Le changement climatique menace les rails, les routes et l’approvisionnement en électricité

Berne, 10.10.2019 - Avec le changement climatique, les périodes de canicule, les chutes de pierres et les éboulements se multiplient, avec pour corollaire des dégâts aux rails et aux routes. Parallèlement, la hausse des températures et la sécheresse entraînent une baisse des recettes des centrales hydrauliques. Cette évolution peut, à moyen terme, coûter jusqu’à un milliard de francs par année. Tel est le résultat d’une étude présentée par le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) lors de la Journée des infrastructures qui s’est tenue cette année à Zurich. La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a annoncé un plan d’action visant à protéger les infrastructures des conséquences du changement climatique. La cheffe du DETEC a de plus déclaré qu’il était indispensable de réduire de manière significative les émissions de CO2 en utilisant davantage les énergies renouvelables.

Le changement climatique a des effets néfastes sur la santé des êtres humains, sur les rendements de l’agriculture ou encore sur la faune et la flore. Le fait qu’il nuise également aux infrastructures de transport n’est que rarement mentionné. Des températures toujours plus élevées, des précipitations toujours plus irrégulières et des étés toujours plus secs diminuent la production des centrales nucléaires et hydrauliques, comme l’a démontré l’économiste Christian Jaag à l’occasion de la Journée des infrastructures 2019 organisée par le DETEC. Donnant un aperçu des études actuelles consacrées à l’impact du changement climatique sur les infrastructures en Suisse, M. Jaag a estimé qu’aux alentours de 2050, les pertes de recettes de l’économie énergétique s’élèveront à des centaines de millions de francs.

En ce qui concerne les infrastructures de transport, les routes et les rails seront également affectés par le changement climatique, qui entraîne des laves torrentielles, des inondations et des écroulements. Christian Jaag estime que les coûts qui s'ensuivent atteindront quelques centaines de millions de francs. « La hausse des températures nécessite d’investir dans des routes qui pourront résister à la chaleur ; en revanche, elle réduit les dommages causés par le froid. Dans le domaine ferroviaire, des températures extrêmes exigent de réduire la vitesse des trains, ce qui entraîne des coûts liés aux retards », a-t-il expliqué. Selon lui, d’ici 2050, les dommages causés aux infrastructures suisses et les pertes de production au niveau des infrastructures énergétiques engendreront des coûts atteignant environ un milliard de francs par année. L’auteur a en outre souligné qu’il existe des lacunes considérables dans nos connaissances des coûts induits par le changement climatique au niveau des infrastructures et que les prévisions sont sujettes à caution.

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga veut améliorer la protection des infrastructures et limiter le changement climatique

Selon la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, cette étude est un « signal d’alarme pour la Confédération, les cantons et les communes ». Les dégâts que le changement climatique occasionne aux infrastructures étatiques confrontent les trois échelons institutionnels à de nouveaux défis. Le financement des coûts prévisibles en matière de réparation et de prévention pourrait relever de l’exploit pour de petits cantons et communes. La cheffe du DETEC a annoncé un « plan d’action d’adaptation aux changements climatiques » afin de garantir une protection ciblée des infrastructures étatiques. Ce plan contiendra des mesures de protection des infrastructures. Les risques liés au changement climatique doivent notamment être pris en compte dans l’aménagement du territoire. Un programme de recherche visant à améliorer notre base de connaissances est également prévu. Toutefois, la réduction des émissions de CO2 reste au cœur de la politique climatique nationale et internationale, car c’est le seul moyen de limiter le changement climatique, a souligné la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga : « Je suis convaincue que réduire les émissions de CO2 est la mesure la plus efficace et la plus avantageuse pour protéger nos infrastructures ! ». Il faut donc une loi sur le CO2 efficace, davantage d’énergie hydraulique et solaire et des flux financiers respectueux du climat.

Lors de cette Journée des infrastructures, une table ronde a réuni le conseiller aux États Ruedi Noser (PLR, ZH) et le conseiller national Roger Nordmann (PS, VD), tous deux membres de leur Commission de l’environnement respective, Irene Fischbach, cheffe de la communication de la Société nationale pour l’exploitation du réseau Swissgrid, Ruedi Blumer, président de l’Association transports et environnement (ATE), et Marco Hebeisen, chef de la responsabilité sociale à la Zurich Assurance. Au total, 150 représentants de l’économie, des sciences, des médias et des milieux politiques ainsi que des citoyens intéressés ont participé à cette journée.    


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