Atterrissages aux instruments sur la piste 34 de l'aéroport de Bâle-Mulhouse: convention respectée

Berne, 28.05.2008 - La procédure d'approche avec le nouveau système d'atterrissage aux instruments (ILS) de la piste sud 34 à l'aéroport de Bâle-Mulhouse ne viole pas la convention conclue entre les autorités aéronautiques suisses et françaises. C'est ce qui ressort d'une inspection menée par l'OFAC auprès des services de contrôle aérien compé-tents, en l'occurrence français. L'OFAC préconise que l'aéroport informe rapidement et le plus précisément possible la population concernée au sujet de ces approches par le sud.

En décembre 2007, l'aéroport de Bâle-Mulhouse a mis en service le nouveau système d'atterrissage aux instruments (ILS) sur la piste 34. Celui-ci remplace la procédure qui impliquait un virage juste avant l'atterrissage que les pilotes devaient effectuer à vue. Un ILS autorise aussi bien un pilotage horizontal que vertical des appareils en phase d'approche finale. Tous les appareils doivent suivre un alignement de descente clairement défini. Ainsi, le système permet en règle générale d'améliorer la sécurité des opérations de vol. Généralement, les atterrissages sur l'aéroport de Bâle-Mulhouse se font par le nord. Les atterrissages par le sud sont nécessaires lorsque le vent du nord dépasse la force critique. Pour la Suisse, les nuisances de ces approches ILS sont inférieures à la valeur limite d'immission conformément à l'ordonnance sur la protection contre le bruit.

Afin de garantir que les atterrissages par le sud continuent d'être en fonction de la vitesse du vent, l'OFAC a négocié avec les autorités françaises compétentes pour le déroulement du trafic, une convention pour l'utilisation de l'ILS 34. Cette convention stipule, sur la base des recommandations internationales, qu'en présence d'un vent arrière d'une force moyenne dépassant 5 noeuds, les approches peuvent se faire par le sud. Avec une telle force, l'expérience a prouvé qu'il pouvait y avoir des rafales atteignant 10 noeuds. En outre, la convention prévoit des valeurs limites concernant la part des approches par le sud. Si les approches par le sud dépassent les 8 pour cent à la fin de l'année, les deux autorités aéronautiques procèdent à une analyse approfondie des causes. Si à la fin de l'année la valeur de 10 pour cent est dépassée, les autorités aéronautiques doivent en discuter afin de trouver des solutions qui permettront de ramener la part des atterrissages par le sud en-dessous de ce taux.

Ces dernières semaines, la population touchée par les nouvelles approches ILS dans les cantons de Bâle-campagne et Soleure s'est plainte du fait que la part des approches par le sud dépassait la valeur fixée par la convention conclue entre les autorités aéronautiques et que des approches par le sud auraient eu lieu, bien que les vents n'aient pas été assez forts. Même si la convention prévoit que les autorités réexaminent l'utilisation de l'ILS 34 à l'issue de la première année, l'OFAC a réagi et mené début mai avec l'autorité de surveillance française une inspection auprès des services français de contrôle aérien.

Il est ressorti de cette inspection que les contrôleurs appliquaient correctement la convention. Conformément aux données et documents examinés, aucune approche par le sud n'a été effectuée à l'aéroport de Bâle-Mulhouse sans que les valeurs de vent nécessaires n'aient été atteintes. La seule exception était le 6 mars 2008, lorsque les services de navigation aérienne ont, suite à une panne technique des équipements de navigation pour les approches par le nord, autorisé des approches par le sud pendant quelques heures. Etant donné qu'il s'agissait d'une situation extraordinaire et qu'autrement l'aéroport aurait dû être fermé, l'OFAC considère que cette mesure était justifiée.

Afin de mettre en service l'ILS 34, les services de contrôle aérien doivent d'abord activer les secteurs de l'espace aérien contrôlé au sud de l'aéroport. La décision d'activer ces secteurs est prise par les contrôleurs aériens sur la base des prévisions météorologiques. Les inspecteurs de l'OFAC ont constaté au moment de l'examen des documents que le service de contôle aérien a plusieurs fois activé les secteurs de l'espace aérien contrôlé pour l'ILS 34 mais qu'ensuite aucun atterrissage n'a eu lieu par le sud. Cela s'expliquait notamment par le fait que, contrairement aux prévisions, le vent était en moyenne resté inférieur à la limite des 5 noeuds en ce qui concerne le vent arrière. Cette situation montre que le service de navigation aérienne exploite correctement cette procédure et utilise, pour choisir la piste, un nouveau système informatique qui fournit des recommandations sur la base de diverses informations météorologiques et techniques. L'OFAC part du principe que les ajustements à faire sur ce système permettront de prévoir de manière encore plus précise l'évolution du vent et donc une activation plus rigoureuse des secteurs aériens.

A l'aéroport de Bâle-Mulhouse, les valeurs de vent et les approches par le sud sont donc soumises à des fluctuations naturelles tout au long de l'année. L'expérience a montré que les mois les plus chauds de l'année présentent davantage de phases caractérisées par un fort vent du nord. Alors que la part des approches par le sud était inférieure à 3 pour cent en janvier et à 6 pour cent en février, elle représentait en mars et en avril 13 pour cent. Au cours des quatre premiers mois, la valeur était en moyenne de 9 pour cent. Ces chiffres ne permettent pas encore de tirer des conclusions pour l'ensemble de l'année. Au cours des années précédentes, on a également enregistré pendant les mois de printemps parfois nettement plus de 10 pour cent des approches de l'aéroport de Bâle-Mulhouse par le sud. L'OFAC observera attentivement l'utilisation de l'ILS 34 au cours des prochains mois et procédera, le cas échéant, à de plus amples inspections au cours du second semestre.

C'est justement parce que les approches par le sud ont lieu de manière irrégulière et qu'elles ne sont pas toujours prévisibles que l'OFAC préconise une information rapide, transparente et si possible exhaustive du public. Une présentation claire des faits permettra aux intéressés de se faire une idée de l'ampleur et des raisons justifiant les approches par le sud. L'office a recommandé à l'aéroport de Bâle-Mulhouse d'informer la population de manière plus régulière et plus détaillée sur l'utilisation de l'ILS 34.


Auteur

Office fédéral de l'aviation civile
http://www.bazl.admin.ch

https://www.admin.ch/content/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-18973.html