18. Kongress der Weltorganisation für Meteorologie (Rede auf Französisch)

Genf, 03.06.2019 - Rede von Bundesrat Alain Berset anlässlich der Eröffnung des 18. Kongresses der Weltorganisation für Meteorologie in Genf – es gilt das gesprochene Wort.

Vous êtes réunis à l'occasion du XVIIIe Congrès de votre organisation et Genève est le lieu idéal pour cette rencontre.  

Pour son esprit de coopération internationale d'abord, coopération de plus en plus remise en question, comme chacun sait. Mais aussi pour son histoire, qui fait d'elle un lieu de rayonnement, ce qui est essentiel à une époque où l'obscurantisme progresse, notamment avec le climato scepticisme.  

C'est en effet de Genève que celui qui fut peut-être la principale figure du siècle des Lumières a diffusé sa pensée. 

Voltaire - car il s'agit bien de lui - le savait : On a vite fait de calomnier, mais établir la vérité prend du temps.  

Ce qui ne l'a pas empêché de persévérer dans sa recherche de la vérité. 

Je le cite : « Quand la vérité est évidente, il est impossible qu'il s'élève des partis et des factions. Jamais on n'a disputé s'il fait jour à midi. »  

Et c'est vrai : établir la vérité demande de la persévérance - et ne va pas sans une alternance de progrès et de revers, d'essais et d'erreurs. 

Pas plus que la science, une politique éclairée ne doit se laisser corrompre par la polémique et la polarisation : Dans le monde entier, les acteurs responsables ont depuis longtemps reconnu cette évidence scientifique. Le réchauffement climatique est d'origine humaine et nous devons prendre des mesures pour le limiter.  

Mais on l'a vu : les temps sont durs pour l'évidence scientifique. Je suis malgré tout persuadé que la raison finira par l'emporter.  

Car sinon, par quoi remplacer des débats fondés sur des faits objectifs ? Une cacophonie de spécialistes autoproclamés ? Une guerre des tranchées des ergoteurs ? Un retour à l'obscurantisme d'avant les Lumières ?  

Je crois que ce n'est le souhait de personne, pas même de ceux qui sèment le doute envers la science.  

L'OMM joue un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique. La communauté internationale a en effet besoin d'informations fiables sur l'évolution du climat. Et c'est grâce à l'OMM et à ses membres qu'elle dispose de ces données.

Les faits sont clairs :  

  • L'an dernier, plus de 60millions de personnes ont subi les conséquences d'événements météorologiques extrêmes.
  • Incendies de forêt, inondations, ouragans ou sécheresse: aucune région du monde n'a été épargnée.  

En 2018, on a enregistré:

  • des incendies de forêt en Europe et en Afrique du Nord, 
  • des inondations en Inde, au Nigeria, au Japon, en Corée du Nord,
  • des sécheresses au Kenya, en Afghanistan et en Amérique centrale

Ces dernières décennies, la gestion des risques de catastrophes naturelles n'a fait que s'améliorer, faisant reculer les pertes humaines. L'OMM et ses membres jouent un rôle déterminant dans ce processus. 

Vous le savez mieux que moi : le président de l'OMM, son secrétaire général et son secrétariat ont fait du bon travail et obtenu d'importants résultats. 

Monsieur Grimes, vous avez présidé aux destinées de l'OMM durant 8 ans. Le XVIIIe congrès de l'OMM va maintenant élire la personne qui reprendra les rênes d'une organisation reconnue et appréciée.  

Vous n'allez pas seulement porter une nouvelle personne à la présidence, Mesdames et Messieurs.  

Vous allez aussi élire les membres du Conseil exécutif pour le prochain mandat, et je me félicite que la Suisse puisse proposer un excellent candidat pour la région VI, en la personne de Peter Binder. 

Même si d'importants progrès ont été réalisés, il reste encore beaucoup à faire. 

Surtout en ce qui concerne le changement climatique.  

Comme toute organisation, l'OMM n'a d'autre choix que de miser sur la capacité d'adaptation et l'agilité à une époque où les défis se multiplient.  

Il se trouve qu'une profonde réforme de la gouvernance de l'OMM doit être approuvée durant ce congrès. Son objectif est d'inscrire l'ensemble de la chaîne de valeur hydrométéorologique et climatologique dans la structure de gouvernance de l'OMM, de manière interdisciplinaire, des mesures aux produits et aux prestations, en passant par les analyses et les prévisions. 

Cette réforme doit permettre à l'OMM d'atteindre plus efficacement ses objectifs. 

La Suisse salue cette proposition de réforme qui permettra à l'OMM de poursuivre son développement. L'OMM sortira renforcée de la suppression des barrières interdisciplinaires. 

Les services météorologiques et hydrologiques nationaux gèrent la majeure partie des infrastructures nécessaires à la fourniture des données hydrométéorologiques et climatologiques.  

Or, de nombreux pays en voie de développement et pays émergents manquent encore des ressources nécessaires pour fournir les prestations voulues.  

Pour ces quatre prochaines années, l'OMM veut donc combler le retard des pays en voie de développement en matière de prestations météorologiques, climatiques et hydrologiques. 

Pour atteindre cet objectif, elle doit pouvoir compter sur une collaboration renforcée, coordonnée et durable avec ses partenaires stratégiques.  

L'OMM est l'organisation la plus à même de coordonner les efforts menés pour combler ce retard, d'offrir une expertise technique et d'encourager les bonnes pratiques.  

Le projet Climandes, que la Suisse a mené de 2012 à 2019 en collaboration avec l'OMM et le Senamhi, le service météorologique péruvien, est un exemple de bonne pratique dans le domaine des initiatives internationales. 

Ce projet a permis de fournir davantage de données, et d'en améliorer la qualité, au profit des agriculteurs notamment. La Suisse octroie aussi un soutien technique et financier à d'autres activités de l'OMM. Cet engagement n'est pas dû au hasard. 

Car, en raison de sa topographie, mon pays a toujours accordé une grande importance à l'hydrologie et à la météorologie. 

Et cela n'est pas près de changer, puisque les scénarios climatiques qui viennent d'être publiés montrent que la Suisse sera plus touchée que la moyenne par les conséquences du changement climatique.  

Pour affronter les problématiques mondiales du changement climatique, nous avons besoin d'une OMM forte, capable d'apporter de véritables solutions aux problèmes de notre monde, des problèmes qui ne feront que s'aggraver si l'on se limite à les gérer ou à les traiter à l'échelon politique.  

Nous avons besoin d'une OMM souple dans ses structures, mais ferme dans la poursuite de ses objectifs et dans sa conviction qu'il n'y a pas d'autre solution que la coopération mondiale.

Le changement climatique nous concerne tous. Il nous faut l'affronter ensemble. 


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