L’agriculture face au changement climatique – rechercher, décider, mettre en œuvre

Zurich-Reckenholz, 14.01.2019 - Il devrait faire plus chaud et plus sec à l’avenir. L’agriculture est soumise à de multiples défis. Pour y répondre, les experts d’Agroscope ont mis en place divers essais. L’éventail des sujets traités va de l’économie à l’écologie en passant par l’alimentation. L’adaptation des méthodes de production à la pression accrue des ravageurs ou la sélection de nouvelles variétés de plantes résistantes à la sécheresse jouent un rôle central en la matière. Des résultats actuels seront présentés et discutés lors de la conférence Agroscope sur la durabilité qui se tiendra cette année le 24 janvier 2019.

Quels sont les impacts du changement climatique? De quelles options dispose-t-on pour atténuer les problèmes et s’adapter à la nouvelle situation? Quels instruments peuvent être utilisés par les responsables politiques, la population pour la mise en œuvre efficace de mesures d’adaptation? Ce type de questions servira de fil rouge à travers les exposés de la conférence Agroscope.

Le défi probablement le plus important du changement climatique est celui de l’eau, ou plutôt du manque d’eau auquel il faut s’attendre. En effet, selon le Réseau de la Confédération consacré aux services climatiques (NCCS), les périodes de sècheresse ainsi que les jours de canicule vont se multiplier avec le changement climatique.

Davantage de rendement après une période de sécheresse – Comment est-ce possible?

Le groupe de recherche Production fourragère et systèmes herbagers d’Agroscope étudie l’influence du manque d’eau sur les prairies. Au cours d’essais à long terme, il a été démontré à plusieurs reprises que si les prairies souffraient beaucoup en cas de sécheresse sévère, elles se rétablissaient très rapidement. Dès que l’eau est de nouveau disponible, les prairies ayant subi une sécheresse et ayant été initialement stressées ont fourni de meilleurs rendements que les prairies qui n’avaient pas été stressées. L’explication est que les plantes stressées forment des racines plus fortes et stockent davantage de réserves. De plus, une grande quantité d’azote disponible pour les plantes est libérée après la sécheresse lorsque le sol est réhumidifié, ce qui a également un effet positif sur la repousse.

Comme mesure préventive pour mieux résister aux périodes de sécheresse, Agroscope recommande de ne jamais surexploiter les prairies, car cela fragilise les racines et augmente la part d’espèces sensibles à la sécheresse. Il est également possible de semer une partie des prairies temporaires avec des mélanges plus résistants à la sécheresse pour prévenir les périodes plus sèches. Le reste des prairies temporaires devrait cependant rester basé sur les années moyennes, car les mélanges traditionnels sont plus performants lorsque les années sont normales. Le plus important, cependant, est de constituer des réserves de fourrages durant les bonnes années en prévision des années de sécheresse.

Les eaux souterraines suffiront-elles pour tout le monde?

L’irrigation est un moyen évident de réduire le stress dû à la sécheresse pour les plantes cultivées et d’améliorer ainsi la stabilité des rendements. Dans le Seeland bernois, les eaux souterraines sont de bonne qualité et faciles à utiliser. Jusqu’ici, l’eau y était disponible sans restriction pour l’irrigation des cultures. Si les périodes de sécheresses viennent à se prolonger et que la demande en eau augmente en conséquence, les conflits d’utilisation entre agriculture et alimentation en eau potable pourraient se trouver exacerbés. En collaboration avec les universités de Berne et de Neuchâtel, Agroscope  étudie les impacts des changements climatiques et d’utilisation des surfaces agricoles sur les ressources en eaux souterraines du Seeland bernois. Les premiers résultats montrent qu’une augmentation de l’utilisation des eaux souterraines pour la production agricole peut contribuer à des fluctuations marquées du niveau de la nappe phréatique.


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