52nd session of the United Nations Human Rights Council in Geneva (fr)

Geneva, 27.02.2023 - Address by Federal Councillor Ignazio Cassis, Head of the Federal Department of Foreign Affairs (FDFA) – Check against delivery

Monsieur le Président du Conseil des droits de l’homme,
Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
Monsieur le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies,
Monsieur le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,

Soyez les bienvenus dans la Genève internationale pour cette 52e session du Conseil des droits de l'homme.

L’année dernière, je m'exprimais ici, devant vous, peu après l'agression militaire russe contre l'Ukraine. Depuis 368 jours maintenant, les forces armées russes violent de manière flagrante la Charte de l'ONU. J'ai vu de mes propres yeux à Kyiv les dévastations de cette guerre.

Je renonce ici à dresser une liste exhaustive des violations horribles du droit international humanitaire et des droits de l'homme, commises dans cette guerre.

Les rapports d’enquêtes révèlent des:

-    Massacres de civils ;
-    Violences sexuelles ;
-    Camps de détention et de torture ;
-    Déportation d'enfants et d'adolescents ;
-    Répression et emprisonnement des opposants.

Nous pensions ne plus jamais devoir dresser une telle liste en Europe. Nous avions tort.
Et ceci ne concerne pas uniquement cette guerre, mais bien de conflits dans le monde entier.


Mesdames et Messieurs,

Nous commémorons cette année les 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Il y a 75 ans, les États fondateurs de l'ONU se sont engagés ensemble à protéger l'individu contre l'arbitraire. Plus jamais les individus ne devaient pouvoir être privés de leurs droits et libertés fondamentales par un État.

Malheureusement, depuis 1948, le monde collectionne les « encore » !

Encore des millions de femmes, d’hommes et d’enfants, privés de leurs droits individuels absolus.

Encore tant de personnes emprisonnées, voire torturées, pour avoir exprimés leur opinion.

Encore tant de personnes exécutées sur la base de procès expéditifs et d’aveux obtenus sous la contrainte.

Encore tant de personnes contraintes de fuir en raison de leur genre, de leur langue, de leur identité, de leur religion.

L’Ukraine est en première ligne aujourd’hui, mais je n’oublie pas tous les drames humains dont ce Conseil est saisi.

Bien sûr, au cours des 75 dernières années, des progrès importants ont été réalisés en matière de respect des droits de l'homme. De plus en plus d'États ratifient les conventions pertinentes pour protéger leurs citoyens contre la loi du plus fort.

L'un des plus grands progrès est sans doute la création des différents tribunaux spéciaux, sans oublier la Cour pénale internationale.

L’accès à l'éducation, à la santé ou à l'égalité des hommes et des femmes devant la loi représentent aussi des évolutions positives.
Cependant, l’espoir de voir la démocratie, l'État de droit et les droits de l'homme s'imposer dans le monde entier, ne s'est pas concrétisé.
Nous constatons toujours un écart entre l’engagement des Etats et la réalité.


Excellences,

C’est là l’importance capitale de ce Conseil des droits de l’homme !
Nous devons aborder ici et maintenant les sujets désagréables :

-    les droits de l’homme sont insuffisamment mis en œuvre - voire systématiquement violés - dans de nombreux pays;
-    nous faisons souvent un pas en avant, puis deux pas en arrière. L’agression militaire russe nous le montre.

Mais cela ne signifie certes pas qu'il faille baisser les bras !
Nous ne remettons pas non plus en cause la loi et la police parce qu’il y a des infractions et des crimes.

Que faut-il faire ? - me direz-vous

1.    Premièrement, nous devons nous parler clairement, nommer les choses telles qu'elles sont.

2.    Deuxièmement, nous devons documenter les violations dans le monde entier.

3.    Troisièmement, nous devons amener ceux qui ont commis des crimes à rendre des comptes. Sans justice pour les victimes, aucune paix durable n'est possible !

4.    Quatrièmement, nous devons renforcer le multilatéralisme et le focaliser davantage sur son but primordial :  la paix.
Les Etats doivent assumer leur responsabilité et respecter leurs obligations dans l’esprit de la Déclaration universelle des droits de l’homme et des Conventions de Genève.
Nous devons continuer à exiger que ces obligations soient mises en œuvre.
Je le fais - ici et maintenant !

5.     Enfin, cinquièmement, nous devons utiliser la meilleure arme que l’être humain possède: le dialogue ! Encore et encore. Il n’y a pas de paix sans dialogue, surtout quand on est en désaccord.

Voilà, Mesdames et Messieurs, comment la Suisse est prête à chercher des solutions.

Voilà comment nous sommes déterminés à travailler avec vous au sein de ce Conseil.
Dans l'intérêt de mon pays tout comme des vôtres.

Je vous en remercie.


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