«La ville: berceau de la politique, lieu de vie et acteur-clé du changement» (de/fr)

Bern, 31.08.2017 - Montreux, 31.08.2017 - Speech by the Federal Councillor Didier Burkhalter at the Cities Day (Städtetag) - Check against delivery

Monsieur le Président, Lieber Kurt,
Monsieur le Syndic de Montreux, Cher Laurent,
Mesdames les Conseillères d’Etat, Chère Jacqueline et chère Béatrice,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,

Ces dernières années, j’ai parcouru le monde. J’ai vu des villes de toutes les couleurs et de toutes grandeurs; certaines abritant (plus ou moins bien) 2 ou 3 fois l’équivalent de toute la population de la Suisse, d’autres ayant surgi sous forme de gigantesques camps dans des déserts.

Et j’ai ressenti - au fond de mon cœur - toujours davantage à quel point mes racines étaient plantées dans une ville bien plus petite et sereine que New York, Sao Paolo ou Jakarta ou encore le camp d’Azrak ou les bidonvilles de Beyrouth ou Bogota, bref la saga des villes géantes – celle de Neuchâtel en l’occurrence. Albert Camus  le disait: «Les grandes villes sont le seul désert à notre portée». Peut-être est-ce parce que j’y ai consacré une bonne partie de ma vie en politique et que nous y habitons depuis plus de 25 ans avec mon épouse et ma famille. Peut-être est-ce parce que le monde est trop bruyant / trop géant? En tous les cas, cela me fait plaisir, aujourd’hui et à quelques semaines de la fin de mon engagement politique, d’être avec vous non pas seulement de parler du partage – mais de partager des réflexions sur le rôle de la cité dans notre pays et dans notre monde.

Je garde un beau souvenir de ma précédente participation à cette «journée des villes». C’était à Neuchâtel, précisément, alors que cette cité - belle et rebelle - célébrait ses mille ans. Nous avions alors parlé «doucement», plus exactement de l’importance de «l’infrastructure douce» des villes et des quartiers dans notre communauté.

Aujourd’hui, avec la même douceur, j’aimerais vous parler de la force, de la force des villes et de leurs habitants comme acteurs-clé dans le monde, pour répondre aux défis de notre temps.

De tous temps, les villes et leurs habitants ont été des moteurs de changement. De tous temps, les villes ont été à l’avant-garde. Elles ont une force extraordinaire qui se réinvente sans cesse, et qui réinvente et remodèle le monde.

En 2015, l’«Etat islamique» s’attaquait aux ruines de l’antique Ninive  en Irak. Ninive: c’est une des premières villes connues de l’histoire de l’humanité. Or c’est bien la fondation des premières villes, en Mésopotamie, voici quelques 6'000 ans, qui avait révolutionné les sociétés humaines.

Auparavant, les sociétés vivaient en autosuffisance; elles étaient axées sur la survie de l’individu et de la famille. La naissance des villes fit émerger des valeurs: une solidarité au-delà du lien familial: Certains corps de métiers dépendaient  des autres, de leur production et de l’échange du commerce.

De cette nouvelle organisation de la société découla l’émergence d’une conscience de la communauté. Ce fut– au fond - la naissance de la politique: la ville, que les grecs appelleront quelques milliers d’années plus tard «polis», faisant de la politique l’art de gérer la cité. S’en suivit l’institutionnalisation des échanges par la monnaie, son cadrage par le droit, l’invention de l’écriture, l’émergence des sciences, de la culture aussi… Bref: la naissance des civilisations...

Ce n’est pas un hasard si les terroristes du soi-disant «Etat islamique» – puisant avec leurs griffes dans avec leur vision obscurantiste du monde - s’en prennent aux symboles de cette révolution, aux ruines de Ninive ou à celles de la ville –plus «récente» et pourtant toujours antique - de Palmyre en Syrie. Ces lieux furent les berceaux de bouleversements majeurs à l’échelle humaine qui définissent encore en partie notre société des dizaines de siècles plus tard.

La barbarie ne s’arrête pas à la destruction de vestiges anciens de villes. C’est un phénomène tristement récurrent que de voir des villes avec toute leur complexité et leur foisonnement de vie happées par les horreurs de la guerre; détruites par les éboulements de l’histoire…

Il y a 75 ans, débutait la bataille de Stalingrad; la guerre en milieu urbain dévoilait ses terreurs et sa désolation. Entre l’été et l’hiver, la ville était devenue une ruine et ne semblait plus capable de retrouver jamais un printemps. De notre temps, il est devenu fréquent que des villes vivent un calvaire, comme Alep ou Mossoul. Aujourd’hui, c’est la ville de Raqqa, en Syrie, avec ses 20’000 hommes, femmes et enfants, qui est au cœur des batailles. La population civile, qui remplissait les rues, les places et les commerces de la ville subit aujourd’hui de toute part des assauts. Le pire serait l’indifférence et notre monde n’en est plus très loin: La Suisse – elle - appelle toutes les parties au conflit à protéger la population civile et à respecter le droit international humanitaire.

Revenons à la ville qui a donc inventé la politique. Quand on habite ensemble dans des lieux resserrés, quand la société s’organise en groupes de métiers qui se spécialisent, il devient urgent de gérer, d’organiser et de développer le lieu de vie commun; d’établir des règles pour une cohabitation respectueuse. La langue française donne à la personne qui jouit des droits civils et politiques le nom de citoyen, c’est-à-dire, littéralement, la personne qui réside dans la cité. Et l’on dit de quelqu’un qu’il est urbain pour indiquer qu’il se comporte avec courtoisie.

Je ne sais pas si c’est de cette «courtoisie» dont on voulait parler lorsqu’on a rédigé l’art. 50 de notre nouvelle constitution fédérale qui parle de «la situation particulière en milieu «urbain». Mais les mots ont toujours un sens, qui plonge parfois ses racines profondément: ces références à la naissance des règles de la vie commune et de la politique au cœur des villes ont des racines millénaires.

La ville est un monde en modèle réduit.  Les attentes de la société et de la communauté s’y cristallisent. Elles sont plus immédiates, plus pressantes, réajustées au quotidien. La ville est un milieu exigeant – de par son exiguïté et la promiscuité qui y règne. Elle exige de l’inventivité pour que les «citoyens «puissent s’épanouir et jouir de leurs libertés. En un mot: pour qu’ils puissent être heureux. Le vivre ensemble implique des défis qui se posent de manière plus aiguë dans les villes.

Quittons les rives du Tigre et de l’Euphrate pour revenir sur les bords enchanteurs du lac Léman. Les grands défis actuels de notre pays, et parfois même de notre planète, se font ressentir en particulier dans les villes. La Suisse urbaine est confrontée à des évolutions de la société avant le reste du pays. De par sa forte connexion au monde, elle est sensibilisée en premier au besoin de changement, aux évolutions nécessaires pour rester compétitifs, pour rester un bon cadre de vie, pour préserver notre environnement.

Ces changements, ce n’est pas ‘la ville’ au sens abstrait qui les vit : ce sont ses « habitants ». Car la ville n’est pas une finalité en soi ; C’est d’abord un lieu de vie. L’implication des ‘citoyens-citadins’ dans la gestion de leur cité est centrale. Bien sûr, nous pouvons nous appuyer sur des spécialistes, des urbanistes, des planificateurs et sur leur travail de valeur. Mais en fin de compte, ce sont les habitants des villes qui doivent s’impliquer, se prononcer, débattre et prendre des décisions politiques sur les grands enjeux qui les affectent au quotidien. Ce sont eux qui sont les utilisateurs de la ville, qui la font respirer. Ce sont eux qui bouderont une place mal conçue ou au contraire en feront un lieu de vie vibrant de rencontres et d’échanges. Et c’est donc avec eux qu’il faut planifier, urbaniser, réaliser.

La ville, c’est l’humanité...

La forte densité de population des villes favorise aussi la recherche de compromis. Les habitants des villes comprennent en général assez naturellement la nécessité de travailler ensemble, et non pas les uns contre les autres, puisque l’on vit si proches et que l’on utilise ensemble les espaces «publics».

Les villes font la preuve au quotidien que la culture du consensus est une grande force. Une force qui, au fil des siècles, s’est ancrée dans l’ADN de la culture politique suisse. Et c’est d’ailleurs précisément cette culture qui inspire l’action de la Suisse au-delà de ses frontières.

Autrement dit : il n’y a vraiment rien d’étranger à notre politique étrangère.

Au niveau global, plus de 50% de la population vit dans des centres urbains : tendance rapidement croissante. D’ici 30 ans, 70% de la population mondiale vivra dans des villes, soit 6,5 milliards de personnes. Avec des conséquences de taille dans beaucoup de domaines.

Vor zwei Jahren hat sich die internationale Gemeinschaft im Rahmen der Vereinten Nationen globale Ziele für eine nachhaltige Entwicklung der Erde gesetzt. Das ist die „Agenda 2030“: Siebzehn Ziele für nachhaltige Entwicklung. Eines dieser Ziele ist den Städten gewidmet: Das Ziel „11“ wahrscheinlich eine Hommage an die Stadt Solothurn, lieber Kurt, weil es die Lieblingszahl deiner Stadt ist.

Dieses Ziel verpflichtet die internationale Gemeinschaft, «Städte und Siedlungen inklusiv, sicher, widerstandsfähig und nachhaltig zu machen». Nicht mehr und nicht weniger, das Ziel bringt zum Ausdruck, dass eine nachhaltige Entwicklung ohne nachhaltige Stadtentwicklung nicht erreichbar ist: Bald werden zwei Drittel der Weltbevölkerung in Städten leben, die extreme Armut ist häufig auf Städte konzentriert, und es fällt den urbanen Zentren oft schwer, das rasante Bevölkerungswachstum aufzufangen. Nochmals: man muss São Paolo oder Jakarta gesehen haben, um das Ausmass dieser Herausforderungen zu begreifen.

Aber denken wir auch an Freetown, in Sierra Leone, wo ein Erdrutsch in einem unkontrolliert besiedelten Gebiet vor zwei Wochen hunderte Todesopfer gefordert hat. Die Schweiz hat entschieden, die Arbeit des Roten Kreuzes vor Ort zu unterstützen. Damit soll insbesondere die Ausbreitung der Cholera unter den Tausenden von Überlebenden, die alles verloren haben, bekämpft werden. Die Schweiz engagiert sich aber auch für die Prävention, sowohl bilateral wie auch multilateral, vor allem im Rahmen der UNO – (das ist das Ziel 13 – diesmal sagen wir eine Glückszahl). Die Schweiz verfügt über grosse Erfahrung auf diesem Gebiet, muss sie sich doch seit Jahrhunderten vor den Naturgefahren schützen, die insbesondere von ihren Bergen und ihren Fliessgewässern ausgehen. Solche Präventivmassnahmen können sehr viele Menschenleben retten. Ich werde nie den Besuch dieser Schule in einem Slum in Bogotá vergessen, in einem Quartier namens Soacha, wo das ganze Dorf faktisch in einer Bauverbotszone befindet. Es wurde auf einem kleinen Hügel und an dessen Flanken errichtet und nach heftigen Regenfällen rutschen jedes Jahr ganze Hänge ins Tal und gefährden viele Menschen an Leib und Leben.

Die Abbruchstellen lagen wenige Meter von der kleinen Schule entfernt. In den Augen der Kinder war das ganze Glück der Welt zu lesen – das Glück, Kind zu sein – aber auch eine grosse Angst. Diese Angst , die die Freiheit vermeidet. Das ist was Franklin Roosevelt sagen wollte, als er mal die Freiheit so beschreiben hatte: „.Die Freiheit, überall in der Welt keine Angst zu haben“

Deshalb ist es so wichtig, dass die Städte und ihre Bevölkerung der Motor des Wandels sind. Und nicht unbedingt ein Dieselmotor mit hohen Emissionen! Städte belegen zwar nur 2 Prozent der Erdoberfläche, sie stossen aber 70 Prozent der Treibhausgase aus und beschleunigen damit den Klimawandel. Die schlechte Luftqualität und ihre Auswirkungen auf die Gesundheit sind ein grosses Problem in vielen Metropolen. Und die Städte sind aufgrund ihrer hohen Bevölkerungsdichte von den Auswirkungen des Klimawandels besonders betroffen. Ein aktueller Bericht warnt, dass die australische Stadt Melbourne mit mehr als 4 Millionen Einwohnern in nur 10 Jahren unter Wassermangel leiden wird. Und das ist kein Einzelfall.

Die Schweiz setzt sich weltweit dafür ein, die Auswirkungen von Städten auf die Umwelt zu verringern. Wir wollen unseren Nachkommen einen lebensfähigen und gesunden Planeten hinterlassen. Unsere Bundesverfassung hält in der Präambel fest, dass wir eine Verantwortung gegenüber der Schöpfung und gegenüber den künftigen Generationen haben.

Der Klimawandel und die Luftverschmutzung machen nicht an Stadträndern oder Landesgrenzen halt.

Stürme, wie jener, der in den letzten Tagen die amerikanische Stadt Houston verwüstet hat, oder Bergstürze, wie jener in Bondo gab es schon immer, aber sie werden wahrscheinlich durch den Klimawandel häufiger oder stärker.

Es genügt schon, einen Gletscher aus der Nähe zu betrachten, wie ich es am Nationalfeiertag unweit von hier in Les Diablerets getan habe, um die Auswirkungen der Klimaerwärmung auf unsere Alpen zu sehen, die besonders sensibel auf den Klimawandel reagieren.

Neben den langfristigen Kampf gegen den Klimawandel werden wir uns auch ein Stück weit an die neuen Umstände anpassen müssen – der Bund hat vor kurzem konkrete Projekte dazu vorgestellt – darunter auch städteplanerische Massnahmen, um in den Städten gegen Hitzewellen zu kämpfen. Auch international engagiert sich die Schweiz:

- Als Mitglied der Koalition für Klima und saubere Luft hat die Schweiz im Rahmen einer öffentlich-privaten Partnerschaft ein Projekt initiiert, bei dem die Busse der Verkehrsbetriebe in Bogotá mit Partikelfiltern ausgerüstet werden. Dies ermöglicht eine Reduktion der CO2-Emissionen und eine erhebliche Verringerung der Feinstaubemissionen. Die bessere Luftqualität kommt direkt den acht Millionen Menschen in Bogotá zugute. Ähnliche Projekte werden in Santiago de Chile, in Nanjing und in einer Partnerstadt von Montreux realisiert, in einem Bezirk von Beijing. In China flossen die Erkenntnisse aus dem von der Schweiz mitgetragenen Projekt in die Revision des nationalen Luftreinhaltegesetzes ein. Es darf also langfristig mit positiven Auswirkungen für mehr als eine Milliarde Menschen gerechnet werden.
(Ich erinnere mich übrigens gut an eine Diskussion, die ich mit meinem chinesischen Amtskollegen führte, als ich noch Gesundheitsminister war. Er sagte mir: „Weiss du, wenn du in der Schweiz einen Fehler machst, wirkt sich das auf acht Millionen Menschen aus“ – „aber ich“, fügte er hinzu, „wenn ich einen Fehler mache, trifft das eine Milliarde Menschen“.)

- Ein anderes Beispiel für ein Projekt der Schweiz: In der westukrainischen Stadt Winniza mit rund 400 000 Einwohnern trug die Schweiz zur Einführung eines modernen Energiemanagements bei. Dank Massnahmen wie der Versorgung mit erneuerbaren Energien, namentlich Zentralheizungen mit Holz, und der Verbesserung der Fernwärmeheizung konnte die Stadt ihren Kohlenstoff-Fussabdruck senken. Sie wurde dafür mit dem Europäischen Pendant zum  Schweizer Label «Energiestadt» ausgezeichnet.

- Ein anderes Beispiel im Wassersektor: Sie wissen am besten, wie zentral und gleichzeitig wie heikel die Trinkwasserversorgung einer Stadt ist. Sie kann durch den Klimawandel gefährdet werden. Sie kann aber auch durch Konflikte beeinträchtigt werden. Dies ist in der Ostukraine, in der Stadt Donezk, der Fall. Dort sind die Folgen des Konflikts, der das Land spaltet, auch bei den Wasserwerken spürbar. Sie versorgen die vier Millionen Einwohner von der Region mit Trinkwasser – und dies auf beiden Seiten der «Kontaktlinie», in anderen Worten der Front.
Die Schweiz lieferte in den letzten Jahren mehrmals die Chemikalien, die für die Wasseraufbereitung und folglich für die Trinkwasserversorgung auf beiden Seiten der Front notwendig sind. Die Schweiz ist das einzige Land, das gleichzeitig auf beiden Seiten der Trennlinie aktiv ist. Ich hatte die Gelegenheit, im Frühling dieses Jahres einen solchen Konvoi persönlich zu begleiten. Und ich verspürte grosse Freude, als ich sah, wie sich die Schweiz für die Trinkwasserversorgung der Bevölkerung aus der ganzen Region Donezk einsetzt.
Ich war stolz, als ich die von der Humanitären Hilfe der Schweiz gecharterten LKWs sah. Sie trugen die rote Fahne mit dem weissen Kreuz, die als Garantin für Unparteilichkeit, als Freipass für die Durchfahrt und als Symbol der Menschlichkeit steht.

Eine andere grosse Herausforderung für die Städte dieser Welt ist die Marginalisierung von sozial verletzlichen Bevölkerungsgruppen. Dabei denke ich insbesondere an die Jugendlichen. Ich hatte die Gelegenheit, anlässlich eines Besuchs im Herbst letzten Jahres Jugendliche aus den Vororten von Tunis zu treffen. Die Jugendarbeitslosigkeit in Tunesien ist nach wie vor sehr hoch – auch sechs Jahre nach dem sogenannten arabischen Frühling. Das Land hat bezüglich Demokratisierung bemerkenswerte Fortschritte erzielt, die es zu unterstützen gilt. Übrigens war es ein junger Verkäufer ohne Zukunftsperspektiven, der die Ereignisse von 2011 ausgelöst hatte.

Heute entscheiden sich viele tunesische Jugendliche ohne Zukunftshoffnungen für den Weg ins Exil. Sie schliessen sich den Migrationsströmen nach Europa an und wenden sich manchmal auch dem gewalttätigen Extremismus zu. Die Schweiz engagiert sich auch deshalb in den Vororten von Tunis. Sie trägt dazu bei, die Chancen der Jugendlichen auf dem Arbeitsmarkt zu verbessern und ihre Teilnahme am politischen Leben zu stärken. Die jungen Menschen werden in Konsultationsmechanismen einbezogen – ganz ähnlich wie bei uns in den Städten. Diese Mitwirkung ist zentral, denn sie vermittelt einen Sinn für die Gemeinschaft und fördert das staatsbürgerliche Bewusstsein. Ich habe mit diesen Jungen  gesprochen- sie sind echt stolz dorthin (zu diesem Quartier) zu gehören. Sie haben wieder Hoffnung und Perspektiven.

Aber nicht nur die Städte in Ländern, die ganz anders sind als die Schweiz, stehen vor Herausforderungen. Auch die Schweizer Städte sind mit Problemen konfrontiert. Nehmen wir das wachsende Mobilitätsbedürfnis und seine Auswirkungen auf Klima und Umwelt oder den Zugang zu Wohnraum, der die Problematik der sozialen Ausgrenzung und der Raumplanung widerspiegelt, oder die städtische Zersiedelung, die zunehmenden Zentrumslasten, um nur einige Herausforderungen zu nennen. Für jede dieser Problematiken braucht es spezifische Lösungen. Diese müssen von den Städten in Zusammenarbeit mit den Nachbargemeinden, den Kantonen und bei Bedarf mit dem Bund erarbeitet werden.

Das Subsidiaritätsprinzip, das dem Föderalismus zugrunde liegt, sieht vor, dass die Probleme möglichst nahe bei den Bewohnern angegangen werden. Daher müssen Diskussionen mit den Bürgern auf Ebene der Städte und der Agglomerationen geführt werden. Die Betroffenen müssen die Möglichkeit haben, auf diese Themen Einfluss zu nehmen und politisch mitzuentscheiden.

Und es ist folglich vor allem an Ihnen, sehr geehrte Damen und Herren, Vertreterinnen und Vertreter der Städte, die geeigneten Lösungen zu finden. Denn Sie kennen die Herausforderungen Ihrer Gemeinden und die Bedürfnisse Ihrer Bevölkerung am besten und dieses System funktioniert: Die Schweizer Städte behaupten sich ausgezeichnet. Das beweist einmal mehr eine internationale Vergleichsstudie, die die Lebensqualität in Städten der Welt untersucht hat. Vier Schweizer Städte sind gemäss dieser Studie weltweit unter den ersten fünfzehn.

Mesdames et Messieurs,

Dans notre pays, les villes offrent aujourd’hui une grande qualité de vie à leurs habitants.

D’ailleurs même à leurs plus petits habitants : les abeilles qui se sentent apparemment particulièrement bien dans les villes : non seulement une ruche urbaine produit environ deux fois plus de miel qu’une ruche à la campagne, mais le miel produit est également moins pollué en raison de l’absence de pesticides et d’insecticides dans les milieux urbains.

C’est réjouissant pour le miel produit par les 500'000 abeilles que la Suisse a offert à l’ONU il y a tout juste 5 ans pour les 10 ans de son adhésion et qui butinent dans les jardins du Palais des Nations. C’est aussi réjouissant quand on sait à quel point les abeilles sont menacées alors qu’elles jouent un rôle-clef dans nos écosystèmes (ce qui avait amené Albert Einstein à affirmer que la survie de l’humanité dépendait de celle des abeilles).

J’ai d’ailleurs pris avec moi quelques-uns de ces pots de miel que nous faisons « for a sweeter world » - et nous les donnerons à l’équipe qui a travaillé pour cette « journée des villes ». Ce n’est pas un cadeau géant, c’est un petit cadeau du cœur.

Les villes sont donc attractives. Les pôles urbains constituent aujourd’hui les moteurs de l’économie de régions entières. Ce succès a un prix : des centres prisés signifient que les problèmes liés aux transports augmentent et la pression sur le prix du logement et des lieux de travail, notamment dans l’industrie, se font sentir au centre-ville.

Si la politique a un rôle déterminant à jouer, elle peut s’appuyer sur la science, l’architecture, l’urbanisme.

Les solutions et les visions élaborées dans des institutions de recherches, tel que le laboratoire installé par l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich à Singapour, peuvent contribuer à la réflexion. Les chercheurs y travaillent sur la question de la résilience des villes ; ils veulent savoir comment les métropoles de l’avenir pourraient contribuer à protéger davantage les milieux naturels.

Prenons ici la notion de ‘smart city’. Il s’agit en fait d’optimiser des processus complexes, notamment des flux de trafic grâce aux nouvelles technologies. Quant aux villes, elles peuvent servir de laboratoires d’idées et de projet. Une bonne solution étant toujours vite reprise et exploitée ailleurs. Et les réseaux de villes, comme le vôtre, peuvent jouer un rôle d’incubateur et de multiplicateur. Aussi au plan international.

Au fond, les villes sont un carrefour humain : elles sont un lieu exceptionnel pour favoriser la rencontre, l’interaction entre les personnes. Je ne parle pas d’échanges virtuels, mais bien de rencontres réelles. Les premiers bourgs déjà se sont constitués autour de places de marchés et des lieux de commerce. L’agora et le forum jouaient un rôle central dans la vie politique des polis et des cités antiques.

Aujourd’hui, les échanges sociaux entre les citoyens, les interactions sur les places publiques, sur les terrasses de café, dans les rues, les parcs, dans les centres de congrès, les lieux culturels, les stades de football ou autre lieux publics sont l’essence même de la ville.

Votre réunion annuelle est placée sous le thème de l’économie dite collaborative. L’espace public est, par définition, un espace partagé. L’idée selon laquelle il y aurait, dans les villes, certaines ressources partagées, y compris économiques, ne date donc pas d’hier, même si l’expression d’économie collaborative est nouvelle. L’utilisation solidaire des biens communaux au Moyen-Âge était une façon d’utiliser ensemble une ressource limitée. Les transports en commun ne sont en principe rien d’autre. C’est une attitude rationnelle et elle l’est d’autant plus lorsque la place est un bien limité. L’idée de mettre des voitures individuelles ou des vélos en partage peut améliorer la qualité de vie lorsque la densité de population est élevée. Encore faut-il des règles claires et un comportement civique – donc urbain - pour que la foison de vélos, par exemple, contribue au bien-être mais ne devienne pas une jungle.

Une voiture privée a un taux d’occupation moyen qui dépasse à peine la personne de son conducteur. Cela favorise évidemment les engorgements dont souffrent beaucoup d’agglomérations et qui posent des défis écologiques et économiques. C’est dans l’intérêt de tous si de nouvelles idées, issues de la notion de partage et assurément appuyées sur les technologies les plus modernes – peuvent réduire les bouchons et les longues heures pendant lesquelles des véhicules occupent inutilement l’espace public. Tout comme il peut être, par exemple, dans l’intérêt de tous que dans les villes et communes situées au bord de l’un de nos beaux lacs, des offres de partage de bateaux se mettent en place – comme on en voit les premiers signes au bord du Léman.

Cela peut permettre de mieux exploiter la place limitée et assez mal utilisée dans les ports, tout en donnant à un plus grand nombre de personnes la possibilité de naviguer …  ailleurs que sur internet ! De tels exemples se multiplieront certainement dans un avenir proche. L’économie du partage ouvre des chances pour la société, pour l’économie, pour l’emploi et pour l’environnement aussi. La marge de manœuvre entrepreneuriale – la liberté - des acteurs de cette économie en pleine invention sera un critère important. Le rôle de l’Etat, c’est de favoriser ces développements - en offrant des conditions-cadre attrayantes. C’est aussi de veiller à la protection légitime des consommateurs et des travailleurs – à leur couverture sociale – et la lutte contre les distorsions du marché en veillant à ce que la concurrence reste loyale.

Les villes sont, à cet égard aussi, des laboratoires : chaque ville peut tenter une voie différente pour encadrer ou inciter les différents efforts entrepris dans le contexte de l’économie,  du partage. Que ce soient des espaces de travail partagés, des locations d’appartement à courte durée, la mise en location de vélos ou des services plus ou moins sophistiqués de co-voiturage p.ex., (à vous de tester et de trouver les meilleures voies pour l’avenir, puis de les partager)

Un dernier mot,

Mesdames et Messieurs,
Et chers amis

et c’est le mot merci.

Je sais que les villes suisses ont conscience qu’elles ont une responsabilité, non seulement à l’égard de leurs habitants mais aussi à l’égard de la planète et de l’humanité. Ainsi, c’est ici, à Montreux, que se sont tenues ces dernières années plusieurs grandes conférences de portée internationale sur la Syrie ou sur le nucléaire iranien.

À Crans-Montana s’est tenue le mois passé une conférence sur Chypre. A Genève, l’hospitalité mondiale de la Suisse, de la ville et du canton pour les organisations internationales, les conférences, les ONG, les missions étrangères et pour de nombreuses autres plateformes internationales, est extraordinaire: Genève est ainsi devenue un des principaux centres de la gouvernance globale. Lausanne et Zurich, mais aussi des endroits plus petits comme Macolin ou Glion, ont accueilli des rencontres internationales récemment. Rien de tout cela ne pourrait se faire sans votre engagement; tout cela peut se faire grâce à la volonté politique des autorités des cités, grâce à leur force de mouvement et grâce au soutien critique ou convaincu des habitants, des « citoyens »… Alors : Merci, de la part de la Confédération.Et merci à titre personnel, à vous toutes et tous, chaleureusement et du fond du cœur.


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