelligents décident de construire une ligne de chemin de fer sur ce terrain vertigineux, pour embellir et parfaire la région. »

La zone centrale
La ligne de l’Albula qui va de Thusis à Saint-Moritz et celle de la Bernina qui va de Saint-Moritz à Tirano forment avec leurs 122 kilomètres de rails le « fil rouge » des paysages de l’Albula et de la Bernina.  Ce fil conducteur ne traverse cependant pas les Alpes en ligne droite, mais fait des courbes, le tronçon de l’Albula empruntant des tunnels hélicoïdaux et celui de la Bernina le viaduc circulaire de Brusio. Au total, la ligne de la Bernina franchit 52 ponts, passe dans 13 tunnels et galeries, et la ligne de l’Albula traverse 144 ponts et 42 tunnels et galeries. De plus, le train traverse le territoire de 19 communes suisses et le sol italien à Tirano. Ce statut transnational renforce la valeur de patrimoine mondial de la ligne Albula/Bernina.

Zones tampon
La valeur culturelle des lignes de l’Albula et de la Bernina ne repose pas uniquement sur leur infrastructure ferroviaire séculaire, mais également sur l’interaction entre train et paysage. C’est pourquoi la zone centrale est entourée de zones tampon qui mettent en évidence l’importance du paysage pour le site. Il y a trois zones-tampon distinctes :
La zone tampon proprement dite entoure la zone centrale et contient notamment des monuments importants et d’une grande valeur culturelle, des lieux d’importance nationale et des éléments qui marquent fortement le paysage. La zone tampon suivante comprend toutes les zones attenantes à la zone centrale mais qui ne font pas partie de la zone tampon elle-même. Là se trouvent des quartiers d’habitations récents et de petites zones commerciales et industrielles. Finalement, la dernière zone tampon contient le reste des zones du paysage visibles depuis le train.

Le dur chemin qui mène au couronnement

L’inscription du site sur la liste indicative du Conseil fédéral et la décision de 2005 du gouvernement grison a fait passer l’élaboration du dossier la phase intensive. Le volumineux dossier de candidature, richement illustré, a été déposé par deux classes du Puschlav à l’UNESCO à Paris à la fin de l’année 2006. Le projet de candidature a été examiné par un expert de l’ICOMOS à la fin du mois d’août 2007. L’ICOMOS a ensuite étudié la candidature et a remis une recommandation positive au Comité du Patrimoine mondial – une recommandation qui « doit beaucoup à la collaboration impressionnante des représentants de la Confédération, du canton, des communes concernées et des Chemins de fer rhétiques qui ont formé une équipe compétente », insiste Hans-Jörg Trachsel, chef du Département de l'intérieur et de l'économie publique du canton des Grisons. A juste titre, comme le montre l’issue du processus de décision des 21 Etats contractants qui ont le 6 juillet 2008 inscrit les « Chemins de fer rhétiques dans les paysages de l’Albula et de la Bernina » au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le label s’accompagne d’obligations
Le label patrimoine mondial de l’UNESCO s’accompagne d’obligations. Il doit être compris comme une chance unique : pour les Chemins de fer rhétiques et pour l’interconnexion des régions, pour les Grisons et finalement pour toute la Suisse. En juin 2007, l’association « UNESCO Patrimoine mondial Chemin de fer rhétique » a été fondée ; son objectif est de coordoner les différentes institutions impliquées. En un mot, l’association veut faire en sorte que le site accueille des visiteurs longtemps encore. Erwin Rutishauser, président des Chemins de fer rhétiques : « Avec une offre touristique sans égale et des informations complètes et exactes, nous voulons sensibiliser nos hôtes suisses et étrangers et la population, à la valeur unique de ce bien culturel du patrimoine mondial ». Pour mener cette tâche à bien, l’association s’appuyera sur le dossier de candidature et sur un plan de gestion élaboré d’après les valeurs les objectifs de l’UNESCO.

Une grande fête populaire
Les Chemins de fer rhétiques, en collaboration avec leurs partenaires locaux, organisera une grande fête populaire du 12 au 14 septembre 2008 ; le trajet de Thusis à Tirano sera transformé en un joyeux ruban rouge. Les préparatifs battent leur plein.


Adresse pour l'envoi de questions

Office fédéral de la culture, Anne Weibel, responsable communication (tél 079 662 05 21)

Chemins de fer rhétiques, Erwin Rutishauser, président directeur général (tél. 081 288 63 66)

Canton des Grisons, Claudio Lardi, Conseil d’Etat, (tél. 081 257 27 01)



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Office fédéral de la culture
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