Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le 25e anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes

Berne, 01.10.2020 - Message de la présidente de la Confédération suisse Simonetta Sommaruga

Monsieur le Président de l’Assemblée générale,
Excellences,
Mesdames et Messieurs

La Déclaration de Pékin a été un point de bascule dans l’histoire du droit des femmes. Parce qu’elle a établi un plan d’action visionnaire, saisissant des thèmes négligés jusqu’alors comme la violence faite aux femmes ou la reconnaissance du travail non rémunéré.

À Pékin, l’ancienne Ministre suisse Ruth Dreifuss avait souligné que rien n’est jamais acquis s’agissant des droits des femmes. En effet, 25 ans plus tard il faut l’admettre : la cause des femmes n’a pas avancé aussi vite que nous le souhaitions.

La crise du COVID-19 nous a révélé une nouvelle fois les inégalités existantes, notamment entre hommes et femmes. Ce sont surtout les femmes qui se battent en première ligne dans les hôpitaux et les établissements pour personnes âgées, ce sont surtout les femmes qui, dans les familles, se démènent entre travail et soins aux enfants et aux grands-parents, et pourtant ce sont les hommes qui commandent, en général.

En politique aussi, aujourd’hui encore, les hommes dominent. Largement.

Cela m’a frappée lors du débat général de l’Assemblée des Nations-Unies : seuls une petite dizaine d'États étaient représentés par des femmes. Sur 193 pays-membres !

Aujourd’hui encore, iI est des pays où les femmes risquent des représailles, et même leur vie, parce qu’elles s’engagent pour leurs droits ou parce qu’elles expriment leurs opinions.

Aujourd’hui encore, il est des femmes qui n’ont pas les mêmes droits que les hommes, des femmes qui sont condamnées à mort pour adultère, des hommes qui décident du destin des femmes et des filles de leur famille.

Aujourd’hui encore, des femmes sont agressées, des femmes sont tuées par des hommes qui, souvent, sont leur compagnon.
Dans mes jeunes années, j’ai travaillé dans une maison pour femmes battues. J’y ai appris que l’endroit le plus dangereux pour les femmes, ce n’est pas la rue, c’est la maison.

Mesdames, Messieurs,

La Suisse a fait des progrès:

Elle a ratifié la Convention d’Istanbul contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique; les femmes seront mieux protégées désormais.

L’égalité salariale s’est améliorée même si les femmes, en moyenne, gagnent toujours 8% de moins que les hommes … parce qu’elles sont des femmes;

L’année passée, des centaines de milliers de citoyennes, de citoyens aussi, ont manifesté aux quatre coins de mon pays. Cette pression de la rue a servi d’accélérateur de l’égalité. Elle a entraîné l’élection de nombreuses femmes au parlement suisse. Elles sont désormais 42% à la chambre basse.

Néanmoins, de grands efforts restent à accomplir. Par exemple :

  • Dans le travail des soins non payés
  • Dans la lutte contre la violence.

En politique extérieure aussi, les droits des femmes sont une priorité de la Suisse, tout comme la paix et la sécurité. C’est pourquoi la Suisse s’engage avec force pour que soit appliquée la Résolution 1325 du Conseil de sécurité. Cette résolution met en exergue l’impact des conflits armés sur les femmes et les filles. Elle assure la protection des femmes en temps de guerre ainsi que leur participation aux négociations de paix. Pour que les femmes ne soient pas que victimes des conflits mais aussi artisanes de la paix.

Mesdames et Messieurs,

Avec sa candidature au Conseil de sécurité de l’ONU en 2023 et 24, la Suisse veut renforcer son engagement multilatéral en faveur des femmes, de la paix et de la sécurité dans le monde.

25 ans après la Déclaration de Pékin, maintenons le cap, accélérons le rythme!

Pour que l’égalité devienne pleine réalité.


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