Armoiries de la Suisse

CONFOEDERATIO HELVETICA
Les autorités fédérales de la Confédération suisse

Page d'accueil
Courrier
Recherche

Contre un alourdissement de l'imposition des hauts revenus et des grandes fortunes


COMMUNIQUE DE PRESSE

Contre un alourdissement de l'imposition des hauts revenus et des grandes
fortunes

11 sep 2003 (DFF) Le Conseil fédéral s'oppose à l'idée de supprimer le
secret bancaire ou d'introduire un impôt national sur la richesse. Il
s'oppose également à la réouverture d'un débat sur des mesures qui ont déjà
été examinées et rejetées, comme l'imposition des avoirs fiduciaires ou
l'introduction d'un impôt fédéral sur la fortune. Voilà ce qu'il indique
dans son avis sur la motion du conseiller national Jean Spielmann (PdT/GE),
qu'il propose de rejeter.

Dans une motion déposée le 19 juin 2003, Jean Spielmann préconise d'alourdir
l'imposition des hauts revenus et des grandes fortunes des personnes
physiques et celle du capital des personnes morales.

Dans son avis, le Conseil fédéral ne peut se rallier aux réformes proposées
par l'auteur de la motion. Par exemple, la progressivité élevée de l'impôt
fédéral direct ne laisse pratiquement pas de place à l'introduction d'un
nouvel impôt fédéral sur la richesse. De plus, la levée du secret bancaire
n'entre pas en ligne de compte, car ce domaine relève de la protection de la
sphère privée qu'il faut sauvegarder. Cela ne signifie pas pour autant que
le Conseil fédéral cautionne les abus que peut entraîner le secret bancaire.
Par ailleurs, le régime juridique suisse comprend nombre de dispositions qui
permettent d'empêcher les abus dans le cadre du secret bancaire et qui
donnent aux autorités suisses l'accès aux informations bancaires en cas
d'agissements criminels tels que la corruption, le blanchiment d'argent ou
la fraude fiscale. Ces autorités peuvent également transmettre les
informations obtenues aux autorités étrangères dans le cadre de l'entraide
judiciaire.

Exonération des gains en capital privé

Pour le Conseil fédéral, il n'est pas utile de rouvrir le débat sur des
décisions qui ont déjà été prises. Certes, il concède à l'auteur de la
motion que l'imposition des gains en capital sur les biens mobiliers de la
fortune privée peut paraître justifiée lorsque l'on s'en tient uniquement à
la systématique fiscale. Un nouvel impôt doit toutefois s'inscrire dans le
cadre général d'un système fiscal. Et, sur ce plan, cet impôt soulève de
nombreuses réserves parce que les pays qui imposent les gains en capital
privés ne prélèvent généralement pas d'impôt sur la fortune et/ou ne
connaissent pas la double imposition des bénéfices des entreprises et des
dividendes distribués.

Pour le Conseil fédéral, la réintroduction de l'impôt fédéral sur la fortune
des personnes physiques ne serait pas non plus une bonne solution. Il
faudrait commencer par créer une nouvelle base constitutionnelle, que le
peuple et les cantons devraient approuver. À l'heure actuelle, un tel projet
a toutefois peu de chances d'être accepté. On classera dans le même chapitre
l'idée d'imposer les avoirs fiduciaires qui a été rejetée dans les années 80
du siècle passé au cours des débats parlementaires, avant tout dans la
crainte d'une migration de ces opérations à l'étranger.

Pour ces raisons, le Conseil fédéral propose de rejeter la motion.

Renseignements: Christine Gante, Adm. fédérale des contributions, tél. 031
323 25 74 (matin) Lukas Schneider, Adm. fédérale des contributions, tél. 031
324 91 29 (après-midi)

Département fédéral des finances DFF
Communication
CH-3003 Berne
http://www.dff.admin.ch