Du micro-plastique de la machine à laver

Dübendorf, St. Gallen und Thun, 26.06.2017 - Ce n’est pas seulement depuis la Conférence des Nations Unies sur la protection des océans au début de juin que l’on connaissait les effets désastreux de plastique sur les océans du monde; des milliards de bouts en plastique flottent dans les océans. Les effets aussi sont bien connus: les animaux marins les ingèrent ou s’y empêtrent et meurent de manière cruelle. Les conséquences de minuscules particules de matière plastique, que l’on appelle micro-plastique, sont moins bien connus. Les chercheurs de l’Empa ont commencé à examiner comment ce micro-plastique est généré.

Le micro-plastique dans nos eaux usées provient principalement de deux facteurs: d’une part, de nombreux produits cosmétiques le contiennent comme le dentifrice, les crèmes, les gels douche et les gommages avec leurs minuscules particules de plastique génèrent un effet de nettoyage mécanique. D’autre part, le micro-plastique est rincé des vêtements en textile polymère lors du lavage et passe donc par les eaux usées dans l’environnement.

De nombreux chercheurs qui se sont penchés ces derniers temps sur les nanoparticules, recherchent maintenant sur le micro-plastique. Comme Bernd Nowack, Edgar Hernandez et Denise Mitrano – qui travaillent maintenant auprès de l’institut de recherche sur l’eau l’Eawag – du service de l’Empa «Technologie et société», qui ont publié récemment une première étude quantitative sur la libération de microfibres des tissus en polyester lors du lavage dans la revue «Environmental science and Technology», ont basé leur recherche sur les nanoparticules. L’équipe Empa a étudié en premier lieu comment les détergents, la température de l’eau, le nombre et la durée des lavages affectent la libération de microfibres.

Une hypothèse qui n’a pas pu être confirmée

Cette étude est jusque-là la plus systématique et soigneuse en termes de libération de fibres en micro-plastique provenant des textiles. Ceci aussi bien en termes de la quantité des paramètres étudiés comme de caractérisation des fibres libérées concernant la quantité et la longueur. Nowak et ses collègues ont constaté que la quantité de fibres libérée dans cinq différents programmes de lavage, a toujours été plus ou moins constante; c’étaient les détergents et agents tensio-actifs qui ont augmenté la quantité de microfibres libérée par rapport à l’eau «normal». En revanche, la température de lavage n’a eu aucun effet sur la quantité des microfibres trouvée par équipe Nowacks dans les eaux usées.

Cela s’appliquait, fait remarquable, aussi à la durée des lavages. «Et cela nous a quand-même un peu étonné», dit Bernd Nowack. Il a supposé confirmer l’hypothèse commune qui stipule que plus un cycle de lavage dure, plus il libère de microfibres. «Au début, il semblait que les microfibres étaient générés pendant le lavage». Si tel est le cas, les cycles de lavage plus longs devraient libérer davantage de fibres; mais ce n’était pas le cas. «Par conséquent, nous ne pouvons malheureusement pas encore expliquer comment les fibres libérées sont générées», admet le chercheur de l’Empa.

Une bonne base pour les études subséquentes

Pour que cela change, une étude de suivi est prévue. Ainsi, en collaboration avec Manfred Heuberger du laboratoire Empa «Advanced Fibers», on rédigera une thèse sur la génération de microfibres lors du lavage. Cette étude analysera systématiquement les différents types de tissus, de manière à apporter la lumière dans l’obscurité de la génération de microfibres dans la machine à laver.


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