Conférence sur la diversité biologique : la Suisse s’engage pour des objectifs ambitieux

Berne, 30.11.2022 - La biodiversité décline dans le monde entier depuis des décennies. La Suisse prend cette évolution très au sérieux. Lors de la 15e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB COP15), qui se tiendra à Montréal (Canada) du 7 au 19 décembre 2022, elle s’engagera en faveur d’objectifs ambitieux et de règles claires concernant la mise en œuvre de mesures. Cette rencontre sera avant tout consacrée à l’adoption d’un nouveau cadre global d’objectifs, à l’aune duquel les États s’engagent à enrayer la perte de biodiversité. Ainsi, 30 % des surfaces de la planète présentant une importance particulière pour la biodiversité devront être sauvegardées d’ici à 2030 (« 30 by 30 »). La délégation suisse sera menée par Katrin Schneeberger, directrice de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).

La CDB COP15 s'ouvrira à Montréal, au Canada, le 7 décembre 2022. Elle portera sur l'adoption d'un nouveau cadre global d'objectifs pour la période postérieure à 2020, lequel doit remplacer le plan stratégique de 2010 ainsi que les objectifs d'Aichi compris dans ce dernier (cf. encadré).

Position de la Suisse : davantage d'habitats pour la faune et la flore

Conformément au mandat de négociation octroyé par le Conseil fédéral, la délégation suisse œuvrera pour que les objectifs soient formulés de manière ambitieuse et mesurable. Ainsi, 30 % des surfaces terrestres et maritimes présentant une importance particulière pour la biodiversité doivent être sauvegardées d'ici à 2030 (« 30 by 30 »). Pour y parvenir, il convient non seulement de délimiter des aires protégées, mais également de revitaliser les cours d'eau ainsi que de créer et de conserver des aires de mise en réseau des habitats de la faune sauvage.

La biodiversité ne peut toutefois être préservée uniquement au moyen de mesures de protection de la nature. En effet, le déclin de la diversité des espèces tient également à la perte d'habitats, à l'utilisation intensive du sol, à la pollution environnementale, aux changements climatiques et à la propagation d'espèces exotiques envahissantes. C'est pourquoi la Suisse s'engagera afin que les répercussions sur la biodiversité soient présentées en toute transparence et prises en considération lors des processus de décision, quel que soit le domaine politique ou économique. Elle soutient en outre l'orientation des flux financiers vers des investissements non néfastes pour l'environnement. Par ailleurs, un mécanisme de monitoring doit également être adopté pour permettre d'évaluer l'efficacité des mesures. Les États Parties doivent régulièrement rendre compte de la mise en œuvre sur la base d'indicateurs-clés obligatoires.

La CDB COP15 portera également sur les mesures visant à réduire les pesticides et les déchets plastiques ainsi qu'à encourager des modes de production et de consommation durables. Parallèlement à la rencontre, les États Parties se pencheront sur des questions relatives au transport transfrontalier et à l'utilisation d'organismes génétiquement modifiés. Enfin, les discussions traiteront de l'application d'un mécanisme concernant l'accès aux ressources génétiques et le partage des avantages découlant de l'utilisation de ces dernières pour les pays de provenance.

Convention sur la diversité biologique

Selon le rapport du Conseil mondial de la biodiversité (IPBES), un million d'espèces sont actuellement menacées d'extinction. La Convention sur la diversité biologique (CDB) entend combattre le recul de la biodiversité. Adoptée en 1992 à Rio de Janeiro lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, elle a depuis lors été ratifiée par 196 États ainsi que l'Union européenne (la Suisse, en septembre 1994). Il s'agit du premier accord international qui traite de manière complète les questions de la protection et de l'utilisation durable de la diversité biologique. La CDB est un accord-cadre formulant des stratégies et des objectifs. Le Conseil fédéral a élaboré sur cette base la Stratégie Biodiversité Suisse et le plan d'action y afférent.

Objectifs d'Aichi

La Conférence des Parties qui s'est tenue à Nagoya (Japon) en octobre 2010 a fixé le Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 à l'échelle mondiale ainsi que de nouveaux objectifs pour les dix années à venir (20 Objectifs d'Aichi pour la biodiversité). Ainsi, il était prévu, par exemple, d'éliminer les incitations inopportunes, d'agrandir les aires protégées et d'exploiter durablement les zones utilisées économiquement. Le bilan des Perspectives mondiales de la diversité biologique réalisée en 2020 dans le but d'analyser les progrès accomplis dans le cadre des objectifs d'Aichi est décevant : aucun des 20 objectifs n'a été entièrement atteint sur le plan mondial et seuls 6 d'entre eux ont été réalisés partiellement. Le nouveau cadre mondial pour la biodiversité vise donc à fixer de nouveaux objectifs quantifiables pour la période postérieure à 2020 et à prévoir une procédure de monitoring afin d'évaluer en continu les progrès accomplis en matière de lutte contre l'extinction des espèces.


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