Beau et redoutable scarabée japonais

Berne, 12.03.2020 - Originaire d’Asie, le scarabée japonais risque de causer en Suisse des dommages considérables aux cultures et aux plantes sauvages. La Poste Suisse a décidé d’émettre, avec le concours du Service phytosanitaire fédéral (SPF), un timbre-poste spécial à l’effigie de ce beau coléoptère à l’occasion de l’Année internationale de la santé des végétaux. Ce timbre, qui a été présenté le 12 mars 2020, a pour but de sensibiliser l’opinion publique à l’importance d’une détection précoce des infestations.

Le 12 mars 2020, La Poste Suisse a dévoilé le timbre-poste spécial qu’elle a émis à l’occasion de l’Année internationale de la santé des végétaux (voir encadré). Ce timbre de 85 centimes, qui représente le scarabée japonais, a été conçu par l’illustrateur scientifique Angelo Boog et avec le concours du Service phytosanitaire fédéral (SPF). Le SPF est dirigé conjointement par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) et par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).

En raison de la situation actuelle concernant le coronavirus, la conférence de presse ne s’est pas déroulée de la manière habituelle. Les représentants des médias et les parties intéressées ont pu suivre la remise et le dévoilement du timbre-poste spécial en exclusivité par diffusion continue en direct et les réponses aux questions ont été directement transmises par courrier électronique, via twitter et par téléphone.

Risque imminent à la frontière sud

Le scarabée japonais est originaire, comme son nom l’indique, de l’archipel nippon. Cet insecte a été détecté en Amérique du Nord il y a une centaine d’années. Des bulbes de fleurs infestés de vers blancs avaient permis à ce grand voyageur de se propager sur ce continent, où il cause encore des ravages et où d’importants moyens sont déployés pour le combattre. Tandis qu’au stade larvaire, le scarabée japonais vit dans le sol de prairies humides, où il se nourrit essentiellement de racines de graminées, il a, à l’âge adulte, une prédilection pour les feuilles de divers arbres (pommier, orme, tilleul, érable, pêcher, etc.), d’arbustes (vigne, ronce [mûres], rosier, etc.) et d’autres plantes (maïs, fèves de soja, etc.). Seules les branches et les nervures des feuilles résistent à son appétit vorace.

Le scarabée japonais a été repéré pour la première fois sur le continent européen en été 2014, près de Milan, puis en 2017, en Suisse, dans le Sud du Tessin, près de Stabio, grâce à des pièges installés à titre préventif. Ce ravageur est capable de voler sur plusieurs centaines de mètres à la force de ses ailes et de se disséminer ainsi. Mais il peut aussi parcourir des distances plus importantes à l’intérieur de voitures et de camions, dans des plantes en pot ou dans la terre. L’an dernier, quelques scarabées japonais ont été détectés pour la première fois en pleine nature au Tessin. Il n’est pas encore possible de savoir s’ils se sont multipliés. Mais il faut s’attendre à une nouvelle propagation en Suisse.

Priorité donnée à la détection précoce

Une fois établi, le scarabée japonais est difficile à éliminer. Il est possible de combattre quelques petites infestations isolées en utilisant des pièges ou en ramassant les insectes. Si l’attaque est plus importante, il faut recourir à des méthodes biologiques et mécaniques pour prévenir une augmentation brutale du nombre de ravageurs. Comme le scarabée japonais n’a pas d’ennemis naturels connus en Suisse, sa prolifération aurait de lourdes conséquences écologiques et économiques. Le directeur de l’OFAG, Christian Hofer, a profité de la présentation du timbre-poste pour insister sur le grand danger que représentent les scarabées japonais, mais aussi d’autres organismes nuisibles et agents pathogènes : les insectes, les nématodes, les bactéries, les champignons ou les virus peuvent compromettre sensiblement la santé des végétaux et par là même la production de denrées alimentaires. De son côté, le sous-directeur de l’OFEV, Paul Steffen, a souligné les importants services que rend la forêt, notamment par son action protectrice contre les dangers naturels. Il a toutefois précisé qu’il était difficile de lutter contre les organismes nuisibles dans le milieu forestier, d’où le rôle capital de la prévention et par conséquent de la détection précoce : le regard vigilant des professionnels et des profanes permet de détecter suffisamment tôt une infestation, de sorte que le scarabée japonais puisse être combattu avant qu’il ne se propage dans la forêt.

Contribution importante des professionnels et de la population

Les renseignements transmis par la population et les professionnels qui manipulent des végétaux ont joué un rôle décisif dans l’éradication de certains foyers d’infestation du capricorne asiatique. Les profanes tout comme les jardiniers, les agriculteurs ou les propriétaires de forêts peuvent aussi être d’un grand secours. Le SPF fournira de la documentation dans le courant de l’année pour faciliter l’identification d’autres nuisibles et agents pathogènes des végétaux, tels que le capricorne asiatique des agrumes (cousin du capricorne asiatique), l’agrile du frêne ou le dangereux virus du fruit rugueux brun de la tomate. Le SPF bénéficie à cet égard du soutien des principaux partenaires suisses de l’Année internationale de la santé des végétaux (voir encadré).

Insecte nuisible facile à reconnaître
Le scarabée japonais a des parents indigènes comme le hanneton commun et le hanneton de la St-Jean. Néanmoins, le scarabée japonais est facile à reconnaître, même pour les profanes : Il mesure de 8 à 12 mm de long (et est donc plus petit qu’il n’apparaît sur le timbre). Ses élytres, aussi appelées « couvertures alaires » sont de couleur brun cuivre ; la tête et le corps sont d’un vert doré brillant. Les touffes de poils blancs sont caractéristiques : cinq petites de chaque côté de l’abdomen et deux plus grandes sur le dernier segment abdominal (pygidium). En cas de suspicion, le scarabée doit être capturé et photographié et le service phytosanitaire cantonal responsable doit être immédiatement informé. Les coordonnées de contact sont les suivantes www.sante-des-vegetaux.ch.

l’Année internationale de la santé des végétaux 2020
L’ONU a proclamé 2020 année internationale de la santé des végétaux. En Suisse, cette année spéciale a été inaugurée le 30 janvier 2020 par le Service phytosanitaire fédéral (SPF) avec le concours de ses principaux partenaires au plan national : l’Union suisse des paysans (USP), ForêtSuisse, Jardin Suisse et la Fédération suisse des jardins familiaux. De nombreux musées d’histoire naturelle participent à cette campagne, de même que des jardins botaniques, des services cantonaux et d’autres acteurs. Pour de plus amples informations : www.sante-des-vegetaux.ch


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