2010 - Allocution de Nouvel An de la Présidente de la Confédération Doris Leuthard

1er janvier 2010 - Les paroles prononcées font foi

Chères concitoyennes,
Chers concitoyens,

Je forme pour vous les voeux les plus sincères pour la nouvelle année. J'ai bien conscience que 2010 ne sera pas facile pour tout le monde. Un grand nombre de personnes ont perdu leur emploi ou ont peur de le perdre. D'autres n'ont pas trouvé de place d'apprentissage, doivent se débattre dans une année de transition et font face à un avenir incertain. Mais je pense aussi à celles et à ceux qui sont malades ou qui sont à la veille d'une opération importante. Je suis aussi en pensée avec les personnes âgées qui se sentent seules ou délaissées. Nous devons souvent affronter des situations qui semblent sans issue.

Pourtant, je reste confiante. Car je crois dans les capacités créatrices de l'être humain. Il y a toujours un chemin, même dans l'adversité. Parfois, ce chemin exige force et courage. Par exemple

• pour qui doit changer sa vie,
• pour qui doit embrasser une nouvelle orientation professionnelle,
• ou pour qui doit apprendre à vivre avec une maladie.

Je suis confiante, parce que nous pouvons nous appuyer sur notre tissu social.

• En Suisse, la solidarité n'est pas une vue de l'esprit. Les milliers de personnes qui travaillent bénévolement tout au long de l'année en témoignent. Et l'écho rencontré par les collectes et les appels de dons en ce mois de décembre le confirme de manière éclatante.
• Nous pouvons compter sur une économie forte et sur une solide politique financière. Nous avons évité l'explosion de la dette publique, malgré la crise économique. Nous n'en serons que plus forts au moment de la reprise.
• Nous sommes aujourd'hui la nation la plus compétitive du monde.
• Grâce à leurs prestations hors pair, nos apprentis ont décroché l'argent au Concours mondial des métiers.

Bref, nous sommes bien placés pour relever les défis de la nouvelle année. Par exemple pour créer de nouveaux emplois dans les technologies d'avenir. Pour proposer des passerelles à chaque jeune qui sort de l'école. Pour réussir enfin à maîtriser les coûts de la santé. Ou encore pour nous attaquer aux problèmes dans les domaines de la sécurité, de l'énergie ou de l'environnement, et renforcer la formation, la recherche et l'innovation, ces piliers de notre prospérité.

Chères concitoyennes, chers concitoyens, saisissons le passage à l'An Nouveau pour prendre du recul et nous assurer que nous restons focalisés sur l'essentiel. Cela implique de chacune et de chacun d'être conscient de sa coresponsabilité. Pour son propre avenir, et pour l'avenir de notre pays. Pour cela, il faut comprendre que chacun doit pousser à la roue, qu'il ne suffit pas d'attendre que les autres s'en chargent. Il faut comprendre qu'il n'y a pas de réponse toute faite à chaque problème, pas même pour le Conseil fédéral. Enfin, il faut savoir que les réformes exigent du temps, de même que l'aptitude à se remettre en question et à porter un regard critique sur ses propres positions. Je suis convaincue que nous en sommes capables.

Le monde est en profonde mutation. Partout autour du globe, les Etats se disputent pouvoir, influence et ressources. Dans ce contexte, la Suisse doit aussi trouver sa place et son rôle, à l'intérieur et à l'extérieur:

• comme pays qui ne se laisse pas désarçonner par les rapports de force mondiaux, et qui formule et propose des solutions sans fausse modestie;
• comme pays qui aspire à la justice et à l'équité, et qui voit dans la démocratie non seulement le pouvoir du plus grand nombre, mais encore le respect des minorités, et la cohabitation permanente des gagnants et des moins chanceux;
• comme pays, enfin, qui défend les valeurs de l'Etat de droit et de la dignité humaine.

Le Conseil fédéral va placer ces enjeux au coeur de ses préoccupations en 2010. Mesdames et Messieurs, j'ai confiance, parce que je sais à quel point notre pays est fort. La Suisse est par essence une nation portée par une volonté politique commune. Notre Etat démocratique vit de la cohésion sociale et de l'engagement de ses citoyens. Et l'identité de la Suisse se mesure au bien-être de chacun. En intégrant l'individu à la collectivité, nous renforçons l'identité de la Suisse. Chacun peut y contribuer, dans la mesure de ses moyens et responsabilités.

Je veux apporter ma pierre à cette construction qu'est la Confédération. Et je suis persuadée que vous le voulez aussi. En agissant de concert, en conjuguant nos forces, nous réussirons à faire de 2010 un bon millésime.

Je vous souhaite bonheur et santé. Que Dieu vous bénisse.

Télécharger "Allocution de Nouvel An 2010" (MP3, 4 MB, 23.09.2014)