Dépôt de la candidature des sites palafittiques au patrimoine mondial de l’UNESCO

Berne, 25.01.2010 - La candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO des « Sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes » sera signée demain à Paris par les représentants de l’ensemble des pays associés à cette initiative. Outre une documentation sur les 156 sites retenus, le dossier comporte le premier inventaire standardisé de tous les sites palafittiques connus. La candidature est placée sous l’égide de la Suisse, et 15 cantons s’y sont associés.

La signature du dossier représente une première étape importante pour la candidature « Sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes », un succès dû à une étroite collaboration internationale. La Suisse assume un rôle majeur dans cette entreprise ; elle a en effet préparé la candidature en collaboration avec l’Autriche, la Slovénie, l’Italie, l’Allemagne et la France. Demain 26 janvier 2010, le dossier sera officiellement déposé à Paris.

Des sites palafittiques dans 15 cantons
Les « sites palafittiques » sont des vestiges d’habitation préhistoriques répartis autour des lacs et des marais de l’Arc alpin. La candidature est dite sérielle et transnationale, parce qu’elle comprend 156 des quelque 1000 sites connus dans les six pays susmentionnés.
Quinze cantons suisses y sont associés ; il existe un tissu particulièrement dense de sites palafittiques autour des grands lacs. Ils sont répertoriés sur le site Internet de l’Office fédéral de la culture OFC (lien : http://www.bak.admin.ch/aktuelles/medieninformation/01948/index.html?lang=fr).

Un premier inventaire transnational
Mettre la collaboration internationale au service de la préservation d’un patrimoine culturel hors du commun est l’un des principaux objectifs du patrimoine mondial de l’UNESCO. La préparation de la candidature a permis de renforcer notablement la collaboration dans le domaine de l’archéologie palafittique et de réaliser le premier inventaire standardisé de l’ensemble des sites connus. Outre un relevé cartographique du site et de la zone tampon avoisinante, l’inventaire donne des informations sur la datation, et énumère les caractéristiques qui rendent le site décrit digne de figurer au patrimoine mondial. Des indicateurs renseignent sur l’environnement, l’état de conservation et les menaces pesant sur lui. Et enfin, l’inventaire fait le point sur les mesures législatives de protection, sur les mesures de sauvegarde et donne quelques repères bibliographiques.

Nouvelle dynamique pour la recherche
L’inventaire transnational va donner une nouvelle dynamique à l’archéologie palafittique : les pays associés ont approuvé un plan de gestion commun faisant état des mesures planifiées et à venir aux niveaux local, régional et national. Le plan servira aussi de base à la future collaboration internationale qui prévoit de lancer des projets communs de recherche, de conservation des sites, de sensibilisation du public et de diffusion de l’information. Un groupe international de coordination a été créé pour les mettre en œuvre.

Une base pour les travaux de recherche sur les premières sociétés agricoles
Les vestiges d’habitations préhistoriques donnent un aperçu vivant de l’apparition et du développement des premières sociétés agricoles dans l’Arc alpin. Des conditions exceptionnelles ont permis la conservation des matériaux organiques dont sont faits la majorité des objets manufacturés, objets qui ont disparu dans les milieux « secs ». Le bois, les textiles, les plantes, voire même les reliefs de repas permettent aujourd’hui à l’archéologie moderne et aux sciences connexes comme l’archéologie botanique et la recherche sur le climat de se faire une idée précise de la vie dans l’espace alpin à l’époque préhistorique. L’extraordinaire densité des sites et des données récoltées sur une aire géographique importante autorise des reconstructions fiables, permet de retracer l’évolution suivie par ces sociétés et d’intégrer les échanges culturels entre ces groupes de population dans un contexte global.

La candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO permet d’améliorer le travail de protection et d’information
La candidature des sites palafittiques est à la fois spéciale et complexe, notamment parce qu’il n’est pas aisé pour le profane de se rendre compte de l’extraordinaire valeur de ces sites dissimulés sous la surface de la terre. Les matériaux organiques archéologiques sont sensibles et leur conservation requiert des conditions difficiles à réunir. La candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO permettra de faire un travail d’explication auprès d’un large public et d’améliorer la protection des sites archéologiques.

Après le dépôt du dossier par Jean-Frédéric Jauslin et les membres permanents des pays associés, les experts de l’ICOMOS (International Council on Monuments and Sites, la commission consultative de l’UNESCO) vont procéder à l’examen de la candidature dès l’été 2010. Le comité du patrimoine mondial prendra sa décision en 2011 au plus tôt, dans le cadre de sa session.


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