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Adapter les instruments de l'entraide judiciaire à l'évolution de la criminalité

Message concernant la ratification du Deuxième protocole additionnel à la
Convention européenne d'entraide judiciaire en matière pénale

Berne, 26.03.2003. La Suisse entend renforcer les efforts communs de lutte
contre la criminalité internationale en se dotant de nouveaux instruments
d'entraide judiciaire. C'est dans cet esprit que le Conseil fédéral a
adopté, mercredi, le message concernant la ratification du Deuxième
protocole additionnel à la Convention européenne d'entraide judiciaire en
matière pénale.
Ce Deuxième protocole additionnel complète la Convention européenne
d'entraide judiciaire en matière pénale qui date de 1959 et qui ne satisfait
plus entièrement aux exigences actuelles de la pratique. Ce protocole
additionnel, à l'élaboration duquel la Suisse a participé activement, vise à
adapter les instruments d'entraide judiciaire aux nouvelles conditions
politiques, sociales et technologiques, dans le but de renforcer
l'efficacité de la lutte contre la criminalité internationale.

Innover tout en complétant les dispositions existantes

De nombreuses dispositions du nouveau protocole sont calquées sur celles de
la Convention du 29 mai 2000 d'entraide judiciaire entre les pays membres de
l'UE. C'est, en particulier, le cas pour l'audition par vidéoconférence ou
par conférence téléphonique, la transmission spontanée d'informations, la
restitution des produits de l'infraction, l'observation transfrontalière, la
livraison surveillée, l'investigation secrète et les équipes communes
d'enquête. Par ailleurs, le nouveau protocole permettra aux autorités
judiciaires de l'une des Parties d'envoyer directement par voie postale les
actes de procédure et les décisions judiciaires aux destinataires qui se
trouvent sur le territoire d'une autre Partie, ce qui allègera la tâche des
autorités d'entraide judiciaire.

Le Deuxième protocole additionnel complète, en outre, sur plusieurs points
la Convention de base, sans en modifier la substance. C'est ainsi qu'il
permettra d'accorder l'entraide non seulement à des autorités judiciaires
mais encore à des autorités administratives impliquées dans des poursuites
pénales, dont la décision peut donner lieu à un recours devant une
juridiction pénale. Autre innovation: les demandes d'entraide judiciaire
pourront  dorénavant être adressées directement - et non plus par le canal
des Ministères de la justice - par l'autorité compétente de la Partie
requérante à l'autorité compétente de la Partie requise.

Rien de très nouveau pour la Suisse!

La Suisse a signé le Deuxième protocole additionnel le 15 février 2002. En
ratifiant cet instrument, la Suisse ne s'engage pas en terra incognita: en
effet, en matière d'entraide judiciaire elle a déjà conclu de nombreux
traités bilatéraux avec ses voisins sans parler des normes dont elle s'est
dotée dans la loi fédérale sur l'entraide pénale internationale. Le Conseil
fédéral n'entend formuler aucune réserve à l'égard du Deuxième protocole
additionnel, puisque les clauses concernant les techniques et les procédés
modernes d'investigation (observation transfrontalière, livraison
surveillée, enquêtes discrètes, équipes communes d'enquêtes), qui ne sont
pour l'instant réglés que partiellement, voire pas du tout, par le droit
suisse, laissent au législateur national une grande marge de manouvre.

En outre, la décision d'ordonner de telles mesures et leur exécution seront
exclusivement régies par le droit suisse.

A ce jour (état au 31 janvier 2003), 21 Etats ont signé le Deuxième
Protocole additionnel et deux l'ont ratifié. Il entrera en vigueur aussi tôt
que trois Etats l'auront ratifié.

Les versions française et anglaise du Deuxième protocole additionnel
(Convention no 182) peuvent être consultées sur le site Internet du Conseil
de l'Europe (http://conventions.coe.int/treaty/FR/cadreprincipal.htm).

Renseignements supplémentaires:
Mario-Michel Affentranger, Office fédéral de la justice, tél. 031 322 43 42