19th World Meteorological Congress (French)

Geneva, 22.05.2023 - Address by President Alain Berset at the 19th World Meteorological Congress – Check against delivery.

1873 est une date clé dans l’histoire de la météorologie. Il y a 150 ans en effet, l’Organisation météorologique internationale, ancêtre de l’OMM était fondée à Vienne. Mais d’autres jalons avaient déjà marqué l’histoire de la météorologie. Et son apogée avait peut-être déjà été atteint en 1692.

Car c’est le 14 mai 1692 qu’un journal londonien publia le premier bulletin météorologique de l’histoire. Vous constaterez qu’à l’époque la météo était déjà un sujet extrêmement populaire en Grande-Bretagne... Et, fait exceptionnel, ce premier bulletin météo de l’histoire était 100% exact!Un résultat sensationnel qui n’a plus jamais été atteint depuis, en dépit de la puissance extraordinaire des ordinateurs. Je dois toutefois préciser qu’en 1692, il n’était pas encore question de faire des prévisions. Le bulletin relatait simplement le temps qu’il avait fait l’année précédente... A l’époque, les journaux se donnaient beaucoup de mal pour éviter les fake news...

150 ans après sa création, l’Organisation météorologique mondiale et ses 193 membres jouent un rôle essentiel pour promouvoir la coopération internationale sur les questions relatives au temps, au climat et à l’eau. De l’élévation du niveau de la mer aux vagues de chaleur, inondations et autres phénomènes météorologiques extrêmes, en passant par des périodes de sécheresse plus fréquentes, les effets des changements climatiques se font sentir partout dans le monde et nous devons nous préparer à des événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents. Il en va de notre responsabilité de prendre des mesures efficaces, afin de réduire le risque de crises humanitaires.

Ce n’est donc pas un hasard si le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a placé l’Organisation météorologique mondiale au cœur de l’initiative «Alertes précoces pour tous» (Early Warnings for All ), initiative qui sera d’ailleurs au centre des discussions du Congrès de cette année. La communauté internationale attend – à juste titre – toujours plus de l’OMM dans la lutte contre les changements climatiques et leurs conséquences. Et grâce aux vastes réformes menées ces quatre dernières années, nous avons une organisation forte pour relever ce défi.

Je tiens à remercier toutes celles et ceux qui ont mis en œuvre ce processus de réforme. Merci au professeur Gerhard Adrian. Il quitte la présidence de l’OMM à l’issue de ce congrès, après quatre ans de mandat. Sous sa direction, l’Organisation a mis en œuvre une réforme historique qui l’a renforcée pour répondre aux attentes et aux défis de demain. Je remercie également le Secrétaire général de l’OMM, le professeur Petteri Taalas, qui terminera son mandat à la fin de l’année après huit ans de travail. Il est parvenu à donner plus de visibilité et de poids à l’OMM en général, et au sein du système des Nations Unies en particulier. Et enfin merci au personnel du Secrétariat de l’OMM.

Les Etats et Territoires Membres de l’OMM et leurs services météorologiques et hydrologiques nationaux jouent aussi un rôle essentiel, puisqu’ils mettent à la disposition des commissions techniques de nombreux spécialistes, ce qui permet à la réforme de déployer pleinement ses effets. Nous avons besoin d’une Organisation météorologique mondiale forte. Et c’est pourquoi nous avons également besoin de services météorologiques et hydrologiques nationaux forts. Ces services sont la colonne vertébrale de l’OMM: ils fournissent des informations fiables sur l’évolution de la météo et du climat, et c’est leur voix qui fait autorité lorsqu’il s’agit d’alerter la population face aux risques naturels. Ne l’oublions pas, 83% des catastrophes naturelles sont d’origine météorologique ou climatologique. C’est pourquoi l’organisation vise à réduire les écarts en matière de capacités entre ses Membres à et à combler les lacunes.

Disposer de services météorologiques et hydrologiques nationaux forts est malheureusement loin d’être une évidence dans de nombreux pays, en particulier dans les pays en développement et les pays émergents. Ce sont souvent ces derniers qui en ont le plus besoin, autant pour fournir des observations et prévisions fiables que pour avertir la population de dangers imminents.

La Suisse entend contribuer à combler ces lacunes et faire progresser l’initiative «Alertes précoces pour tous». Elle vient, par exemple, de renouveler son engagement en faveur de l’initiative sur les Systèmes d’alerte précoce aux risques climatiques (Climate Risk and Early Warning Systems CREWS), en la dotant d’un montant de 4 millions de francs suisses. Elle soutient aussi le projet ENANDES+, lancé récemment, qui renforce la coopération entre les services météorologiques et les décideurs dans la région andine.

La mise en œuvre de l’initiative «Alertes précoces pour tous» appelle une étroite collaboration avec nos principaux partenaires au sein et en dehors du système onusien. Ce «tous» inclut aussi les organisations humanitaires. Pour réduire les effets négatifs des événements extrêmes par des mesures préventives ciblées, ces organisations ont besoin – en temps réel – des meilleures informations météorologiques et climatiques.  Au sein de l’ONU, l’OMM et ses membres ont un rôle important à jouer sur ce point. C’est pourquoi l’OMM est en train de mettre en place un mécanisme de coordination, visant à renforcer la coopération avec les partenaires humanitaires. Ce mécanisme de coordination fait partie intégrante de l’initiative «Alertes précoces pour tous». Dans ce cadre, la Suisse est également fière de sa participation au projet pilote Weather4UN.

L’OMM n’est pas la seule organisation internationale présente sur les bords du Léman. La Suisse est le plus grand centre mondial pour l’action humanitaire notamment en hébergeant sur son sol des organisations comme le CICR, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, mais aussi un nombre important d’ONG actives dans le domaine. Les changements climatiques sont d’ores et déjà à l’origine de nombre de migrations et de conflits à travers le monde.

La Suisse tient à se mobiliser et à soutenir les actions de l’OMM et des organisations qui œuvrent à l’adaptation et à l’atténuation des changements climatiques. Cet engagement fait écho à l’ADN humanitaire de notre pays. Le 150e anniversaire de l’Organisation météorologique mondiale nous rappelle l’importance majeure de la coopération internationale, notamment dans le domaine du temps, de l’eau et du climat. La Suisse est fière de pouvoir héberger une organisation aussi importante que l’OMM et s’engage à continuer de lui offrir les meilleures conditions pour la prospérité de ses activités. Mes vœux les meilleurs à l’OMM, et un grand merci pour votre précieux travail.


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