Notre pays et nos cantons auront toujours besoin de nouveaux Minger

Bern, 10.03.2018 - Allocution de M. le Conseiller fédéral Guy Parmelin Chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) à l’occasion du 100e anniversaire de l’UDC Berne Schüpfen, le samedi 10 mars 2018.

Seul fait foi le texte effectivement prononcé

Monsieur le Président, cher Werner
Chers membres et amis de l’UDC bernoise,

Plonger dans l’histoire désormais centenaire de l’UDC du canton de Berne nous permet de remonter aux racines mêmes de notre parti. C’est plus qu’un voyage à travers le temps, c’est une expérience historique et culturelle particulièrement dense et enrichissante.

Nous le devons à un homme qui a non seulement marqué d’une forte empreinte la politique cantonale et fédérale à partir de ce beau village de Schüpfen où nous sommes, mais qui a aussi laissé au Conseil fédéral un souvenir à la fois intense et jovial. Pour Minger, faire de la politique, ce n’était pas faire de la figuration ou des effets de manche, c’était s’engager avec sincérité et détermination au service de ses concitoyens, à l’écoute des problèmes qui les préoccupent et dans la défense résolue de leurs intérêts.

La relecture à distance des faits politiques offre l’occasion, facilitées par l’effet de recul, d’analyses souvent impitoyables sur ce que fut l’action de nos devanciers. Dans le cas de Rudolf Minger, au contraire, les études se rejoignent pour confirmer le portrait d’un homme politique en tout point remarquable, issu de la terre et retourné à sa charrue, tel Cincinnatus, une fois son devoir accompli.

J’éprouve évidemment, comme membre de l’UDC d’abord, mais aussi en tant qu’agriculteur et chef du département de la défense, d’étroites affinités avec mon illustre prédécesseur. Sans sa clairvoyance et son talent politique, l’armée suisse, qui disposait à l’entre-deux-guerres d’un budget ridicule de 82 millions de francs, n’aurait probablement pas été apte au combat à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, et la population n’aurait pas été davantage convaincue des sacrifices à consentir dans cette perspective.

Par sa force de persuasion, sa capacité de travail, son talent inné d’orateur et – surtout – son amour du pays, Minger a su défendre des convictions qui étaient bonnes pour la Suisse et qui demeurent, aujourd’hui encore, essentielles pour son avenir. Ces convictions sont précisément celles sur lesquelles s’est bâtie et consolidée l’Union Démocratique du Centre, notre parti.

Je retiens de Ruedi Minger, à la lumière du mouvement qu’il a lancé il y a cent ans, l’image d’un homme politique simple et authentique, fidèle en amitié, paysan dans l’âme et patriote dans le meilleur sens du terme. Face à l’influence grandissante d’une « Bobo-Gesellschaft » marquée par l’individualisme, la revendication, l’élitisme et… les graines de quinoa importées, il est bon de se souvenir que la consolidation moderne de ce pays est due aussi à l’esprit pionnier de personnalités politiques pour qui les mots patrie, effort, humilité, engagement personnel avaient un sens. Minger fut l’une de celles-ci, à une période bénie, il faut bien le reconnaître, où l’on pouvait encore, en tant que membre du Conseil fédéral, passer ses samedis après-midi à jouer aux cartes avec les copains à la Stammtisch du Restaurant Bären de Schüpfen.

J’observe enfin, en dépit du rapport compliqué mais bienveillant que Ruedi Minger avait avec la langue française, qu’il était un ami du canton de Vaud, et tout particulièrement du futur général Henri Guisan. Cela nous permet de rappeler ici les liens ancestraux de nos deux cantons. Et même si le Pays de Vaud ne vit plus « sous la patte de l’ours » depuis 220 ans, il garde profondément ancré en lui le sens du labeur, de l’ordre et des institutions. Et celui de l’humour et de l’autodérision aussi, que Minger avait particulièrement affuté. A l’heure où l’exercice politique laisse peu de place à la malice, et où l’ironie constitue désormais un crime de lèse-majesté passible des plus sévères tribunaux associatifs et médiatiques, il est doux de se remémorer cette époque où l’on défendait ses idées et conduisait les affaires de l’Etat avec le plus grand sérieux, mais où, en marge de ces lourdes tâches, il y avait encore une place de choix pour la boutade et le bon mot.

La manifestation de ce jour ne coïncide pas exactement avec la date de fondation du Parti des paysans et bourgeois, mais elle ouvre une porte sur des échéances électorales importantes pour l’UDC du canton de Berne.

Comme vous le savez, un conseiller fédéral, à l’instar de tout magistrat, doit s’abstenir de faire de la politique active. Cependant, il conserve le droit d’adresser des encouragements et de former des vœux à l’endroit de qui bon lui semble, et notamment des membres de sa famille politique. Aussi, à l’approche imminente des élections cantonales bernoises, je tiens à profiter de ce moment pour souhaiter bonne chance et bon courage à celles et à ceux d’entre vous qui ont décidé de faire acte de candidature.

Vivre une vie de citoyen active, la doubler d’un engagement politique fort constituent une approche importante pour la vitalité de nos institutions et l’expression de son attachement individuel aux valeurs communes dont nous nous réclamons.

Notre pays a besoin, pour sa cohésion, de cantons forts et solides. Cette vigueur dépend notamment de la sauvegarde d’un fédéralisme de bon aloi, impliquant une répartition soigneuse des tâches entre cantons et Confédération, permettant ainsi l’exercice d’un pouvoir équilibré, aussi proche que possible des gens sur lesquels il doit produire son effet. Notre responsabilité d’élus est de veiller au respect de ces équilibres fragiles, mais si bénéfiques à nos institutions.

Chers amis, notre pays et nos cantons auront toujours besoin de nouveaux Minger. N’hésitez pas à suivre son exemple !

Vive l’UDC du canton de Berne et vive la Suisse !


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