Mesures acoustiques sur les pistolets jouets; Les pistolets et fusils à amorces sont trop bruyants
Berne, 07.08.2003 - Après avoir effectué des mesures acoustiques sur les téléphones jouets en 2002, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a étendu ses contrôles aux pistolets et fusils jouets en collaboration avec des laboratoires cantonaux. Les résultats montrent qu’à peine 10 % des modèles sur le marché satisfont aux normes et que tous les autres sont bien trop bruyants. A la lecture des valeurs enregistrées, des troubles auditifs peuvent apparaître en cas de coup tiré près de l’oreille. En raison du dépassement de la valeur limite (125 dB), 90 % des pistolets jouets doivent être retirés du marché. Les armes jouets analysées utilisent des amorces (pastilles de poudre réparties sur des anneaux en plastique ou sur des bandes de papier) qui sont mises à feu.
Qui n’a jamais rêvé d’être un cow-boy ou James Bond et de tirer partout de manière effrénée – avec des revolvers jouets, cela va de soi ? Depuis des générations, des enfants incarnent ces personnages et pourtant, le bruit occasionné peut endommager leur ouïe de manière irrémédiable. Une seule détonation d’un pistolet à amorces claquant près de l’oreille peut suffire, car le volume sonore augmente dans ces conditions de près de 20 dB.
La norme européenne EN 71 relative à la sécurité des jouets indique le seuil sonore que ces pistolets jouets ne doivent pas dépasser : sur les jouets qui fonctionnent avec des amorces, ce que l’on appelle le « niveau de pression acoustique d’émission de crête» (sons brefs et puissants, LpCpeak ) ne doit pas dépasser 125 dB à une distance de 50 cm. Avec l’ordonnance sur les jouets, l’OFSP est en mesure de rendre ces normes obligatoires. Les fabricants aussi bien que les commerçants connaissent cette disposition. Conformément à l’art. 23 de la loi sur les denrées alimentaires, le commerçant doit veiller, dans le cadre de l’autocontrôle, à ce que ses produits répondent aux exigences prescrites ; Le contrôle officiel ne le décharge pas de son devoir d’autocontrôle.
Au cours de leurs campagnes de mesures acoustiques, l’OFSP et les laboratoires cantonaux ont contrôlé 33 pistolets et fusils à amorces différents. Seuls trois échantillons se sont révélés conformes, le son de crête des 30 autres dépassant le seuil maximal toléré de125 dB. Les valeurs des échantillons contestées allaient de 126 à 145 dB ce qui correspond au volume sonore émis par un pistolet de scellement qu’on ne doit pas utiliser sans protection auditive. Des mesures effectuées sur les armes jouets dans d’autres pays ont montré des résultats tout aussi médiocres. De plus, dans les magasins de jouets, les laboratoires cantonaux ont trouvé des pistolets à bouchon dont la vente, conformément aux indications de l’emballage, était interdite aux moins de 14 ans. Le contrôle du volume sonore a montré des résultats dont certains se situaient même entre 150 et 157 dB, c’est-à-dire du niveau des armes normales.
Les autorités sanitaires cantonales retirent du marché les armes jouets incriminées. Parallèlement, l’OFSP demande instamment aux fabricants et aux commerçants d’assumer leur responsabilité d’autocontrôle. Les bases juridiques existantes visent à protéger la santé et il est inadmissible de mettre des enfants en danger en transgressant les normes. La personne surveillant des enfants qui jouent avec des pistolets ou des fusils à amorces doit absolument veiller à ce qu’ils n’utilisent ces armes qu’à l’extérieur et qu’aucun coup ne soit tiré à proximité des oreilles. Si l’on veut jouer la carte de la sécurité, on enlèvera les amorces afin que les enfants puissent continuer à jouer sans courir le risque de subir de dommages auditifs.
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Auteur
Office fédéral de la santé publique
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