Le vert a un effet relaxant

Dübendorf, St. Gallen und Thun, 12.01.2021 - Voitures, trains, avions : pour deux tiers de la population européenne, le bruit de la circulation fait partie de la vie quotidienne. Cependant, un environnement approprié peut avoir un impact majeur sur cette nuisance, comme l'ont découvert les chercheurs de l'Empa. Les espaces verts dans les zones urbaines contribuent à réduire les nuisances sonores des routes et des chemins de fer. Ce n'est que dans le cas du bruit des avions où cela semble contre-productif : plus l'environnement est vert, plus le bruit des avions est dérangeant.

Devant la maison, la circulation est bruyante, un train passe au loin, c'est le bruit de la vie quotidienne pour beaucoup d'entre nous. Près de 75 % de la population européenne vit dans des zones urbaines et seulement un quart dans des zones rurales. La pollution sonore des voitures, des trains et des avions est à l'ordre du jour et constitue un problème de santé qui ne doit pas être sous-estimé. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'augmentation de la pollution sonore a de nombreux effets négatifs sur la santé, allant du stress et des troubles du sommeil aux maladies cardiovasculaires et au diabète. Mais comment peut-on réduire les effets négatifs de la pollution sonore dans les régions urbaines densément peuplées, et existe-t-il des moyens d'influencer la perception subjective du bruit ? Les chercheurs de l'Empa dirigés par Beat Schäffer de la division Acoustique / Réduction du bruit, ainsi que des experts de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), de l'Institut tropical et de santé publique suisse et de l'Université de Bâle ont découvert que cela fonctionne. Une vue par la fenêtre sur la campagne peut réduire considérablement la pollution sonore. Qu'il s'agisse d'un parc voisin, d'un étang ou de la chaîne de montagnes à l'horizon, un coup d'œil dans la nature et le bruit nous dérangera moins. Une vue sur la nature nous permet de récupérer Pour leur étude, l'équipe de recherche a utilisé le NDVI ("Normalized Difference Vegetation Index"), qui est calculé sur la base de données de télédétection et qui documente l'ensemble de l'espace vert d'une région spécifique - des groupes d'arbres individuels le long des routes aux grands parcs. Le groupe de recherche a également utilisé des données de Swisstopo. Tous les parcs et jardins y sont répertoriés, ainsi que d'autres espaces verts tels que les zones agricoles et les forêts. Afin de découvrir comment la perception du bruit change parmi les habitants des zones urbaines, l'équipe a comparé les données de Swisstopo et de NDVI avec les résultats de l'étude SIRENE. En 2019, cette étude, à laquelle ont participé environ 5600 personnes, a fourni des informations sur la pollution sonore due au bruit du trafic routier, ferroviaire et aérien. En comparant les données sur les espaces verts en Suisse avec les résultats de l'enquête, Beat Schäffer et son équipe ont pu déterminer comment les zones de loisirs affectent la perception du bruit. Conclusion de l'étude : les parcs et les espaces verts contribuent à réduire la perception du bruit causé par le bruit des routes et des trains. Plus l'espace de loisirs est proche de son domicile, moins la gêne subjectivement perçue des émissions sonores est importante. Mais : le vert ne sert à rien contre le bruit des avions Il n'est pas surprenant que les espaces verts influencent notre perception du bruit. Mais le résultat est bien plus intéressant en ce qui concerne le bruit des avions. Au contraire : plus nous avons d'espaces verts, plus nous nous sentons perturbés par le bruit des avions, selon la comparaison des données. Selon Beat Schäffer, il y a plusieurs raisons à cela. "Si nous pouvons échapper au bruit des routes ou des trains en marchant un peu plus loin, nous ne pouvons pas faire de même avec le bruit des avions". Nous sommes presque impuissants face au bruit aérien, car nous ne pouvons pas échapper au bruit en nous éloignant de la source sonore. Cet "être à la merci du bruit" peut nous amener à percevoir le bruit comme plus dérangeant. Un deuxième point est la soi-disant incongruité : "Dans un parc, on s'attend à ce que l'atmosphère soit calme. Si ce silence est ensuite perturbé par quelque chose que nous ne pouvons pas influencer, nous percevons ce bruit comme bien plus dérangeant", déclare M. Schäffer. Par exemple, on ne remarque presque pas d'avion dans le ciel quand nous nous déplaçons dans une grande ville. Vert contre le stress ? Dans une prochaine étape, les chercheurs veulent approfondir les aspects psychologiques et surtout physiologiques du bruit et inclure d'autres facteurs. Une étude Sinergia récemment lancée par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), appelée RESTORE, est développée en collaboration avec l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et devrait s'étendre sur quatre ans. L'équipe veut analyser plus en détail l'effet des espaces verts sur le stress physiologique et les critères auxquels doivent répondre les zones de loisirs locales pour permettre aux résidents de se remettre au mieux du stress. L'objectif est d'appliquer ces résultats à la planification urbaine à l'avenir, en particulier dans les zones urbaines très peuplées.


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Acoustics / Noise Control
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