Des villes suisses attractives et compétitives

Berne, 03.03.2000 - Les communes-centres des agglomérations suisses sont confrontées à l’exode de leur population, à des déficits publics croissants et à des problèmes sociaux. L’attrait et la force des régions urbaines est cependant un facteur essentiel du développement économique et social de la Suisse. Le nouveau « Dossier », élaboré conjointement par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) et l’Office fédéral de l’aménagement du territoire (OFAT), vise à approfondir la problématique et à ébaucher des solutions à tous les échelons de l’Etat.

Près des deux tiers de la population suisse vit en milieu urbain. Les atouts des villes et des agglomérations sont fondamentaux pour la capacité concurrentielle de l’économie suisse. D’importants facteurs de localisation pour les entreprises de pointe ne peuvent être offerts que dans des territoires dotés d’une infrastructure urbaine. La grande diversification du marché du travail ainsi qu’un bon raccordement au réseau national et international des transports, propres aux centres urbains, sont décisifs, et c’est ici aussi que se trouvent les établissements de formation et les institutions culturelles nécessaires, de même que les équipements de loisirs adéquats. Il est donc primordial que les villes et les agglomérations restent attractives tant pour les habitants qui y vivent que pour les entreprises.

Centres urbains – les grands perdants de la différenciation fonctionnelle et sociale
Le phénomène de suburbanisation s’est amplifié au cours des dernières décennies. Les villes débordent de plus en plus de leurs limites communales et une ségrégation fonctionnelle s’instaure. On travaille dans le centre mais on habite souvent à la périphérie des villes. De nombreuses villes suisses sont confrontées à des pertes démographiques, à de fortes nuisances dues au trafic motorisé, à un déficit croissant des finances publiques et à des problèmes sociaux. Cette situation entrave une politique de développement adaptée aux exigences du futur, en particulier dans les zones centrales des agglomérations.Outre la différenciation des fonctions, la différenciation sociale a également un impact négatif sur les villes-centres. Habiter des communes-dortoirs hors des centres est plus engageant à maints égards; les familles et les ménages les plus aisés, en particulier, préfèrent s’installer « au vert » que vivre en ville. La proportion de ménages moins favorisés tant sur le plan social que sur le plan économique est, par conséquent, plus élevée dans la plupart des centres urbains que dans les couronnes d’agglomération, ce qui entraîne de lourdes pertes financières pour les villes.
Parallèlement, les villes-centres fournissent de nombreuses prestations, en particulier dans les domaines de la culture, du sport, de la formation, de la santé et des transports, qui profitent à l’ensemble de la population de l’agglomération. Ces charges de centre sont insuffisamment compensées par les avantages et bénéfices liés à la situation centrale.

Défis posés aux régions urbaines
La séparation des lieux d’habitat et de travail, de loisirs et d’achat engendre un volume de trafic considérable entre les communes de la périphérie des agglomérations et les centres urbains. Le développement d’un système de transport économique et performant est rendu difficile par la dispersion croissante de l’habitat et des infrastructures. Le trafic porte atteinte à la qualité de l’environnement dans les villes, ce qui conforte l’attrait d’une vie en milieu périurbain, et amplifie à nouveau le flux des pendulaires. Pour que les villes puissent endiguer le départ de leur population et inverser la tendance actuelle, du moins à moyen terme, elles doivent disposer d’espaces habitables attrayants. Or, les villes ont quelque peine à offrir des conditions d’habitation favorables, car les communes des couronnes extérieures ont souvent de meilleures cartes en main. l’impôt foncier et le taux des loyers y sont plus bas, les conditions environnementales meilleures et la charge fiscale souvent moins lourde pour de nombreux ménages. Les villes sont également de moins en moins en mesure de rivaliser avec les communes avoisinantes en ce qui concerne le choix des entreprises en matière de sites d’implantation.

Bases d’une politique nationale visant à renforcer les villes et les agglomérations
L’article 50 de la nouvelle Constitution fédérale exige de la Confédération que celle-ci tienne compte de la situation particulière des villes et des agglomérations dans le cadre de ses différentes politiques sectorielles. La Confédération et les cantons s’emploient à l’heure actuelle de concert avec les représentants des villes et des communes à élaborer les formes et les contenus envisageables d’une politique d’agglomération coordonnée. En ce sens, le projet de nouvelle péréquation financière contribue grandement à résoudre les problèmes des villes sur le plan financier. Toutefois, les villes et les communes portent en priorité la responsabilité de la maîtrise de leurs problèmes dans ce domaine. Il est avant tout nécessaire aujourd’hui de développer de nouvelles formes de partenariat entre la ville-centre et les communes d’agglomération, afin de pouvoir aborder ensemble les problèmes de dimension régionale. Il est dans l’intérêt des cantons d’encourager cette coopération par des moyens incitatifs.

Le dossier « Des villes suisses attractives et compétitives »
Le dossier actuel fournit un aperçu des problèmes des villes-centres et présente quelques éléments de solution. Il se fonde sur le « Rapport sur les centres urbains » qui a été élaboré par le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) en collaboration avec l’Office fédéral de l’aménagement du territoire (OFAT) et adopté par le Conseil fédéral en juin 1999.

Le dossier peut être commandé gratuitement à l’adresse suivante :
Office fédéral de l’aménagement du territoire (OFAT)
« Dossier Des villes suisses attractives et compétitives »
Einsteinstrasse 2, 3003 Berne


Berne, 3 mars 2000


Renseignements complémentaires :
Sarah Huber
Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO)
tél. +41 (0)79318 42 22
fax +41 (0)31 322 27 68
mail: sarah.huber@seco.admin.ch

Fred Baumgartner
Office fédéral de l’aménagement du territoire (OFAT)
tél. +41 (0)31 322 40 54
fax +41 (0)31 322 78 69
mail: fred.baumgartner@brp.admin.ch

Rudolf Menzi
Office fédéral de l’aménagement du territoire (OFAT)
tél. +41 (0)31 322 40 55
fax +41 (0)31 322 47 16
mail: rudolf.menzi@brp.admin.ch


Auteur

Secrétariat d'Etat à l'économie
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