Se souvenir des victimes, prévenir de nouvelles atrocités

Berne, 27.01.2021 - Message du président de la Confédération Guy Parmelin à l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste

Il y a un an exactement, des dizaines de chefs d’État et de gouvernement, dont la présidente de la Confédération, et des survivants de la Shoah, dont trois de nos compatriotes, ont commémoré solennellement sur le site d’Auschwitz-Birkenau le 75e anniversaire de la libération de ce camp d’extermination nazi. Ensemble, ils se sont engagés à perpétuer la mémoire des six millions de victimes juives de l’Holocauste, des victimes non juives du Troisième Reich, comme les Roms, les Sintis et les Yéniches, ainsi que le souvenir des autres crimes commis par l’Allemagne et ses alliés.

Des cérémonies similaires auraient dû avoir lieu sur les sites d’autres camps d’extermination et de concentration. Elles devaient rappeler notamment que l’Holocauste ne se résume pas à Auschwitz, ni même aux camps. En raison de l’actuelle pandémie, ces commémorations ont toutefois dû être annulées.

La crise sanitaire en cours ne doit pas nous faire oublier pour autant ce sur quoi notre société établit concorde et cohésion : l’esprit d’ouverture, le sens du dialogue et l’expression du respect. Sans doute faut-il mettre un accent plus marqué encore sur cet état d’esprit lorsque la société est en proie aux difficultés, portée de ce fait au repli sur elle-même, à l’exclusion, dans l’idée malavisée et boiteuse que ces mêmes difficultés sont imputables à autrui.

Toute période d’instabilité favorise les relents extrémistes et les pulsions malsaines. Un coup d’œil à l’actualité internationale suffit à s’en convaincre. Ce mécanisme psychologique doit être dénoncé et la tentation de violence à tout prix conjurée. Aujourd’hui comme hier, nous condamnons dès lors fermement toute forme d’antisémitisme, de discrimination et de racisme.

Depuis 1945, d’autres génocides ont eu lieu et il importe aujourd’hui d’agir concrètement pour en prévenir de nouveaux. La Suisse a fait œuvre de pionnier dans ce domaine en créant il y a quelques années la Global Action against Mass Atrocity Crimes, un réseau regroupant des représentants des États, des experts et des représentants de la société civile de tous les continents pour développer des instruments de prévention.

« L’horreur de l’Holocauste ne réside pas dans le fait qu’il représente une déviance par rapport aux normes humaines, mais dans le fait qu’il n’en est pas une », a écrit l’historien de l’Holocauste Yehuda Bauer. Ce qui est arrivé peut arriver encore, certes pas exactement de la même manière, pas du fait des Allemands contre les Juifs, mais de n’importe qui contre n’importe qui. « Nous sommes tous des victimes, des exécutants, des spectateurs possibles. »

Souvenons-nous des victimes et œuvrons concrètement à empêcher qu’il y en ait de nouvelles !


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