Produit intérieur brut au 4e trimestre 2020 : la reprise a été freinée dans son élan

Berne, 26.02.2021 - Au 4e trimestre, la croissance du PIB en Suisse a ralenti pour s’établir à 0,3 %, après avoir atteint 7,6 % au 3e trimestre*. Les secteurs des services directement touchés par le renforcement des mesures d’endiguement ont subi des pertes importantes. La reprise s’est poursuivie dans d’autres secteurs. Dans l’ensemble, jusqu’à la fin de 2020, l’impact de la deuxième vague de la pandémie sur l’économie a été bien moindre que celui de la première vague au printemps dernier.

La reprise a été interrompue au 4e trimestre dans certains secteurs économiques. En Suisse, des limitations des capacités et des fermetures d’entreprise ont été décidées pour endiguer le coronavirus. En outre, la nette diminution des voyages internationaux a pesé sur le tourisme. La valeur ajoutée a fortement baissé dans l’hôtellerie-restauration (−20,8 %) et dans les domaines de l’art, du divertissement et des loisirs (−7,7 %) après l’embellie passagère des mois d’été. La population étant moins mobile, la valeur ajoutée a également reculé dans les domaines des transports et de la communication (−0,5 %). Enfin, le domaine de la santé humaine et des activités sociales a connu une évolution négative (−0,7 %). Les reculs observés dans ces domaines restent bien en deçà de ceux enregistrés au printemps 2020. Les conséquences de la deuxième vague de la pandémie et des mesures prises pour l’endiguer continuent cependant de peser sur l’économie au 1er trimestre 2021.

Les dépenses de consommation privée se sont considérablement contractées (−1,5 %) au 4e trimestre. Alors que les dépenses dans la restauration ou les loisirs se sont effondrées, les dépenses pour les denrées alimentaires et d’autres marchandises comme les appareils électroniques ont augmenté. Au bout du compte, malgré la deuxième vague, la consommation privée a connu une baisse moins importante qu’au 1er trimestre (début de la pandémie). En conséquence, le commerce (+1,5 %) affiche un résultat trimestriel positif. Les services financiers (+0,7 %) et les services proches des entreprises (+0,4 %) ont eu aussi connu une croissance. Dans l’ensemble, le secteur des services n’a accusé qu’un faible recul de la valeur ajoutée.

Dans la construction (+0,4 %), l’augmentation de la valeur ajoutée a suivi celle des investissements dans la construction (+0,1 %). Les investissements en biens d’équipement (+1,9 %) ont continué leur progression, contribuant ainsi à stabiliser l’économie domestique. De nombreuses entreprises ont recommencé à investir davantage après avoir reporté leurs investissements au printemps dernier. La consommation publique (+2,3 %) a fortement augmenté à la suite des dépenses engagées dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Tout compte fait, la demande intérieure finale (−0,2 %) n’a enregistré qu’un faible recul. Les importations** (−0,6 %) ont elles aussi légèrement baissé.

Contrairement au 1er semestre 2020, les chaînes d’approvisionnement internationales n’ont guère été interrompues au 4e trimestre. Soutenue par la forte hausse de la demande dans les principales économies asiatiques, l’industrie manufacturière (+1,4 %) a pu renouer avec la croissance. Divers secteurs exportateurs ont poursuivi leur reprise après l’effondrement du printemps 2020 ; cela concerne par exemple l’horlogerie, les instruments de précision, les machines et les métaux. L’évolution négative du commerce de transit est la seule responsable du recul de l’ensemble des exportations de marchandises*** (−1,0 %). Les exportations de services (+0,4 %) ont affiché une légère hausse.

Premiers résultats pour l’année 2020
Selon les résultats provisoires disponibles, le PIB réel a reculé de 2,9 % en 2020, soit beaucoup plus que lors de la crise financière de 2009 (−2,1 %). Un recul encore plus marqué avait été enregistré en 1975 à la suite du choc pétrolier.

Le secteur des services a été frappé de plein fouet par la crise. La consommation privée a connu une baisse historique. Les reculs observés dans l’industrie manufacturière et du côté des exportations étaient cependant moins forts que pendant la crise financière.

Remarques
De plus amples informations sur le PIB au 4e trimestre et sur l’ensemble de l’année 2020 figurent dans les tendances conjoncturelles de printemps 2021, sur le site www.seco.admin.ch/pib.
La pandémie de coronavirus affecte également l’établissement des statistiques. Conformément aux recommandations d’Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, les données de bases et les méthodes utilisées pour le calcul du PIB ont été révisées en détail afin d’éviter toute distorsion liée à la pandémie****. Néanmoins, compte tenu de l’état actuel des données, il n’est pas exclu que les chiffres présentés ici doivent subir des révisions plus importantes que d’ordinaire au cours des prochains trimestres.

* Variation réelle par rapport au trimestre précédent.
** Services et marchandises, sans objets de valeur.
*** Sans objets de valeur.
**** https://ec.europa.eu/eurostat/data/metadata/covid-19-support-for-statisticians.


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