La formation, clef de l'épanouissement professionnel et personnel

Bern, 18.08.2018 - Allocution de M. le Conseiller fédéral Guy Parmelin Chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) à l’occasion du lancement des Swiss Skills Romandie à Montreux, le samedi 18 août 2018.

Seul fait foi le texte effectivement prononcé 

Chers membres du Team Romandie des Swiss Skills 2018,
Chères familles,
Chers employeurs et formateurs,
Chers invités en vos titres et fonctions,
Mesdames et Messieurs,

L'événement auquel j'ai le plaisir d'être associé aujourd'hui à Montreux me conduit tout d'abord à rendre hommage à la qualité de la formation professionnelle en Suisse.

J'aimerais le faire par contraste, si vous me le permettez, en relevant que notre pays n'a pas connu, depuis septembre 2008, un taux de chômage aussi bas que cette année. L'évolution positive de cette courbe, qui a plongé à 2,4% en juin dernier, se remarque tout particulièrement chez les jeunes de 15 à 24 ans, dont le taux de chômage est inférieur à 4% dans notre pays, alors qu'il est par exemple 5 fois supérieur dans la zone euro.

Mon propos n'est pas de tirer vanité de cette situation: nous savons que la conjoncture pèse d'un poids certain sur le marché de l'emploi, notamment sur celui des moins de 25 ans. Nous pouvons néanmoins nous honorer d'un modèle économique et éducatif qui les encourage fortement à se former et qui facilite du même coup leur insertion professionnelle.

C'est ainsi que notre système, axé sur ce que l'on appelle chez nous la formation duale, apparaît parmi les plus efficients au monde. A ce titre, il suscite la curiosité d'un grand nombre de responsables étrangers dont certains envisagent même son instauration dans leur propre pays, et cela en dépit des difficultés culturelles de transposition qu'une telle démarche peut présenter.

Grâce à ce système, toutefois, les jeunes peuvent trouver à s'épanouir librement plutôt qu'en gâchant leurs perspectives d’avenir dans un environnement encourageant violence, pauvreté et relégation.

J'aimerais tirer ici un coup de chapeau à l'ensemble du personnel enseignant qui se consacre à faire en sorte que notre modèle suisse de formation professionnelle soit performant et au fait des dernières avancées de la connaissance. Le savoir, tout comme le savoir-faire d'ailleurs, sont des qualités qui finissent par se faner si elles ne sont pas constamment enrichies. J'aimerais aussi saluer certains des principaux acteurs de la filière de l'apprentissage, au premier rang desquels je citerai les entreprises formatrices elles-mêmes qui constituent autant d'interfaces où la théorie peut aller à la rencontre des réalités de la pratique, et où la formation professionnelle, nourrie de cet échange, peut ainsi assurer sa cohérence. Merci donc aux employeurs et aux associations professionnelles qui, au-delà du temps consacré à cette importante mission et au-delà des contraintes liées au système éducatif, œuvrent avec conviction pour qu'il continue de donner le meilleur de lui-même afin de servir les intérêts de la société tout entière.

Je suis fier de pouvoir parrainer la fine fleur des jeunes professionnels de Suisse romande appelés à s'aligner lors la prochaine édition des championnats suisses des métiers. Cet événement me séduit, non pas parce que je suis aussi le ministre des Sports, et que la compétition a un rapport étroit avec le sport. Il me séduit surtout parce qu'un championnat des métiers est une démonstration de talent qui fait appel à l'exemplarité. Et dans la vie, nous avons toujours besoin d'exemples, d'exemples positifs autant que faire se peut. C'est la raison pour laquelle j'applaudis à l'idée de créer un concours permettant d'illustrer, par la dextérité et par la maîtrise technique, par la réflexion aussi, une grande palette de métiers et autant de débouchés.

Cet enthousiasme peut paraître étonnant de la part d'un conseiller fédéral. En effet, aucune formation spécifique n'est requise pour siéger au sein de ce que notre Constitution décrit comme étant "l'autorité directoriale et exécutive suprême de la Confédération". Mes collègues Johann Schneider-Ammann, ministre de l'Économie et de la Formation, et Ignazio Cassis, ministre des Affaires étrangères, ont néanmoins le plaisir d'être avec moi les parrains régionaux des Swiss Skills 2018. L'un est ingénieur, l'autre médecin et je suis moi-même maître agriculteur. Cela montre bien, notamment aux plus jeunes, qu'il n'y a pas d'itinéraire professionnel privilégié dans notre pays, aucune voie royale ni machine à élites, mais simplement des vocations qu'il s'agit, notamment de la part de l'Etat et de l'économie, d'éveiller à certains accomplissements. "La vocation, relevait à ce propos le célèbre écrivain français Stendhal, c’est avoir sa passion pour métier".

C'est la raison qui explique que, dans ma vie "prégouvernementale", j'ai moi-même tenu à être formateur de futurs agriculteurs, considérant qu'il s'agissait là d'une tâche d'intérêt public et que nous avions, en tant que professionnels, le devoir de transmettre.

Aujourd'hui, les choses n'ont guère changé, puisque je suis à la tête du plus grand département fédéral en considération du nombre d’emplois, soit un peu moins de 12'000. Le DDPS propose en outre chaque année plus de 200 nouvelles places d'apprentissage réparties à travers toute la Suisse. Ces dernières représentent 35 professions différentes dans un pays qui offre un accès à un éventail de quelque 230 formations. Nous sommes fiers d'assumer nos responsabilités dans ce domaine et fiers d'encourager ainsi la relève.

J'entends que les Swiss Skills 2018 s'attendent à un record de visiteurs pour cette deuxième édition. C'est un indice rassurant quant à l'intérêt que nos jeunes portent eux-mêmes à leur avenir, et c'est en même temps un signe prometteur pour leurs perspectives d'autonomie, leur aptitude à s'intégrer dans la société et à devenir des citoyens dans le plein sens du terme.

A contrario, depuis 2006, la proportion des jeunes âgés de 18 à 24 ans qui ont quitté prématurément la filière scolaire et qui sont de ce fait dépourvus de formation n'a cessé de diminuer, réduisant du même coup les risques de précarisation et de dépendance à long terme de l'aide sociale.

Il me semble cependant nécessaire d'insister sur deux points cruciaux, dès lors que nous vivons dans une société en voie de globalisation et d'internationalisation: d'abord, sur l'importance de la formation continue et, ensuite, sur l’ambition qui doit impérativement animer nos objectifs initiaux de formation. C'est là selon moi deux des principales conditions permettant de ne pas aborder l'étape des 50 ans comme un dangereux écueil professionnel. L'industriel Henry Ford le soulignait déjà au début du XXe siècle: "Quiconque cesse d'apprendre devient vieux, qu'il ait 20 ans ou qu'il en ait 80. La clef de la jeunesse, poursuivait-il, c'est l'étude."

C'est sur cette conviction que j'aimerais souhaiter bonne chance aux participantes et participants romands aux Swiss Skills 2018. Je félicite leurs familles et leurs employeurs du soutien qu'ils leur témoignent dans cette perspective. Je me réjouis de vous apporter le mien au nom du Conseil fédéral.

Merci de votre attention.


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