Une stratégie nationale pour réduire la résistance aux antibiotiques

Berne, 15.12.2014 - La progression de la résistance aux antibiotiques pose un défi majeur en termes de santé publique. Aussi les conseillers fédéraux Alain Berset et Johann Schneider-Ammann ont-ils demandé qu’une stratégie nationale contre la résistance aux antibiotiques soit élaborée. Son objectif premier est de garantir l’efficacité des antibiotiques à long terme pour le maintien de la santé humaine et animale. Les cercles concernés ont été impliqués dans l’élaboration de la stratégie, et le projet est mis en audition.

Le développement des antibiotiques constitue l'une des plus grandes avancées de la médecine : grâce à ces médicaments, il est possible de traiter des pathologies graves, comme la pneumonie ou la septicémie, dont l'issue se révélait souvent fatale auparavant. Toutefois, du fait d'un recours excessif et parfois inapproprié aux antibiotiques, un nombre croissant de bactéries sont devenues résistantes à leur action. A cet égard, l'augmentation de la résistance à certains groupes d'antibiotiques importants et la multiplication des germes multirésistants sont particulièrement préoccupantes.

Le problème concerne aussi bien la médecine humaine que la médecine vétérinaire et l'agriculture, et seule une approche commune et multisectorielle permettra de le résoudre. C'est pourquoi le Conseil fédéral a inclus la lutte contre la résistance aux antibiotiques dans les priorités de sa stratégie « Santé2020 ».

Sur mandat des conseillers fédéraux Alain Berset et Johann Schneider-Ammann, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) et l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) ont élaboré, en collaboration avec l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), une stratégie nationale bénéficiant d'une large assise. Le projet de stratégie présente de manière détaillée les besoins en la matière, les objectifs à atteindre et les mesures nécessaires.

L'une des principales mesures consiste en la surveillance systématique multisectorielle de l'antibiorésistance et de la consommation d'antibiotiques dans les domaines de l'être humain, des animaux, de l'agriculture et de l'environnement. A cette fin, il convient de combler les lacunes existantes et de publier les résultats de la surveillance dans un rapport commun.

Il faut en outre améliorer la prévention afin de garantir à long terme l'efficacité des antibiotiques. En effet, plus on empêche le développement de maladies infectieuses, moins il est nécessaire de recourir à une antibiothérapie. La mise en œuvre systématique de mesures d'hygiène dans les hôpitaux et les soins ou des conditions d'élevage optimisées dans l'agriculture, par exemple, constituent des instruments pour y parvenir.

Il est également important d'éviter que des antibiotiques soient utilisés de façon inappropriée. Ainsi, les infections des voies respiratoires, souvent de nature virale, sont pourtant fréquemment traitées, à tort, avec ces médicaments. Pour limiter cette pratique, il convient de développer de nouvelles méthodes de diagnostic visant à distinguer rapidement et clairement les maladies virales et bactériennes. Il faut également imposer des directives contraignantes sur la prescription, la remise et l'utilisation des antibiotiques pour en diminuer la consommation.

Le renforcement de la sensibilisation et de la formation des professionnels ainsi que l'information de la population constituent un autre pilier de la stratégie, l'objectif étant d'informer de manière compréhensible et transparente sur les effets des antibiotiques et leur utilisation appropriée.

Réduire l'antibiorésistance réclame la mobilisation de tous les milieux concernés, c'est pourquoi les principaux acteurs et groupes d'intérêt (p. ex., cantons, sociétés spécialisées, groupes d'experts, industrie, branches et fédérations) ont été impliqués dès le départ dans l'élaboration de la stratégie. Ils seront également amenés à jouer un rôle de premier plan lors de sa mise en œuvre.

Le Département fédéral de l'intérieur (DFI) et le Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR) soumettent le projet de stratégie pour avis aux cantons et aux milieux intéressés dans le cadre d'une audition, qui s'achèvera le 15 mars 2015.


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