Le froid ne fait pas disparaître les ravageurs
Wädenswil, 20.01.2009 - On demande de plus en plus aux spécialistes en entomologie de la station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW s'il y aura pas de ravageurs sur nos fruits et légumes cette année en raison de la période de froid. Leur réponse est qu'il n'en est rien. En effet, tous les insectes – y compris les rava-geurs – sont bien adaptés au froid. Ce qui est déterminant pour une forte multiplication, ce sont les conditions rencontrées après le repos hivernal. En 2009, il faudra cependant s'attendre à des populations moins nombreuses qu'après des hivers exceptionnellement doux.
«Nous venons de vivre une période de froid normale. Les ravageurs sont bien adaptés à de telles températures», comme l'explique Jörg Samietz, chercheur entomologiste et chef du département Zoologie à la station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW. En hiver, la plupart des insectes connaissent une phase d'arrêt de leur développement. Fortement réduit, leur métabolisme est presque réduit à zéro. Le sang des insectes est par ailleurs protégé par une espèce d'antigel empêchant la cristallisation. Ce qui explique pourquoi la plupart des espèces locales peuvent survivre à des températures mêmes inférieures à moins 10 degrés. De nombreux insectes passent aussi l'hiver dans des cachettes qui les protègent du froid quand ils n'hibernent pas carrément sous la terre. En plus, les insectes compensent la mortalité hivernale. D'après Samietz, les femelles pondent par exemple un nombre d'œufs plus important au printemps. Le développement de la population dépendra ensuite fortement des conditions météorologiques au printemps suivant la période de repos hivernal.
Les espèces étrangères ont la vie moins facile
On constatera néanmoins des différences par rapport aux hivers extrêmement doux comme celui de l'année dernière. Au début du printemps prochain, il ne faut pas s'attendre à des populations de pucerons aussi importantes qu'en 2008.
Le froid sera également préjudiciable aux espèces nouvellement immigrées en Suisse suite au changement climatique, comme le puceron vert de l'oranger ou la mouche de la noix. Adaptées à des conditions climatiques plus clémentes, un grand nombre de ces espèces immigrées supportent donc moins bien les périodes de gel prolongées que les espèces locales.
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