Bilan 2012 du ravageur Drosophila suzukii en Suisse

Conthey, 08.11.2012 - La drosophile du cerisier, ou drosophile à ailes tachetées (Drosophila suzukii), a été détectée pour la première fois en Suisse l’année passée. Le danger dû à ce ravageur est désormais avéré, menaçant le jardinier amateur comme le producteur professionnel. Cette année, l’information et la prévention ont débuté dès le début de la saison. Un réseau de surveillance a été mis en place au printemps et tous les cantons y ont participé activement. Le ravageur a été détecté dans tout le pays mais ses dégâts ont été moins importants qu’en 2011.

Agroscope a créé un groupe de travail, associant les cantons, les producteurs et les autres professionnels de la branche, pour faire front commun contre ce nouveau ravageur. Dès le mois d'avril, un réseau de détection, comprenant au moins 10 pièges de surveillance dans chaque canton, a été mis en place. Ces pièges ont été placés prioritairement dans les cerises et les fraises en début de saison, puis dans les myrtilles, mûres et framboises et enfin dans les pruniers et la vigne. Une carte de répartition du ravageur, tout comme sa situation dans chaque canton, ont été actualisées chaque semaine sur Internet: www.drosophilasuzukii.agroscope.ch. Le ravageur est apparu au Tessin au cours du printemps, puis a colonisé l'ensemble du pays, avec une répartition inégale: le réseau de pièges a ainsi montré que Zurich, les Grisons, Vaud et Genève ont été les cantons les plus colonisés.

Les stratégies de lutte ont été appliquées dès l'apparition du ravageur dans les pièges de surveillance avec, comme premières consignes, les mesures d'hygiène (ramassage et destruction des fruits abîmés et tombés), ainsi qu'un délai raccourci entre les récoltes, afin d'éviter toute présence de fruits surmaturés, très attractifs pour le ravageur. La lutte par piégeage de masse consiste à établir une barrière dense de pièges (intervalles : 2 m) autour des parcelles à protéger. L'efficacité de la lutte est estimée en contrôlant chaque semaine le taux d'infestation des fruits. Les mesures d'hygiène et le piégeage de masse semblent avoir permis, cette année, de lutter efficacement contre le ravageur: en effet, les dégâts ont été nettement moins accusés qu'en 2011, malgré les très nombreuses captures dénombrées dans les pièges entourant les parcelles. La lutte chimique n'a été utilisée que dans les rares cas de dégâts avérés et sérieux sur fruits. Seule la collaboration de la recherche, des producteurs, des conseillers et des firmes commerciales permettra de poursuivre la mise au point d'une stratégie de lutte efficace et durable contre ce ravageur. Cette approche combinée repose sur des mesures d'hygiène, une surveillance continue du printemps à la fin de l'automne, l'usage de pièges de surveillance et de masse d'un coût raisonnable pour le producteur et, en ultime recours, sur une lutte insecticide raisonnée.

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