Premier coup de pioche du chantier d’agrandissement et de modernisation de la gare de Lausanne

Berne, 29.06.2021 - Discours de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga

(Seules les paroles prononcées font foi)

Madame la présidente du Conseil d’Etat
Monsieur le président du Conseil d’Etat
Madame la municipale,
Monsieur le directeur,
Mesdames, Messieurs,

Quel plaisir de me trouver parmi vous ce matin! Je fais souvent la ligne Berne-Lausanne. Trop souvent, estiment même certains. N’y en a-t-il donc que pour Lausanne ?

Il est vrai que j’étais ici le 1er mai, le 1er août, à la grève des femmes, au CHUV, aux Jeux Olympiques de la Jeunesse. Et c’est sans compter les visites privées aux musées.

Alors oui, j’avoue que je suis tombée sous le charme. Rien de surprenant pour vous qui connaissez bien l’histoire des Suisses alémaniques qui jettent leur billet de retour lorsqu’ils découvrent la vue splendide sur le Léman en sortant du tunnel à Chexbres. Comme conseillère fédérale, difficile pour moi de ne pas rentrer à Berne. Alors à défaut de jeter mon billet, je multiplie les allers-retours.

Je connais bien cette gare. De jour comme de nuit. J’ai vu la transformation du buffet, qui a créé des remous chez les amateurs de papet, j’y ai rencontré des amis et des personnes que je n’oublierai jamais.

La gare, pour moi, c’est ici et ailleurs déjà, c’est le début des vacances, l’aube d’un nouveau départ, le lieu des retrouvailles, parfois celui d’une séparation. On y verse des larmes de joie ou de chagrin.

Côté travail, on y commence des visites officielles. Je me souviens de l’arrivée en gare de Vienne, après une nuit dans le train, pour mon premier voyage présidentiel l’an dernier. C’était juste avant que la pandémie ne s’abatte sur l’Europe… Bien plus tard : l’accueil à Roma Termini au milieu des carabinieri en tenue d’apparat, peu avant la deuxième vague à l’automne.

Les gares rythment ma vie et je leur attache une sorte de sentiment personnel. Alors, pouvoir marquer le début d’une nouvelle ère pour Lausanne - et pour les transports publics lémaniques - me met en joie.

Le réaménagement de la gare de Lausanne est un élément-clé de la mobilité durable en Suisse romande. La Confédération investit près d’un milliard de francs dans ce projet et renforce encore l’importance du chef-lieu vaudois dans le réseau ferroviaire national.
En tout, avec les différents projets Léman 2030, ce seront même près de 4 milliards de francs qui permettront de rendre le rail plus efficace et confortable sur l’Arc lémanique.

C’est vrai, le développement ferroviaire a eu un train d’avance en Suisse alémanique. Mais l’Arc lémanique est maintenant lancé. Vous l’avez entendu, d’ici 2030, il y aura plus de 100'000 voyageurs par jour entre Lausanne et Genève, soit le double d’aujourd’hui. Les travaux qui démarrent répondent donc à un besoin évident.

Les infrastructures se doivent de répondre à la croissance d’une des régions les plus dynamiques du pays. Il y a donc la gare de Lausanne mais aussi le développement du nœud Lausanne-Renens et l’extension de la gare de Genève. Et bien d’autres mesures d’amélioration plus modestes.
Une bonne partie des moyens pour l’aménagement du réseau ferroviaire à l’horizon 2035 iront à des projets en Suisse romande. On peut citer, ailleurs, la nouvelle ligne Neuchâtel-La Chaux-de-Fonds et le tunnel de base du Lötschberg.

Tous ces projets nous promettent de meilleures conditions de voyage, moins de lignes saturées et moins de trains bondés. A vous qui êtes serrés debout tous les matins dans le train Lausanne-Genève je dis : un peu de patience ! Le nombre de liaisons et de places assises va nettement augmenter !

Je voudrais dire aussi au personnel et aux dirigeants des CFF à quel point j'attache de l'importance au développement et à la modernisation du rail. C’est un progrès pour le quotidien des citoyennes et citoyens de notre pays bien sûr, mais aussi pour les gens de passage. Et puis le développement des transports ferroviaires, c’est une réponse majeure pour lutter contre le réchauffement climatique.

Ce n’est pas un hasard si notre politique du rail fait figure de pionnière dans le monde entier, et ce n’est pas un hasard si nos trains se vendent aux quatre coins de la planète. Je remercie de tout cœur les acteurs et les défenseurs du ferroviaire de leur engagement.

Je ne suis pas sûre que les CFF en profiteront vraiment : mais d’ici quelques années, lorsque les travaux seront terminés, ceux qui n’auront pas encore jeté leur billet de retour en sortant du tunnel à Chexbres le feront au plus tard lorsqu’ils découvriront la nouvelle gare de Lausanne.

Je vous remercie de votre attention.

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