Alliance européenne pour un corridor de transport ferroviaire des marchandises

Berne, 09.01.2003 - Face à l’explosion du trafic sur la route et le rail, l’Italie et l’Allemagne se joignent aux efforts de la Suisse et des Pays-Bas pour accélérer et améliorer le transport ferroviaire des marchandises sur l’axe nord-sud. Les ministres des transports de ces quatre pays, réunis jeudi à Lugano, ont signé une convention, le „Memorandum of Understanding“ . Objectif affiché: augmenter la quantité de marchandises transportées sur le rail dans le corridor qui conduit de la mer du Nord aux bords de la Méditerranée.

Le défi que pose l’augmentation générale du trafic en Europe rend indispensable le transfert d’une partie du transport des marchandises sur le rail. Un corridor nord-sud efficace est d’une importance cruciale pour réaliser cette tâche et il doit être optimiser. Sinon, la route risque vraiment d’imploser. Si la majeure partie de la croissance du trafic de transit ne passe par le rail, la fluidité sur les routes sera considérablement mise à mal ces prochaines années. L’infrastructure et les conditions-cadres du corridor nord-sud doivent être ainsi faites que les marchandises parviennent de manière ponctuelle et fiable auprès des clients. La tâche est ardue, les problèmes nombreux, et la multiplication des acteurs impliqués – Etats, compagnies ferroviaires, infrasctructures, clients - les renforcent. C’est pour s’atteler à cette tâche que le conseiller fédéral Moritz Leuenberger a réuni les ministres des transports Pietro Lunardi (I), Rolf H. de Boer (NL) et le Secrétaire d’Etat aux transports Ralf Nagel (D) à Lugano. Le «Memorandum of Understanding» qu’ils ont signé jeudi correspond au texte adopté une première fois, en mai 2001, par les Pays-Bas et la Suisse. Un groupe de travail international avait été constitué alors pour l’analyse et la solution des problèmes du trafic marchandises dans le corridor nord-sud. D’abord composé de membres suisses et néerlandais, auxquels se sont joints, au cours de 2002, des représentants allemands et italiens, ce groupe a élaboré un plan de mesures assorti d’une série de propositions d’amélioration. Certaines mesures, comme le guichet unique « one-stop-shop » sont déjà mises en œuvre. Les mesures à court terme seront réalisées dans le courant de 2003. L’horizon des mesures à moyen terme est fixé à 2007, celui des mesures à long terme à 2015 (après la mise en exploitation du tunnel de base du Gothard). Elles concernent tant les gouvernements que les gestionnaires de l'infrastructure et les entreprises ferroviaires. Leur conjonction doit avoir pour effet d’éliminer les défauts reconnus (trop cher – trop tard – trop peu) sur le corridor de trafic marchandises nord-sud.

• Les quatre Etats peuvent fournir leur contribution en créant des conditions-cadres harmonisées au niveau international.

• Les gestionnaires de l'infrastructure sont responsables d’une gestion de l'infrastructure intégrée ainsi que de l’amélioration des capacités sur le réseau ferroviaire.

• Les entreprises ferroviaires sont responsables de l’amélioration de l’exploitation.

Les possibilités d’amélioration dont les Etats sont responsables concernent la reconnaissance mutuelle de l’admission des mécaniciens de locomotive et du matériel roulant ainsi que la simplification des formalités douanières. Après l’adhésion de l’Allemagne et de l’Italie, cette tâche peut désormais être entreprise. L’Union européenne a été informée de ces mesures et elle salue cette initiative. Les gestionnaires de l'infrastructure (NL: Railned, D: DB, I: RFI, CH: CFF et BLS) ont déjà enregistré les premiers succès dans leur domaine de responsabilité, à savoir le guichet unique. Les clients du trafic marchandises disposent maintenant d’un seul point de contact et de vente, qui leur attribue un sillon horaire (droit de circuler sur un tronçon ferroviaire à un moment déterminé) pour les divers pays à traverser. Cette année encore, la coordination de la planification des sillons entre les gestionnaires de l'infrastructure va s’améliorer à l’aide de la plate-forme « Pathfinder » basée sur Internet. Les quatre Etats contribuent aussi à supprimer les goulets de l'infrastructure, soit à court terme (exemple: branchements supplémentaires) soit à moyen et à long terme (NLFA en Suisse, ligne de Betouwe aux Pays-bas). Au niveau des entreprises ferroviaires, il faut tenir compte du fait que les entreprises Cargo coopèrent tout en étant concurrentes. Un exemple d’amélioration possible de l’exploitation est l’utilisation transfrontalière de véhicules moteurs et de mécaniciens de locomotive. Des locomotives polycourant, qui peuvent par exemple circuler de la Suisse à l’Italie, sont déjà commandées.


Auteur

Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication
https://www.uvek.admin.ch/uvek/fr/home.html

https://www.admin.ch/content/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-1254.html