Primo Forum per il dialogo tra l’Italia e la Svizzera - Entre croix blanche et drapeau tricolore: une relation haute en couleur (it, fr)

Berne, 18.01.2013 - Rome, Villa Madama, 18 janvier 2013 - Allocution du Conseiller fédéral Dider Burkhalter - Seul le texte prononcé fait foi

Signor Ministro, caro Giulio,
Signora Sottosegretario,
Illustri partecipanti,
Signore e Signori,

Sono felice di intervenire a questo „Forum per il dialogo tra l'Italia e la Svizzera”, che si apre oggi per la prima volta.
In primo luogo, poiché trovo che la lingua italiana sia semplicemente bella ! E anche se non la padroneggio bene, ho piacere nel condividerla con voi oggi. Non so invece, per via della mia pronuncia, se il piacere sarà anche vostro… Lo spero !

Sono infatti convinto dell’importanza del rapporto che lega i nostri due Paesi. Il Consiglio federale ha esplicitamente ribadito la priorità che i Paesi vicini costituiscono per la politica estera della Svizzera. Parlerò dunque dapprima della relazione tra Svizzera e Italia sul piano bilaterale e nel contesto europeo. Poi più specificatamente di questo Forum.

Trovandomi in questo splendido luogo, gioiello dell’arte italiana, vorrei cominciare proprio dalla cultura che ci accomuna. Tanto è stato detto a proposito dell’italianità, eppure vale la pena di soffermarvisi di nuovo. Da una prospettiva svizzera, essa è parte fondante dell’identità del Paese. Non già soltanto dei territori svizzeri di lingua italiana, ma dell’insieme del Paese.

Non penso qui soltanto a coloro che parlano italiano al di là del San Gottardo. Piuttosto al fatto che le quattro lingue e culture nazionali (tedesco, francese, italiano e romancio) costituiscono insieme, e non per mera giustapposizione, l’identità culturale della Svizzera. Con l’Italia condividiamo dunque uno dei tratti della nostra identità.

La Storia ci ha anch’essa spesso accomunato. Il Centocinquantesimo dell’Unità d’Italia è ancora vicino, per darci l’occasione di ricordare la partecipazione attiva dei volontari Ticinesi alle Guerre d’indipendenza, l’asilo offerto agli eroi del Risorgimento esuli in Svizzera, le stamperie ticinesi dalle quali sono partiti tutti i testi più importanti del Risorgimento. Mi piace anche ricordare che, al momento della proclamazione del Regno d’Italia, la Svizzera fu seconda solo all’Inghilterra nel riconoscerlo, stabilendo nel contempo le relazioni diplomatiche.

E’ giusto e importante ricordare anche le relazioni che anch’esse da sempre legano Svizzera e Italia sul piano umano. Ce lo ricordano il mezzo milione di persone con passaporto italiano che risiedono oggi in modo permanente in Svizzera. Quale contributo essi hanno dato alla prosperità del mio Paese, ed è qui con gratitudine che li voglio menzionare. Sono un esempio d’integrazione riuscita, e hanno contribuito con lingua, usi e cultura a dare alle città svizzere il loro carattere attuale. Ho bei ricordi dei miei compagni di scuola e del gioco del calcio italiani, nel piccolo villaggio di pescatori e vignaioli dove ho passato l’infanzia, a Auvernier. I nostri amici non erano i nostri “amici italiani”, erano “i nostri amici” e basta. Il mercoledì pomeriggio o il sabato mattina andavano, senza di noi, a ciò che si chiamava “la scuola italiana”, per migliorare l’altra loro lingua materna. Eravamo quasi invidiosi della fortuna che avevano. Mi sembrano esempi di integrazione riuscita.

Ricordo evidentemente anche i cinquantamila Svizzeri che abitano oggi in Italia (la quarta comunità svizzera nel mondo), e prima di essi il contributo dato dagli emigranti che nel diciannovesimo secolo hanno contribuito all’industrializzazione dell’Italia del nord.

Questa magnifica sala mi ispira ancora una volta a pensare ai Maestri ticinesi, Borromini, Maderno e Fontana, che un secolo dopo la costruzione di Villa Madama, contribuirono allo splendore di Roma.


Mesdames et Messieurs,

La langue commune, l’histoire, les arts et les gens constituent quatre exemples de la proximité, dirais-je de la fraternité entre nos deux pays. C’est toutefois le terrain des relations actuelles et des intérêts convergents que j’aimerais approfondir maintenant.
Le volume du commerce entre Suisse et Italie a atteint en 2012 31.8 milliards d’euro. Cela fait de l’Italie le deuxième partenaire de la Suisse sur le plan mondial. Il est intéressant de remarquer aussi qu’en ce qui concerne les exportations italiennes, en 2011 la Suisse a constitué la quatrième destination au niveau mondial, devant tout pays émergent. Et l’Italie a réalisé aussi avec la Suisse un solde actif de plus de deux milliards d’euro.

Un grand nombre d’entreprises suisses sont basées en Italie et constituent un stock d’investissements de 20 milliards d’euro, dans des secteurs tels  l’agroalimentaire, le pharmaceutique, les télécommunications, les services financiers, l’électromécanique, le ciment et la production d’énergie.

Les transports et l’énergie constituent un terrain de forte convergence de nos intérêts. La géographie façonne notre destin dans ces deux importants domaines. Depuis l’ouverture du col du Saint-Gothard au treizième siècle comme chemin commercial, cette route constitue une artère fondamentale pour l’Europe et pour les économies de nos deux pays. Elle ouvre le chemin vers la mer la plus proche dans le cas de la Suisse. Actuellement, 25% des exportations italiennes dans le monde empruntent ce chemin. Le couloir qui unit Gênes à Rotterdam à travers la Suisse est la colonne vertébrale du transport de marchandises en Europe.

En s’engageant dans la construction des tunnels de base du Gothard – qui sera ouvert en 2016 - et du Lötschberg – ouvert depuis 2007 - la Suisse apporte une forte contribution à la solution des problèmes du transport en Europe pour les décennies à venir et ce dans une perspective qui préserve l’environnement et le climat. Ensemble, la Suisse et l’Italie ont réaffirmé il y quelques semaines leur volonté de réaliser cette infrastructure par la création de terminaux marchandises, par le renforcement des lignes existantes, par la planification de nouvelles lignes, ainsi que par leur financement, le cas échéant, à travers la frontière. Ce couloir européen est une révolution en marche qui révolutionne aussi la mobilité des passagers. La compression des temps de parcours, désormais 2 heures et 40 minutes entre Zurich et Milan, le même temps qu’actuellement entre Rome et Milan, va modifier les relations entre les deux régions. Nos deux plus grands centres économiques sont en train de devenir deux grands hubs européens voisins !

Moins connue, la relation dans le domaine de l’énergie entre nos deux pays est elle aussi vitale. L’exportation d’électricité produite en Suisse et la production d’énergie en Italie par des entreprises suisses ne sont que deux aspects de ce partenariat. La réalisation du gazoduc TAP (Trans Adriatic Pipeline) dans le soutien auquel nos deux Gouvernements sont très engagés, est de nature à assurer à l’Europe le gaz du Caucase et fera de l’Italie un hub du transport du gaz dans la Méditerranée.

En parlant d’infrastructure, je viens de mentionner plusieurs fois l’Europe. Ce n’est en effet qu’un aspect de la relation que la Suisse entretien avec elle. Il est faux de penser à la Suisse comme à un pays «hors de l’Europe». La Suisse ne fait  pas partie de l’Union européenne et pourtant elle est un pays profondément intégré en Europe. Un tissu juridique homogène règle les relations entre la Suisse et l’Union européenne.

Il s’agit du vaste nombre d’Accords que la Suisse a souscrit avec elle. De l’Accord de libre-échange, à celui sur la libre circulation des personnes, à ceux en matière de transport terrestre et aérien, les Accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne dépassent la centaine. Depuis quatre ans, la Suisse est aussi membre de l’espace Schengen. Ce même tissu juridique règle donc aussi pour l’essentiel les relations entre la Suisse et l’Italie.

Pour avoir une idée de l’importance de la relation entre la Suisse et l’Union européenne il suffit de penser que 60% des exportations suisses vont vers l’Union européenne, d’où provient 80% de nos importations. Les échanges de marchandises entre la Suisse et l’Union européenne se chiffrent à un milliard de francs par jour ouvrable. Après les Etats-Unis, la Suisse est le deuxième marché au niveau mondial pour l’Union européenne.  

Le 8% des importations, respectivement le 9% des exportations de l’Union européenne ont lieu avec la Suisse. Le solde commercial en faveur de l’UE s’élève à 30 milliards d’euros par an !

Consciente de l’importance de ce partenariat, la Suisse a formulé il y a quelque mois des propositions visant à systématiser la relation institutionnelle avec l’Union européenne, tout en respectant l’exigence de l’homogénéité du droit. Les grands voisins de la Suisse ont bien vu l’intérêt de l’Union elle-même à approfondir le dialogue sur cette proposition. Je voudrais à ce propos remercier mon collègue Giulio Terzi pour son soutien en soulignant en même temps la qualité de notre collaboration.


Mesdames et Messieurs,

Nous venons de signer il y a quelques minutes un «Cadre de coopération renforcée » qui inclut plusieurs pistes, dont des consultations régulières en politique européenne constituent une partie centrale.

Sur le plan bilatéral, Expo Milan 2015 constitue une occasion pour renouveler la coopération bilatérale et redessiner la coopération transfrontalière. Avec conviction, la Suisse a voulu être le premier pays à répondre à l’invitation que le Gouvernement italien lui a adressée, ainsi que le premier à signer l’Accord y relatif et à dévoiler le projet qui a été retenu pour la réalisation du pavillon suisse. Le Parlement suisse pour sa part a octroyé sans opposition le crédit que le Gouvernement lui a demandé pour assurer la participation de la Suisse à Expo 2015.

Nous avons l’intention de coopérer sur le plan bilatéral dans des projets concrets non seulement liés à la participation à l’Exposition, mais aussi ayant trait aux contenus de celle-ci. « Nutrire il Pianeta. Energia per la vita » nous parlerons du développement durable, de l’alimentation, de l’énergie.

Sur le plan multilatéral, le « Cadre » que nous venons de signer prévoit une coopération étroite en vue de la Présidence de l’OSCE que la Suisse assumera en 2014, qui coïncidera avec la Présidence italienne du Conseil de l’Union européenne, ainsi que des actions communes en matière de lutte contre la peine de mort.

Volontairement je n’ai pas abordé d’emblée les relations dans le domaine fiscal. Trop souvent, en effet, elles ont tendance à occuper le devant de la scène et à faire oublier les éléments bien réels que je viens d’illustrer.

Depuis le printemps dernier, la Suisse et l’Italie sont engagées dans des négociations bilatérales visant à régler toutes les questions ouvertes sur le plan fiscal. Il s’agit de la négociation la plus articulée que la Suisse a menée dans ce domaine, car six objets sont en discussion.
En premier lieu, un possible Accord sur l’impôt libératoire selon le modèle dit « Rubik », qui prévoit un impôt sur le capital en dépôt et sur les intérêts futurs. Il ne s’agit pas d’une amnistie, je le souligne, car les paiements se feraient sur l’intégralité de ce qui est dû, selon une formule qui tient compte de la durée du dépôt, du taux d’imposition dans le pays d’origine et des délais de prescription. Nous traitons aussi sur la possibilité pour les banques de nos deux pays d’offrir des services financiers à travers la frontière.

Le troisième thème est l’adéquation de la Convention contre les doubles impositions, qui date de la moitié des années ’70, au standard OCDE relatif à l’échange d’informations entre autorités fiscales. Il s’agit d’une adaptation que nous avons atteinte avec plusieurs dizaines d’autres pays. Dans le cas de l’Italie, elle est liée à la sortie de la Suisse de toute liste noire, que l’Italie a adoptées en raison du niveau jugé inadéquat d’information, qui n’a à présent plus de raison d’être.

Notre relation mérite d’être pleinement colorée, et non d’être noircie !

Les autres objets de négociation sont le régime fiscal des travailleurs frontaliers, selon lequel actuellement 38% de l’impôt prélevée à la source est versée par les Cantons au fisc italien, qui le met à disposition des communes italiennes de frontière. Enfin, des discussions sont en cours aussi sur le régime fiscal à Campione d’Italia.

Il est important pour nos deux pays que les discussions se poursuivent y compris pendant la période des élections en Italie. Vu l’intensité de nos relations, que je viens d’illustrer, je suis confiant qu’un accord sera trouvé, où les intérêts de nos deux pays puissent trouver une large satisfaction. Le Conseil fédéral suisse, en tout cas, a réaffirmé son objectif de parvenir à une place financière qui ne traite que des fonds en règle avec le fisc du pays de provenance.


Mesdames et Messieurs,

J’en viens ainsi au Forum qui nous réunit aujourd’hui. Assurément il y un gap entre les réalités, en large mesure économiques, mais aussi historiques, culturelles et humaines que je viens de décrire, et qui constituent le tissu des relations entre la Suisse et l’Italie et leur perception par le vaste public. Cette perception défaillante doit nous préoccuper. Car les réponses aux questions que nécessairement se posent dans un partenariat si riche comme celui qui nous unit, doivent être à la hauteur de ces réalités, sous peine d’être inadéquates.

Dans nos sociétés démocratiques, où l’information joue un rôle déterminant, ce que les Gouvernements perçoivent, savent ou font n’est qu’un élément, important soit-il, de la relation entre deux pays. D’autres acteurs tels les Parlements, mais aussi les opinions publiques, les médias, l’économie, les ONG y jouent un rôle déterminant. Elles s’influencent mutuellement et influencent profondément l’action gouvernementale.
D’où l’importance de ce Forum qui réunit pour la première fois, avec des représentants gouvernementaux, aussi les représentants de la société civile, afin de se pencher sur les relations entre nos deux pays. Je suis conscient du potentiel que chacun des milieux qui sont ici représentés détient. Secteur par secteur, il y a un trésor de connaissances à cheval de la frontière.  La valeur ajoutée du Forum consiste aussi dans le fait de mettre en contact des représentants de secteurs différents, qui ne se côtoient pas d’habitude.

Je trouve aussi les thèmes bien choisis, autour desquels se développeront les discussions dans les groupes de travail. J’attends avec intérêt leurs conclusions, qui je l’espère seront le plus concrètes possible, par exemple sous forme de recommandations adressées aux deux Gouvernements ou à toute autre instance qui peut faire progresser notre relation et nos échanges mutuels.

Signore e Signori
Esprimo pure l’auspicio che questi due giorni di svolgimento del Forum a Roma possano essere l’inizio di un processo e che l’anno prossimo una seconda edizione possa vedere la luce in Svizzera.
Per il momento tengo molto a ringraziare tutti coloro che hanno reso possibile lo svolgimento di questa prima edizione.

  • In primo luogo la rivista Limes e il suo Direttore Lucio Caracciolo, che con l’Ambasciata di Svizzera in Italia è stato l’iniziatore del Forum.
  • Il Ministero degli Affari Esteri italiano che, insieme al Dipartimento Federale degli Affari Esteri, ha dato il suo patrocinio al Forum e ha messo a disposizione questo luogo magnifico.
  • Un ringraziamento particolare va ai generosi sponsor che hanno reso possibile la tenuta del Forum: in primo luogo Swisscom e Fastweb, poi la Fondazione del Centenario della Banca della Svizzera Italiana e Presenza Svizzera.
  • Il Gruppo editoriale L’Espresso, media partner della manifestazione

E grazie a tutti i partecipanti al Forum, per l’interesse che dimostrate per lo sviluppo delle relazioni e dell'amicizia tra la Svizzera e l’Italia.

Buon lavoro a tutti e arrivederci in Svizzera!


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