L’atlas des sols montre la répartition des éléments chimiques dans les sols de Suisse

Berne, 20.12.2023 - Agroscope et l’Office fédéral de l’environnement ont publié le premier Atlas géochimique des sols de Suisse. Il fournit une vue d’ensemble sur la répartition à grande échelle de 20 éléments chimiques naturellement présents dans les sols suisses. L’atlas des sols servira aux services cantonaux de la protection des sols à évaluer la pollution des sols et, au besoin, à prendre des mesures.

Un sol sain est d’une importance capitale pour la vie dans et sur la Terre. Pour le protéger, il faut aussi connaître sa composition. Avec l’atlas géochimique des sols, Agroscope et l’Office fédéral de l’environnement ont établi pour la première fois une vue d’ensemble à l’échelle nationale sur 20 éléments chimiques et leurs teneurs dans les sols suisses (voir ci-dessous). Il s’agit d’éléments qui sont importants pour la fertilité du sol, mais aussi de ceux qui peuvent le polluer lorsque leur concentration est trop élevée, par exemple le cuivre ou le zinc. Le nouvel atlas est un instrument important pour la protection des sols dans les cantons et au niveau national.

Différences régionales et hotspots

Les concentrations en éléments mesurées sont comparables à celles des sols européens. À l’échelle suisse, il existe cependant des nettes différences régionales. Ainsi, les teneurs en éléments mesurées dans le Jura et les Alpes orientales centrales sont souvent plus élevées que dans le reste du pays. Les zones qui présentent des gisements relativement importants sont cependant souvent limitées à des hotspots connus où des études sur une éventuelle pollution ont déjà été menées ou sont en cours. Les concentrations mesurées sur la majorité des sites étudiés sont comprises dans une fourchette considérée comme inoffensive. Sur le Plateau, les teneurs en éléments dans la couche supérieure des sols sont par contre plutôt moyennes à faibles, en particulier celle du soufre, qui est considéré comme un élément essentiel. Comme le soufre est indispensable à la production agricole, par exemple pour le colza, il se pourrait qu’il soit nécessaire à l’avenir de procéder à une fumure soufrée accrue sur le Plateau. Des études supplémentaires sur ce point doivent cependant encore être menées.

Pas d’informations précises sur les parcelles

L’Atlas géochimique des sols repose sur des analyses du sol effectuées sur la base d’une résolution d’environ un site par 35 km2. Il ne permet pas de déduire des informations précises sur les parcelles. La répartition régionale des concentrations d’éléments est visualisée sur des cartes qui peuvent être consultées sur le site web de l’Office fédéral de topographie swisstopo et dans le catalogue suisse des géométadonnées geocat.ch. Ces cartes servent de base aux autorités pour délimiter les zones où d’autres études sont nécessaires.

L’atlas géochimique des sols est actuellement disponible sous forme numérique en allemand. Il sera publié en français, en italien et en anglais et sous forme imprimée en mars 2024.

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À quoi sert l’atlas géochimique des sols ?

L’établissement de l’Atlas géochimique des sols a son origine dans le souhait exprimé par les cantons de disposer d’une base de données harmonisée à l’échelle suisse sur les régions qui présentent potentiellement des charges de fond naturelles élevées. Les cantons ont en effet pour mandat d’observer et d’évaluer les atteintes portées au sol. En outre, la connaissance des teneurs typiques en éléments chimiques dans la couche supérieure des sols suisses est d’une importance centrale pour l’actualisation des valeurs limites dans l’ordonnance sur les atteintes portées au sol (OSol). L’Office fédéral de l’environnement, en collaboration avec un groupe de travail des services cantonaux de la protection de l’environnement, a mandaté un groupe de chercheuses et chercheurs d’Agroscope, de l’ETHZ et de l’Institut fédéral suisse des sciences et technologies de l’eau Eawag, d’établir l’Atlas géochimique des sols de Suisse. Les éléments suivants ont été mesurés : antimoine, arsenic, plomb, cadmium, calcium, chrome, cobalt, fer, cuivre, magnésium, manganèse, molybdène, sodium, nickel, mercure, soufre, thallium, uranium, vanadium et zinc.

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