Journée contre le bruit 2015 : « Laissez-nous faire la fête ! » versus « Silence, j’aimerais dormir ! »

Berne, 24.04.2015 - La densification urbaine, l’individualisation des loisirs et l’émergence d’une société qui ne dort jamais sont autant de tendances qui remettent en question nos conceptions du bruit et du calme. Les besoins des uns et des autres s’entrechoquent : d’une part, les noctambules sont en quête de divertissements et d’activités culturelles et, d’autre part, les riverains aspirent au calme. À l’occasion de la Journée contre le bruit 2015, la Commission fédérale pour la lutte contre le bruit (CFLB) lance un appel à la cohabitation respectueuse. Il s’agit ici d’un processus de négociation qui requiert le développement de stratégies pour un environnement plus calme.

Le 29 avril 2015 aura lieu la 11e Journée internationale contre le bruit. Au moyen du slogan « Ensemble dans le respect et la tolérance », elle vise cette année à sensibiliser aux conflits potentiels entre noctambules et riverains. En effet, le comportement des personnes en quête de divertissements nocturnes constitue une source croissante de dérangements : allées et venues des voitures, fumeurs à l'entrée des établissements publics, festoyeurs qui parlent à voix haute dans la rue, etc.

La Commission fédérale pour la lutte contre le bruit (CFLB) souhaite créer un débat public autour des tensions générées par la satisfaction des besoins suivants : habiter en ville, au calme, et bénéficier des loisirs et des divertissements qu'offre la vie urbaine. Ces conflits devraient se multiplier à l'avenir, car nos conceptions du bruit et du calme sont de plus en plus remises en question du fait de la volonté politique de densifier la ville et de la mixité croissante entre zones d'habitation et lieux de sorties. Le problème est encore accentué par l'évolution des pratiques de mobilité et de divertissement et par l'émergence d'une société qui ne dort jamais. Les communes, en particulier les villes, sont confrontées au problème épineux qui consiste à fournir à la fois des zones d'habitation tranquilles et des offres de loisirs attrayantes.

C'est pourquoi la CFLB lance un appel à la cohabitation respectueuse entre noctambules et riverains. Le bruit est souvent défini comme le son des autres. C'est plus qu'une simple vibration, c'est un phénomène complexe. La gêne qu'il occasionne est subjective et dépend des perceptions de chacun. C'est là qu'intervient la notion de tolérance. En habitant dans un centre urbain, on bénéficie de ses avantages, mais on doit aussi en accepter les inconvénients jusqu'à un certain degré, car la tolérance atteint ses limites lorsque la santé et le bien-être sont menacés (voir encadré).

Les différents acteurs de la vie nocturne, en particulier les noctambules, les exploitants d'établissements publics et les autorités, doivent veiller à ce que le calme auquel aspirent les riverains soit respecté. De nombreux exemples montrent qu'il est possible de concilier les intérêts des uns et des autres, grâce notamment à des dialogues et à des tables rondes, à des calendriers de manifestations publiques définis judicieusement, à l'engagement de gardiens qui, en des points stratégiques, attirent l'attention des noctambules sur les besoins des riverains, à l'échelonnement des heures de fermeture des restaurants et des boîtes de nuit et à la mise en place de hot-lines et d'autres interlocuteurs.

 

ENCADRÉ

Un sommeil non perturbé est essentiel pour la santé. Les réactions de réveil, conscientes et non conscientes, dues au bruit portent atteinte à la santé à long terme et occasionnent par exemple des maladies cardiovasculaires. Outre l'impact qu'elles ont sur le bien-être de l'individu, ces pathologies entraînent des coûts économiques élevés. C'est pourquoi la nuit est une période particulièrement sensible, dont il convient de préserver la tranquillité, en dépit du besoin légitime de la population de se détendre et de se divertir.


Adresse pour l'envoi de questions

Prof. Dr. Anne -Christine Favre, Centre de droit public, Quartier UNIL-Dorigny, CH-1015 Lausanne, Tel. +41 21 692 28 37, Fax +41 21 692 28 19
PD Dr. Mark Brink, secrétariat de la CFLB, Office fédéral de l’environnement (OFEV), CH 3003 Berne, tél. : +41 58 464 51 77, cour-riel : mark.brink@bafu.admin.ch



Auteur

Commission fédérale pour la lutte contre le bruit
http://www.eklb.admin.ch/fr/index.html

https://www.admin.ch/content/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-56993.html