Conseil de sécurité - Débat sur le maintien de la paix et de la sécurité en Ukraine

New York, 23.02.2024 - Allocution du conseiller fédéral et chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), Ignazio Cassis - seule la parole prononcée fait foi

Merci Madame la Présidente

« Notre organisation a été fondée sur la recherche de la paix ; la paix est notre raison d’être ».

Monsieur le Secrétaire général

Permettez-moi d’utiliser aujourd’hui les mots que vous avez prononcés au début du mois devant l’Assemblée générale des Nations unies.

« La paix est notre raison d’être ! »

La Suisse partage profondément cette vision. 

Le slogan de notre candidature au Conseil de sécurité résonne ainsi : « Un plus pour la paix – a plus for peace ». 

Ce "plus" symbolise également la croix blanche au cœur de notre drapeau rouge, incarnant notre engagement constant envers la construction et le maintien de la paix dans le monde.

Chers collègues 

Malheureusement, au cours des deux dernières années, le Conseil de sécurité n'a pas pleinement assumé sa responsabilité dans la garantie de la paix et de la sécurité pour l'Ukraine et son peuple.

Nous avons incessamment lancé des appels:

• à la paix, 

• à respecter le droit humanitaire international, et

• à redoubler d'efforts pour mettre fin à ce conflit.

Et aujourd’hui ?

Aujourd'hui, les pertes humaines se chiffrent par milliers, les personnes déplacées se comptent par millions et les familles déchirées ne se comptent plus.

Les répercussions, tant en Europe que dans le monde, sont désormais évidentes sur les plans alimentaire, énergétique, sécuritaire et ainsi de suite.

Alors, chers collègues: que pouvons-nous faire ?

Et surtout, que faisons-nous ?

Que faisons-nous pour que: 

• la Charte des Nations unies soit respectée ?

• les Conventions de Genève cessent d’être violées ?

• l’humanité dans la guerre soit assurée ?

•  la paix soit rétablie ?

Une chose est certaine: malgré toute la frustration engendrée par cette guerre - voire par toutes les guerres - nous ne devons pas céder au pessimisme. 

Nous devons plutôt analyser et agir en fonction des faits pour trouver tout chemin menant vers la paix. À la lumière de notre Histoire de « nations … unies ».

Madame la Présidente, Excellences

Dans cette salle nous sommes les gardiens de la paix. Nous portons ensemble la responsabilité de cet idéal, décidé il y a trois quarts de siècle.

Nous devons parvenir à faire ensemble un premier pas sur ce chemin, car la cause de la paix est trop grande pour permettre à nos différences de nous bloquer.

En janvier dernier, en marge du World Economic Forum de Davos, en Suisse, et à la demande de l'Ukraine, la Suisse a exprimé son engagement à organiser une « Conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine ». 

Nous sommes parfaitement conscients de la complexité de cette mission, de la sinuosité du parcours et de l'incertitude de l'horizon. 

Mais nous travaillons sans relâche pour initier une dynamique à la fois pragmatique et inclusive. 

Je suis en effet convaincu qu’il faut écouter tout le monde, comprendre les grammaires de la paix des uns … et des autres.

Et l'horizon incertain deviendra de plus en plus certain, grâce à une large alliance de toutes les régions du monde.

Et le parcours sinueux deviendra moins sinueux si nous évitons les pièges de la rhétorique qui alimente les oppositions. 

Mesdames et Messieurs,

Je vous invite à entreprendre ce premier pas. À nous lever aujourd'hui pour marcher ensemble vers la paix.

Bien sûr, la Suisse n’est ni la première ni la seule à vouloir agir. D’autres pays se sont également engagés, et je salue ici leurs initiatives.

Mais le temps nous est compté. 

Unissons nos forces pour démarrer un processus avant l'été: la Suisse est prête à y mettre toute son énergie.

Même si la demande vient d’une seule partie, l’Ukraine, et alors que mon pays condamne l’agression militaire russe, c’est aujourd’hui notre effort collectif qui est demandé. 

La paix est dans cette salle notre raison d’être.

Une Conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine est un premier pas: insuffisant à lui seul, mais indispensable pour commencer.

D’autres nations pourront également prendre la relève: j’en suis persuadé!

Il s’agit maintenant de commencer avec pragmatisme et réalisme:

• pragmatisme, pour trouver le dénominateur commun de nos nations;

• réalisme, pour trouver le moyen d’embarquer à terme l’Ukraine et la Russie sur ce chemin.

Pour préparer la paix demain, j’espère pouvoir compter sur vous aujourd’hui!

Notre raison d’être en dépend.

Je vous remercie.


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