Eröffnung der 40. Session des Menschenrechtsrats (fr)

Bern, 25.02.2019 - Genf, 25.02.2019 - Ansprache von Bundesrat Ignazio Cassis - Es gilt das gesprochene Wort

Monsieur le Président du Conseil des Droits de l’Homme,
Madame la Présidente de l’Assemblée Générale,
Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
Madame la Haute Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme,
Monsieur le Président,
Mesdames Messieurs les Ministres,
Excellences,
Mesdames Messieurs

Un an après le 70ème anniversaire de la DUDH

Ce dernier 10 décembre 2018 nous avons célébré le 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Au cours de cet anniversaire des centaines d’événements ont été organisés à travers le monde et de nombreuses déclarations ont été faites. C’était un bel anniversaire ! Nous avons fait le point des succès et des défaites, identifié les nouveaux problèmes.

Parmi ces derniers, je citerai deux tendances dangereuses: la première consiste à fermer les yeux lorsque nous assistons à des violations ou à la réduction de l’espace de ces droits. La deuxième consiste à parler des droits de l’homme de manière toujours plus générique et abstraite, ce qui n’aide pas les jeunes générations à percevoir l’importance du thème.

Vous avez déclaré, Monsieur le Secrétaire général, que « durant 70 ans, la Déclaration universelle des droits de l’homme a rayonné comme un phare dans le monde ». C’est vrai et je partage pleinement votre affirmation. Mais ce phare ne restera pas automatiquement allumé encore 70 ans. Nous parlons de droits, mais il n’y a pas de droits sans devoirs. Le devoir de nous tous et toutes, dans cette salle et en dehors, de lutter pour ces droits avec courage et détermination, mais aussi de nous concentrer sur l’essentiel, de parler clair et simple.

Cette année nous fêtons le centième anniversaire de la Société des Nations, ce premier effort organisé des Nations pour maintenir la paix. En ces cent ans d’expérience nous avons vécu des hauts et des bas, nous avons appris que rien n’est définitif et que l’humanité tombe souvent dans les mêmes pièges.

Il est important d’en tirer des leçons et de les expliquer aux jeunes. Les défis posés aux droits fondamentaux vont hélas nous accompagner encore longtemps.

Si nous cessons de nous battre pour la liberté et si nous nous habituons à considérer la démocratie et les libertés comme une évidence, nous risquons de tomber à nouveau. Ces droits sont les fondements de nos sociétés démocratiques et c’est notre responsabilité, notre devoir, de les préserver.

Le droit à la liberté d’expression

Prenons par exemple le droit à la liberté d'opinion.

Ce droit est fixé à l’article 19: « tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions (…) ».

Même en Suisse, où ce droit fondamental est inscrit dans la Constitution (article 16), exprimer un avis contraire au main stream peut fâcher. Il s’agit alors de continuer à encourager celles et ceux qui font preuve de courage et osent aller personnellement à l’encontre de la pensée unique, dans le respect des autres, sans besoin de se cacher derrière l’anonymat des médias sociaux!

Je ne peux pas m’empêcher de penser ici aux journalistes, comme par exemple Jamal Khashoggi de l’Arabie Saoudite ou Ján Kuciak de la Slovaquie, assassinées en 2018 à cause de ce courage.

La Genève internationale

Je me réjouis beaucoup de vous donner la plus chaleureuse bienvenu aujourd’hui à Genève, cette ville internationale au cœur d’une Suisse fédérale, ouverte et neutre.

Le rôle international de Genève prend appui sur deux événements majeurs : la fondation de la Croix Rouge en 1863 et la création de la Société des Nations en 1919, par le traité de Versailles. Cette dernière a posé les bases du multilatéralisme il y a cent ans.

Le choix de Genève comme siège n’était pas si évident. La population genevoise de l’époque s’était engagé dans un débat très animé. La liberté d’expression était déjà un droit garanti.

Ce fut finalement par le biais d’un scrutin populaire que les genevois de l’époque décidèrent de concrétiser le projet : avec 26’807 votes favorables contre 5'143 contraires, la Société des Nations fut introduite à Genève.

Des votations libres et équitables – donc démocratiques - ont alors pavé la voie au multilatéralisme et à l’établissement d’autres organisations internationales, telles que l’Organisation mondiale de la Santé ou le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

La démocratie est un chemin ardu. La Suisse l’a aussi parcouru pas après pas, avec fatigue, au cours des siècles. Il y a exactement 500 ans, le réformateur protestant suisse Zwingli lançait à Zurich la réforme de l’église. Une réforme qui allait profondément influencer l’histoire de notre Pays. Et l’histoire n’est certainement pas finie ! Mais nous sommes convaincus que seuls des états démocratiques, qui respectent l’état de droit, peuvent assurer la paix et la prospérité des peuples.

Genève au XXI siècle

Je termine ces mots de bienvenue pour vous dire que notre Pays veut préserver le bon fonctionnement des organisations internationales et renforcer la gouvernance multilatérale.

La Suisse soutient le Secrétaire général Guterres et ses réformes qui visent à améliorer l’efficacité et l’efficience du multilatéralisme.

La Suisse estime aussi que c’est de son devoir de contribuer activement à relever les défis du 21ème siècle, telles que les avancées de la génétique (avec leur impact sur la médecine et l'agriculture) ou les disruptions technologiques comme la numérisation et l’intelligence artificielle (avec leur impact sur le travail et la société). Quels défis posent ces changements à nos démocraties, à nos Etats de droits, et aux droits de l’homme ?

Le Gouvernement suisse – avec le Canton et la Ville de Genève – ont lancé, la semaine dernière, l’organisation «Geneva Science and Diplomacy Anticipator».

L’objectif de cette fondation est de mettre à disposition de la communauté internationale un instrument novateur et flexible pour catalyser le travail des organisations internationales et traiter rapidement les thèmes de la diplomatie multilatérale du 21ème siècle.

La liberté de recherche est primordiale pour avancer, mais ceci doit se faire en respectant l’être humain. Et pour ce respect de l’individu, nous disposons depuis des décennies d’un cadre précieux : les droits de l’homme.

Merci au Directeur général Michael Møller pour son soutien à cette fondation et pour son engagement pour la Genève internationale.

Albert Einstein, homme de science qui a opéré pour notre administration fédérale, affirmait: «Un problème sans solution est un problème mal posé».

Essayons alors ensemble de bien poser les problèmes, pour y trouver les meilleures réponses ! Genève est prête à relever ce défi!

Au nom de la Suisse, je vous souhaite un bon travail.


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