Forum Questions familiales 2008: Familles – Education – Formation/ Colloque et publication de la Commission fédérale de coordination des questions familiales
Berne, 23.06.2008 - Les chances en matière de formation sont très inégalement réparties en Suisse et dépendent, pour beaucoup, du contexte social et familial. Cela étant, les enfants des familles migrantes sont particulièrement désavantagés. C’est ce que révèle la dernière publication de la Commission fédérale de coordination des questions familiales (COFF) « Famille – Education – Formation » consacrée aux liens entre l’origine sociale et culturelle des familles et les chances en matière d’éducation et de formation.
Dans sa publication « Famille – Education – Formation » qui vient de paraître, la Commission fédérale de coordination des questions familiales (COFF) s’interroge sur les liens entre l’origine sociale et culturelle des familles et les chances en matière d’éducation et de formation. Ce faisant, la COFF constate que la trajectoire éducative d’un enfant débute à la naissance, par conséquent, comme le souligne son président, Jürg Krummenacher, « Le plus grand potentiel de réduction des inégalités devant la formation réside dans la petite enfance ». Dans cette optique, la COFF soutient le projet « HarmoS » qui prévoit l’harmonisation de la formation au niveau Suisse et la valorisation de la formation préscolaire. Parallèlement, la COFF préconise une professionnalisation des structures d’accueil extra-familial appelées à se développer en de véritables lieux éducatifs capables de soutenir et de conseiller les parents. Enfin, pour les enfants allophones, il convient d’encourager l’apprentissage de la langue du pays d’accueil, avant l’entrée à l’école. La publication de la COFF met aussi en perspective les questions d’éducation chez les jeunes et notamment au regard de la violence juvénile. S’il n’existe pas, en Suisse, de données fiables sur le sujet, la surreprésentation des jeunes étrangers dans les statistiques relatives aux jugements pénaux des mineurs est, semble-t-il, incontestée. Selon la COFF, ce n’est pas tant l’origine nationale qui est en cause que le niveau social précaire et à une intégration insuffisante. Par conséquent, les mesures susceptibles d’endiguer la violence juvénile se situent avant tout dans la prévention et dans une meilleure intégration. De façon générale, la COFF plaide pour un renforcement des efforts dans le sens d’une meilleure intégration des étrangers qui tienne compte des aspects sociopolitiques, ce d’autant que les familles migrantes sont surreprésentées dans les couches sociales inférieures. Le préalable à une bonne intégration réside dans une « culture de la diversité » qui prenne en considération les différences culturelles, car comme le souligne la COFF, le contexte culturel des familles migrantes est tout sauf homogène. Aussi, il ressort qu’au niveau des valeurs et des styles éducatifs, les familles d’origine étrangère ne se distinguent pas tant des familles suisses et les « conflits culturels » ne concernent en fait qu’une minorité de familles migrantes. Enfin, la COFF insiste aussi sur l’importance de la collaboration parents – corps enseignant. Les parents éloignés du système éducatif peinent à faire valoir leurs besoins et cet éloignement contribue à l’inégalité des chances en matière de formation. Par conséquent, les offres de formation destinées aux parents doivent être particulièrement ciblées et adaptées justement à ceux qui en sont les plus éloignés. Dans cette optique, il s’agit aussi d’améliorer tout particulièrement les compétences relationnelles du personnel enseignant dans leurs contacts avec les familles migrantes.
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