Ce que la mode suisse doit à la femme et à la formation

Schönenwerd, 10.10.2020 - Allocution de M. le Conseiller fédéral Guy Parmelin, Chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) à l’occasion de la soirée du 100e anniversaire de l’Union suisse des métiers de la mode

Seul fait foi le texte effectivement prononcé !

Sehr geehrte Damen und Herren

Werte Gäste

Vielen Dank, dass Sie mich zum 100-Jahr-Jubiläum des Schweizerischen Modegewerbeverbandes eingeladen haben.

Ich muss sagen, ich fühlte mich gleich ein wenig geschmeichelt. Einen Moment lang habe ich mich sogar der Illusion hingegeben, die Wahl sei aufgrund meiner natürlichen Eleganz auf mich gefallen. Aber angesichts der doch sehr begrenzten Kleiderauswahl, die für einen Bundesrat infrage kommt, haben Sie mich zu diesem Anlass heute Nachmittag wohl doch eher aufgrund meiner Rolle als Wirtschaftsminister eingeladen.

Wir feiern heute mit diesem 100-Jahr-Jubiläum einen wichtigen Meilenstein in der Geschichte des Schweizerischen Modegewerbeverbandes. 100 Jahren sind eine beachtliche Zeit für einen Verband, aber auch eine eindrückliche Zeitreise durch die Modegeschichte. Ein Jahrhundert entspricht etwa vier Generationen und damit bestimmt einem Dutzend verschiedener Modetrends, wenn nicht noch viel mehr.

Wäre ich damals, am 10. Oktober 1920, an Ihrer Gründungsversammlung dabei gewesen, hätte mich meine Frau bestimmt nicht ohne Hemd mit abnehmbarem Kragen und Manschetten, ohne Zylinder und schon gar nicht ohne Hosenträger aus dem Haus gelassen. Denn besonders letztere waren in den Goldenen Zwanzigern ein absolutes Muss für einen Mann von Welt.

100 Jahre danach sieht es etwas anders aus: Der Zylinder ist aus dem Kleiderschrank verschwunden und Hosenträger sind nicht mehr im Trend. Momentan ist sowohl für Männer als auch für Frauen der Mund-Nasen-Schutz das Accessoire par excellence, wenn man am gesellschaftlichen Leben teilnehmen will; das gilt auch für uns Mitglieder des Bundesrates.

Die Mode stellt ein starkes soziales Erkennungszeichen dar und steht jeweils für eine ganz bestimmte Epoche: Denn Kleider machen bekanntlich Leute − so sagen die Marke einer Handtasche oder der Stoff einer Hose oft mehr über unsere Mitmenschen aus als die Zahlen zur Kaufkraft oder die Arbeitslosenquote.

Diese Regel, die zugegebenermassen nicht sehr wissenschaftlich ist, gilt sogar für ein Land wie die Schweiz, auch wenn wir in Sachen Haute Couture eher diskret sind und längst nicht den gleichen Ruf geniessen wie Italien, Frankreich oder Grossbritannien.

Cette discrétion contraste singulièrement avec l’histoire économique de la Suisse. Car notre pays, Mesdames et Messieurs, a toujours eu des « doigts de fée », non seulement dans les travaux d’aiguille, mais aussi dans une multitude de domaines artisanaux et techniques. Par son ambition de préserver et de transmettre un savoir-faire textile de haute qualité, la création de l’Union suisse des métiers de la mode en est l’une des meilleures illustrations.

Rappelons à cet égard qu’en 1910, la broderie constituait la première industrie suisse d’exportation. A Saint-Gall, en Appenzell, en Thurgovie, plus de 20% de la population vivait alors de cette seule activité. Mieux : la Suisse a été à l’avant-garde non seulement dans la mécanisation du secteur textile, mais aussi dans la création artisanale des tissus. Rubans, dentelles, soieries et cotonnades y étaient en effet apprêtés et ornementés comme nulle part ailleurs.

L’USMM a été très tôt partie prenante de cette histoire, et j’aimerais rendre ici hommage à deux de ses principaux engagements. D’abord, sa contribution essentielle au renforcement du statut de la femme dans un secteur où l’homme monopolisait les emplois jusqu’à l’aube du XXe siècle encore.

La création de l’USMM – ou plus exactement du Schweizerischer Frauengewerbeverband comme il s’appelait à l’origine – a ainsi permis de fédérer les femmes au moment où elles sont apparues de plus en plus présentes dans l’industrie de l’habillement, et par conséquent de mieux défendre leurs intérêts.

Ironie de l’histoire, l’USMM s’est ouverte aux hommes en 1976, ce qui ne remet absolument pas en question son rôle déterminant au profit de l’amélioration de la condition de la femme dans cette industrie.

Da in meinem Departement auch die Bildung angesiedelt ist, möchte ich nicht unerwähnt lassen, dass Ihr Verband sich seit seiner Gründung stets dafür eingesetzt hat, das fachliche Niveau der involvierten Berufe konstant zu steigern. So hat der SMGV die ersten Meisterprüfungen für Frauen eingeführt, also eine Höhere Fachprüfung, die eine Voraussetzung für die Ausbildung von Lernenden darstellt. Zudem hat er Weiterbildungen in Betriebswirtschaft lanciert, sich an der Ausarbeitung eines Gesamtarbeitsvertrags beteiligt, eine Job-Plattform eingerichtet und Kaderausbildungen geschaffen − und das alles lange bevor diese Instrumente Eingang ins gängige Vokabular der Arbeitswelt gefunden haben.

Die Schweiz ist seit Langem und zu Recht für die Qualität ihrer Berufsbildung bekannt, und für den hohen Stellenwert, den wir ihr zumessen. Neben der Qualität wird aber auch geschätzt, dass die Ausbildungen fortlaufend auf die Nachfrage und die Bedürfnisse des Marktes abgestimmt werden; so gehen Wissen und Können, Theorie und Praxis stets Hand in Hand.

Dieser hohe Stellenwert der Berufsbildung muss erhalten bleiben, denn die Welt − auch die Welt der Mode − entwickelt sich konstant weiter, das gilt sowohl für das Wissen als auch für die Technik. Vor diesem Hintergrund wurde vor rund 25 Jahren in Worb unter der Trägerschaft des SMGV [esse-ème-gué-faou] die Modeschule Gewerbe und Design gegründet. Und auch in Basel und Genf bieten die Fachhochschulen inzwischen tertiäre Ausbildungen − also Ausbildungen auf Hochschulstufe − im Bereich Mode-Design an. Das Schweizer Erfolgsrezept lässt sich nämlich in drei Worten zusammenfassen: «Weiterbildung und Perfektionierung! Immer!»

Beeinflusst durch den Trend hin zu mehr Kommunikation und Marketing hat die Schweizer Modebranche vor vierzig Jahren begonnen, nationale Präsentationsplattformen und Fachevents zu organisieren. Diese Instrumente sind heutzutage zur Förderung des eben erwähnten Knowhows nicht mehr wegzudenken.

Certains déplorent toutefois que notre pays, pourtant vivier de nombreux jeunes talents, ne brille pas autant qu’il le mériterait au firmament international de la mode.

Il y a, comme en toutes choses, des exceptions. S’il n’en fallait qu’une, ce serait sans aucun doute la maison Akris, des frères Peter et Albert Kriemler, qui a notamment habillé Mmes Michelle Obama et Condoleeza Rice, ainsi que l’une de mes anciennes collègues du Conseil fédéral dont la tenue avait crevé l’écran lors de l’inauguration du tunnel de base du Gothard…

Cela étant, il y a effectivement sur ce point une renommée à étendre. Le fait est que notre bassin de population est modeste, le coût de la main-d’œuvre élevé et le monde de la mode – comme celui de la culture – très fragmenté, presque individualisé. Dans ces conditions, promouvoir une image de marque commune – je me garderai bien de dire « uniforme » – de la mode suisse relève de la gageure.

Nous devons ainsi observer que nos ateliers sont à l’image de nos créateurs – dynamiques et prolifiques –, mais que leurs vitrines demeurent relativement discrètes. C’est sans doute un regret, de loin pas une fatalité. D’ailleurs, les choses tendent à évoluer dans le bon sens : nos maisons de couture, nos designers, souvent emmenés par des femmes inspirées, nos jeunes talents aussi conduisent de plus en plus souvent l’élégance suisse jusque sur les podiums des « fashion weeks » les plus réputées. Et se souvient-on que c’est bien à un créateur suisse que l’on doit la marque Desigual internationalement connue ?

Votre rôle en tant qu’association, celui des institutions de formation, celui des organismes qui se sont donné pour mission de soutenir la culture, le rôle des créateurs eux-mêmes, celui de chacun d'entre nous, au fond, dès lors qu’il prend plaisir à s’habiller le matin, est de contribuer à faire mieux connaître, sinon un style vestimentaire suisse, qui n’existe sans doute pas sous cette appellation, du moins une solide et innovante culture suisse de l’image et du graphisme qui imprègne également le domaine de la mode.

J’en profite pour souligner que la politique a aussi un rôle à jouer. A cet égard, je relève avec satisfaction que le Conseil des Etats vient d’entrer en matière sur la proposition du gouvernement d’abolir les droits de douane imposés aux produits industriels. Cette décision ouvre la voie à une amélioration des conditions-cadres à l’avantage des entreprises et des consommateurs, notamment dans le domaine des textiles et de l’habillement lourdement grevé par ces tarifs douaniers.

Faire mieux connaître la mode suisse, voilà donc l’objectif. Plus elle gagnera en visibilité, plus elle gagnera en crédibilité. Ce que Coco Chanel, icône absolue de la haute couture, résumait jadis dans cette formule : « Il n’y a pas de mode si elle ne descend pas dans la rue ».

Vive la mode suisse, vive celles et ceux qui l’incarnent, la font vivre et la portent.

Je vous remercie de votre attention.


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