2002 - Allocution de Nouvel An du Président de la Confédération Kaspar Villiger

1er août 2002 - Les paroles prononcées font foi

Chères concitoyennes, chers concitoyens,

Au seuil de la nouvelle année, trois questions fondamentales m’interpellent tout particulièrement:

Comment pouvons-nous renforcer notre cohésion nationale si précieuse?
Comment voulons-nous affronter ensemble les turbulences que nous réservent peut-être les années à venir?
Comment pouvons-nous aider à résoudre les grands problèmes du monde, qui nous touchent nous aussi?
Je me trouve aujourd’hui à Yverdon-les-Bains, sur le terrain de l’Expo 02. Cette exposition est appelée à devenir non seulement un lieu de rencontre entre visiteurs de Suisse et de l’étranger, mais aussi un lieu de rencontre avec notre histoire, notre avenir, notre culture. Nous formons un peuple constitué de plusieurs communautés linguistiques et culturelles. C’est cette diversité qui fait la richesse de la Suisse. La cohésion d’un peuple n’est toutefois jamais définitivement acquise. C’est pourquoi nous devons sans cesse renouveler nos efforts en vue de la conserver. Pour cela, nous devons premièrement réaffirmer notre attachement à des valeurs telles que le respect des minorités, l’équilibre social, le sens civique, la solidarité au quotidien et la démocratie directe. Deuxièmement, nous devons apprendre à faire un pas vers l’autre, à l’écouter, à lui parler, à respecter ses opinions, à le comprendre. En tant que lieu de dialogue, l’Expo 02 fournira une importante contribution à cet objectif.

Quel avenir pour notre pays? Il va sans dire que, en Suisse aussi, de nombreux problèmes ne sont pas encore résolus. Toutefois, en comparaison internationale, nous pouvons nous estimer heureux: notre taux de chômage est bas, notre filet social est dense, nos jeunes ont de nombreuses possibilités. Rares sont les peuples pouvant à ce point participer à la vie politique de leur pays. En résumé, notre pays se porte bien.

Pourtant, je perçois ça et là une certaine insécurité, en l’occurrence bien compréhensible. La croissance économique faiblit. Pour beaucoup d’entre nous, les changements actuels sont trop rapides. Les drames de ces derniers mois nous ont bouleversés, laissant place à l’inquiétude. Mais l’heure n’est pas à la résignation. Dans les années 90, alors que l’économie vacillait, que le taux de chômage était élevé et que le déficit budgétaire de l’Etat continuait de croître, nous sommes parvenus, après des hésitations initiales dans l'économie et dans la politique, à résoudre bien des problèmes et à engager les réformes nécessaires. La recette a fait ses preuves. N’hésitons donc pas à la réemployer aujourd’hui. Car dans les moments difficiles, il faut traiter le problème à la racine, c’est-à-dire adapter aux nouvelles circonstances les structures de l’Etat et de l’économie. Ne perdons pas courage! Nous avons la force nécessaire pour relever ensemble les défis qui nous attendent. Nous avons ce qu’il faut pour réussir. C’est pourquoi je suis confiant en l’avenir.

Comment la Suisse peut-elle contribuer à la résolution des grands problèmes de ce monde? La croissance de l’économie mondialisée offre pour beaucoup de nouvelles chances. On ne peut que s’en féliciter. Toutefois, ces chances ne sont pas réparties de manière égale. De plus, notre civilisation moderne, caractérisée par la mondialisation, s'est révélée vulnérable. Preuve en sont les retombées de l’attentat du 11 septembre dernier. Aussi longtemps que certaines régions du monde connaîtront la guerre, la pauvreté, la faim et l’absence de perspectives, aussi longtemps le sol sera fertile pour des flux migratoires et le terrorisme. Les conséquences de ces phénomènes n’épargnent pas notre pays. C’est pourquoi nous devons participer activement à la résolution des problèmes posés à la communauté internationale. Nous avons tout intérêt à faire respecter les droits de l’homme, à désamorcer les conflits, à combattre la faim et à empêcher les atteintes à l’environnement. Tel est le programme poursuivi par les Nations Unies. Notre pays est déjà membre actif de ses organisations affiliées. L’heure est venue de participer de plein droit aux travaux de l’ONU, de donner notre avis et d’exercer notre influence au sein de cette organisation. Bien sûr, l’ONU est loin d’être irréprochable. Mais c’est la seule organisation mondiale qui s’emploie à résoudre les problèmes dont je viens de parler. Je sais que l’adhésion à l’ONU est l’objet de controverses. Ouvrons donc un débat constructif à ce sujet!

Chères concitoyennes, chers concitoyens,

Au nom du Conseil fédéral, je vous adresse à toutes et à tous mes meilleurs voeux pour la nouvelle année. Aux jeunes, je souhaite beaucoup de coeur à l’ouvrage et de succès dans leur vie professionnelle; aux aînés, je souhaite bien-être et santé; aux malades, je souhaite courage et prompt rétablissement; aux handicapés, je souhaite force et confiance en l’avenir; enfin, je souhaite à toutes et à tous bonheur et prospérité!

Que Dieu vous garde!

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Dernière modification 03.12.2015

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