L’aide budgétaire générale au service de la lutte contre la pauvreté

Berne, 29.06.2006 - Colloque international sur l’aide budgétaire générale : «Nouvelles voies pour la collaboration au développement» L’aide budgétaire générale, instrument relativement récent, contribue de façon importante au développement économique et à la lutte contre la pauvreté en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Le secrétaire d’Etat Jean-Daniel Gerber et les experts suisses et étrangers réunis lors du colloque international « Nouvelles voies pour la collaboration au développement » ont partagé cette analyse. Ce colloque, organisé par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), s’est tenu le 29 juin 2006. Il a été un grand succès public.

Le secrétaire d’Etat Jean-Daniel Gerber a ouvert la séance en soulignant les résultats obtenus par la Suisse dans la lutte contre la pauvreté grâce à l’instrument de l’aide budgétaire. L’expérience a montré que les services publics de base offerts par les Etats partenaires dans les domaines de la formation et de la santé pouvaient être étendus. Les réformes destinées à promouvoir la croissance économique et le secteur privé, qui sont facilitées par l’aide budgétaire, sont également importantes. La Suisse accorde son soutien de façon ciblée aux pays désireux de réformer en profondeur leur économie et leurs institutions. Jean-Daniel Gerber estime que l’aide budgétaire est à même d’accroître la responsabilité des partenaires, car elle les encourage à définir et à mettre en œuvre leurs propres politiques économiques.
Eveline Herfkens a tenu un vibrant plaidoyer en faveur d’une aide budgétaire au service des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), au nombre desquels la réduction de moitié de la pauvreté d’ici 2015. Cette Néerlandaise est le bras droit du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan pour la coordination des OMD. Même si, reconnaît Mme Herfkens, l’aide budgétaire n’est pas la panacée à tous les problèmes, cet instrument a bénéficié des enseignements de 40 années de coopération au développement. En charge du financement externe au Ministère tanzanien des finances, M. Ngosha S. Magonya a expliqué l’importance que revêt l’aide budgétaire dans le développement de son pays. La Suisse qui, avec treize autres donateurs, apporte sa pierre à l’édifice, assume la présidence du groupe de donateurs. Adrian Hadorn, jusqu'à peu ambassadeur de Suisse au Mozambique, a comparé les contributions relatives dans ce pays des projets traditionnels et de l’aide budgétaire, et souligné la complémentarité des deux instruments. Eva Lithman, de l’Agence suédoise de coopération au développement, a mis en exergue les conclusions de l’évaluation indépendante sur l’aide budgétaire, effectuée dans le cadre du Comité d'aide au développement de l'OCDE (CAD). Ce rapport, qui vient tout juste d’être publié, dresse un bilan favorable de l’aide budgétaire. Il pointe néanmoins aussi quelques questions en suspens et améliorations possibles.
Les facteurs de succès de l’aide budgétaire générale et les risques qui y sont associés, ont été à l’ordre du jour de la deuxième moitié du colloque. Daniel Thieba, du Burkina Faso, a tenu à saluer le rôle important joué par le Parlement et la société civile : il estime essentiel que le gouvernement rende compte de ses activités. Richard Gerster de Gerster Consulting a décrit, en donnant des exemples concrets, les risques qui prétéritent les chances de succès de la coopération. Roberto Tarallo, expert auprès de la Banque mondiale dans le domaine des systèmes publics de gestion financière, a approfondi, dans son exposé, la thématique du risque fiduciaire. Ebenezer Mireku, chef d’entreprise au Ghana, s’appuyant sur son expérience personnelle, a précisé que seule la stabilisation économique du pays lui a permis d’investir de nouveau et de créer des emplois. Les exposés se sont achevés avec celui d’Andrew Lawson, de l’ODI (Overseas Development Institute) de Londres, qui a souligné à la nécessité de pouvoir mesurer dans les programmes d'aide budgétaire les progrès réalisés par les pays partenaires dans leurs réformes, et les limites de la conditionnalité.
Qu’entend-on par aide budgétaire générale?
Grâce à des contributions directes au budget national des pays partenaires qui font la preuve de leur engagement en faveur de la croissance et de la lutte contre la pauvreté, ont la possibilité de remplir de manière efficace leurs tâches fondamentales, p. ex. dans le domaine de la formation ou de la santé. Le décaissement des aides budgétaires dépend de la réalisation des objectifs de réforme négociés dans le cadre du dialogue instauré par le gouvernement avec la communauté des bailleurs. Le SECO soutient de cette manière le Mozambique, la Tanzanie, le Burkina Faso, le Ghana et le Nicaragua.


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