Marché-Concours national de chevaux à Saignelégier

Bern, 13.08.2023 - Rede, 13. August 2023: Marché-Concours national de chevaux à Saignelégier; Bundesrätin Elisabeth Baume-Schneider - es gilt das gesprochene Wort

Monsieur le Président du Gouvernement de la République et canton du Jura,

Monsieur le Président du Conseil d'Etat du canton du Valais,

Monsieur le Président du Marché-Concours,

Mesdames et Messieurs en vos titres et qualités,

Chers éleveuses et éleveurs, chers amis du cheval,

 

Le Marché-Concours national de chevaux trotte avec aisance dans le peloton de tête des manifestations populaires estivales en Suisse. C'est bien ainsi.

Comme vous l'aurez peut-être lu dans la presse, je remplace ma collègue Viola Ahmerd et je suis certaine que vous vous associez volontiers à moi pour lui souhaiter un prompt rétablissement. Si je peux comprendre la déception valaisanne, je concède toutefois ne pas être pétrie d'inquiétude quant à la représentation de l'hôte d'honneur en terres franc-montagnardes durant ce week-end, depuis quelques jours, voire possiblement depuis quelques longues soirées déjà.

En fait, même sans Marché-Concours, de nombreuses affinités lient les populations jurassienne et valaisanne. Elles ressentent cette affection, cette fidélité, ce sentiment d'appartenance à une communauté, à un territoire, à un terreau fertile en traditions. A Sion comme à Saignelégier, on affiche une ruralité assumée, résolument moderne et innovante.

Un caractère affirmé, voire parfois un brin rugueux est volontiers associé à la population des deux cantons sans oublier sa générosité dans l'accueil et dans l'accent, ce tant en allemand qu'en français ; et pour l'accent je pense surtout à celui des Valaisans ; les Jurassiens n'ayant absolument aucun accent. A peine une petite habitude de précéder les prénoms d'un article. Ainsi, le Président du Conseil d'Etat Valaisan, Christophe Darbellay devient aussitôt le Christophe, et on commentera son discours aux côtés de celui du Jacques, du Vincent et de l'Elisabeth. Il est même probable qu'avec affection, ce soir dans certaines cantines ou guinguettes on parle de notre Christophe.

Bref, lorsque le Valais est hôte d'honneur du Marché-Concours, c'est une chatoyante effusion : des centaines de visiteurs, des vaches d'Hérens, des chevaux Franches-Montagnes, des produits du terroir qui s'associent sans aucune retenue calorique, le tout au son et au rythme des guggens valaisannes qui répondent aux cliques jurassiennes. Rouge et blanc, une combinaison de couleurs valaisannes, jurassiennes.... Et suisses ! Nous nous réjouissons d'ailleurs de partager cette particularité avec les cantons de Bâle-Campagne, Nidwald, Obwald, Soleure et Schwytz. 

Si la représentation valaisanne était assurée, subsistait encore l'impérieuse question de la présence du Conseil fédéral... Nous voici devant vous, mon huissière Mme Halter et moi ressentant tout l'honneur et le bonheur de le représenter.

Alors bien sûr, ce changement de programme a suscité quelques frémissements en matière d'adaptation au sein du Département. Il a fallu qu'on me situe avec précision la région et Saignelégier, que je me renseigne sur la manifestation, son contexte, sa finalité et son lien avec l'actualité politique notamment. Une fois l'itinéraire planifié, j'ai pu renoncer au chauffeur ; tôt ce matin déjà, je me réjouissais, avec une once d'impatience, de participer au Marché-Concours.

Aujourd'hui dimanche, l'ambiance est festive, l'esplanade est colorée et joyeuse, les rues du village, les stands tenus par les sociétés locales accueilleront jusqu'à tard ce soir les visiteurs. Et comme Marché-Concours rime avec rentrée politique, les candidates et candidats aux Chambres fédérales seront de sortie à Saignelégier, même si le délai pour boucler les listes court officiellement jusqu'à la fin du mois. Si je suis bien renseignée, dans le canton du Valais le délai est fixé à demain pour le Conseil national ? Sachant que le choix était possible entre 236 candidat-e-s il y a 4 ans, il y aura du monde et des débats dans les allées convoitées de la foire du Valais à Martigny.

Aber zurück nach Bern; ich freue mich natürlich, Ihnen die Grüsse von Viola Amherd zu überbringen. Sie bedauert es aufrichtig, an diesem Anlass nicht dabei sein zu können. Insbesondere wollte sie all den Züchterinnen und Züchtern ihren Dank aussprechen, die der Armee jedes Jahr rund dreissig Pferde zum Verkauf anbieten. Es wurde mir gesagt, dass die Kundschaft stets zufrieden ist, was hier wohl niemanden erstaunt. Denn mit ihrem folgsamen, geduldigen, ausdauernden und intelligenten Wesen gehören diese Pferde zweifellos zu den besten Rekruten.

Abseits des Militärs hat sich aber auch das Freizeitreiten in den letzten Jahrzenten stark entwickelt und ist weiblicher geworden, was man an der Zunahme der wunderschönen Reitwege in der Region gut erkennen kann. Der Reitsport gewinnt zunehmend an Beliebtheit und ist auch aus dem Tourismus nicht mehr wegzudenken. Auch da kommt der ausserordentliche Charakter der Freiberger zur Geltung und entzückt die Menschen im In- und Ausland.

Il est naturel que le Franches-Montagnes attire l'attention :  Jérôme Voutaz, vice-champion du monde d'attelage, mentionnait voici 2 ans au quotidien la Liberté qu'en participant à des concours internationaux, il découvrait d'autres races, certaines peut-être plus destinées à la compétition d'attelage au niveau des allures.  Et pourtant il reste fidèle au Franches-Montagnes, pourquoi ? "Parce qu'au niveau du caractère, c'est la meilleure race du monde. Ce cheval accepte énormément de choses, il pardonne aussi énormément d'erreurs du meneur".

Dans les discours du Marché-Concours, on retrouve régulièrement le vocabulaire lié au monde du cheval ; il serait en effet téméraire de s'exprimer dans le cadre du banquet officiel de l'emblématique manifestation de ce jour sans mettre au cœur du discours la plus noble conquête de l'homme.

Si on peut s'accommoder de la témérité, il est plus difficile de cohabiter avec l'irrespect et je ne saurais manquer de relever que si aujourd'hui la situation de l'élevage chevalin est plutôt sereine, elle a vécu des années difficiles. En m'inspirant des propos de connaisseurs je peux affirmer que le cheval que nous pouvons apprécier aujourd'hui est d'une part le fruit de l'intelligence et de la pugnacité des éleveuses et éleveurs qui ont su chercher un équilibre entre sélections et croisements, et d'autre part l'expression d'une culture, d'un attachement familial à la terre et aux chevaux.

Et c'est une réalité : du cheval de trait au cheval de loisirs, le Franches-Montagnes galope aisément à travers les époques ; lui aussi est résolument moderne.

Et s'il s'adapte si bien, nous le devons encore et toujours à l'expertise, la ténacité, la persévérance et l'incroyable force de travail des passionnés de l'élevage. Il nous appartient également de célébrer de véritables lignées de familles paysannes, de familles proches de l'élevage.  Éleveuses, éleveurs, naisseuses et naisseurs, vous méritez amplement la reconnaissance des dizaines de milliers de visiteurs de ce Marché-Concours. Grace à vous, à votre travail, votre respect pour le cheval, nous célébrons ce week-end, comme chaque deuxième dimanche du mois d'août, un rituel créant du lien, je l'espère aussi de la compréhension, entre la ville et la campagne, en célébrant la seule race indigène de Suisse, en quelque sorte un joyau de notre patrimoine.

Ich weiss um die Herausforderungen beim Erhalt der Bestände und ich kenne auch die Sorgen um den Nachwuchs im Zuchtbetrieb. Ich und auch der ganze Bundesrat sind uns bewusst über die wirtschaftlichen Schwierigkeiten im Bereich der Landwirtschaft, besonders in der Pferdezucht. Aber ich bin zuversichtlich: die Vermarktung eines Qualitätspferdes wie der Freiberger wird anerkannt, und die Preise stehen nun im Verhältnis zu der Anerkennung, die wir den Menschen schulden, die mit den Pferden arbeiten.

En 2008, à cette même tribune, je prenais la parole en tant que présidente du Gouvernement jurassien. J'avais évidemment demandé à Doris Leuthard, qui représentait le Conseil fédéral, davantage d'attention, voire de moyens financiers. C'est un exercice imposé, le Président du Gouvernement jurassien Jacques Gerber ne dira pas le contraire. Mais j'avais aussi déjà décrit les éleveuses et les éleveurs comme des passionnés, fidèles à l'ouvrage, l'œil expert, sélectionnant les meilleurs sujets en prenant en compte l'ossature, la taille, la musculature, la robe, les jarrets et bien sûr les allures.

A ce sujet, vous entendrez régulièrement lors des courses de trot attelé le commentateur rappeler les atteleurs en leur intimant de surveiller leurs allures. Alors que la campagne pour les élections fédérales palpite déjà, alors que les propos sont parfois clivants, il serait apprécié de "soigner les allures" également dans le cadre des arènes politiques.

Avant de conclure, permettez-moi de partager avec vous sur une note plus personnelle à quel point c'est un honneur immense, et une émotion particulière, que de représenter le Conseil fédéral précisément ici. Je suis invitée, et pourtant je me sens tellement à la maison. Toutefois, bien vite le confort de ma tendresse à l'égard de mon canton, ma fidélité à mes racines paysannes ont laissé place à une certaine appréhension car je mesure aussi la responsabilité qui m'incombe, et je veux ici vous assurer de ma fidélité à mon mandat de conseillère fédérale et de mon attachement à mes racines cantonales.

Le Marché-Concours réserve pour chacune et chacun de belles émotions. Aujourd'hui, ma conviction reste inchangée ; je peux légitimement affirmer qu'au-delà de la région, c'est l'ensemble de notre pays qui bénéficie grandement de l'attention portée à nos races indigènes. Je pense aussi naturellement à la race des vaches d'Hérens et permettez que je mentionne avec un petit clin d'œil les moutons Nez noirs du Valais.

Mesdames et Messieurs, je ne saurais conclure sans remercier les organisateurs et tous les bénévoles qui gravitent autour du Marché-Concours et qui font un travail formidable. Ils sont "Héroïque", "Vaillant" et "Tacticien" quand il font face à l'"Imprévu".  Des qualités qu'on ne peut qu'admirer, qu'on soit "Elu", "Chasseur" ou "Vagabond". Cher public si vous n'avez pas reconnu au moins 4 étalons Franches-Montages célèbres dans ma dernière phrase, je vous invite à faire le détour du côté du petit musée du président pour étudier un brin les lignées de chevaux. C'est à deux pas d'ici.

Je vous remercie pour votre attention, longue vie au Marché-Concours, à l'amitié entre le Jura et le Valais, à l'amitié entre les deux cantons et la Confédération !


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